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Les 6 nouvelles expositions au Palais de Tokyo Paris

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La diversité est au cœur des six nouvelles expositions du Palais de Tokyo. La diversité des formes artistiques (de la performance au film, à la peinture, au dessin, aux installations ou encore au graffiti) tout autant que celle des identités : identités que l’on s’invente, que l’on doit parfois construire avec ou contre d’autres. Du 19 octobre 2023 au 7 janvier 2024.

La diversité est au cœur de cette saison d’automne du Palais de Tokyo. La diversité des formes artistiques, tout autant que celle des identités. C’est sous cet angle que l’éditorial ci-dessous, écrit par Guillaume Désanges, nous propose de découvrir les expositions d’automne 2023.

Il importe de plus en plus aux artistes d’énoncer le lieu d’où ils et elles parlent, de situer leur récit, et d’où part la construction de leur identité. Lili Reynaud-Dewar se penche notamment sur l’identité de l’artiste et dresse, à partir d’entretiens avec d’autres, un portrait sociétal sans tabou qui évoque des vies possibles et vivables aujourd’hui.
Lili Reynaud-Dewar danse, enseigne, écrit, parle, enquête, travaille avec ses ami·es, sa famille, ses étudiant·es. Au Palais de Tokyo, elle s’interroge sur la fonction-artiste, cette activité aux contours flous, à la fois privilégiée et précaire, entre exposition de la vie privée et subjectivation de la vie publique.

Son exposition se divise en deux parties. La première, en accès libre, réunit les 19 épisodes d’une comédie entre fiction et documentaire : Gruppo Petrolio. Réalisé en collectif, inspiré par le livre Pétrole de Pier Paolo Pasolini, ce film évoque les méfaits de l’industrie pétrolière, du progrès technologique, de la gentrification, et questionne la valeur de la production artistique face à l’activisme politique.

La seconde exposition se lit comme un journal, celui de Lili Reynaud-Dewar, et rend compte, à travers un nouveau corpus d’œuvres, de ce qui s’est passé à l’intérieur et à l’extérieur du Palais de Tokyo (dans des chambres d’hôtel à Paris, dans ses relations affectives et professionnelles, dans l’actualité nationale et internationale) durant l’intervalle de temps qui a séparé les premières intuitions du résultat final, c’est-à-dire l’exposition.

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Dans le travail de Ashley Hans Scheirl et Jakob Lena Knebl c’est la notion de transformation et plasticité de l’identité qui est mise en avant.


Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl. Courtesy des artistes. Crédit photo : Georg Petermichl

L’exposition de Jakob Lena Knebl et Ashley Hans Scheirl prend la forme d’installations diverses, îlots de lumière qui invitent le public à explorer des « espaces de désir », selon les mots des artistes. Ielles créent une ambiance immersive incluant moquette et miroirs à travers lesquels les visiteur·euses deviennent partie prenante de l’exposition. La scénographie puise dans les codes de l’art, du design, de la littérature et des phénomènes socioculturels tout en tendant vers l’humour et le grotesque. Les installations amalgament les valeurs, elles génèrent une série de tensions et d’affects qui confèrent aux plus reconnaissables de leurs sources d’inspiration une « inquiétante étrangeté » à la fois troublante et intrigante.

Rakajoo, quant à lui, retrace les changements que peut subir l’identité en conséquence d’un contexte excluant ou mouvant, contexte que de nombreux artistes présenté·es dans « La morsure des termites » tentent de se réapproprier, en y imprimant leur marque.

C’est la fluidité de genre qui est plus précisément au cœur d’ « Hors de la nuit des normes (hors de l’énorme ennui) », une exposition collective pensée et produite « in situ » par des artistes de la « Friche », qui ont passé plusieurs mois à travailler dans l’institution, tandis que la tente nomade de Dalila Dalléas Bouzar, aux motifs inspirés de peintures rupestres montrant l’humanité en symbiose avec son environnement, tisse des liens entre des identités et des récits disparates, mettant en valeur ce qui nous relie à l’autre et au monde comme une utopie à poursuivre.

Dalila Dalléas Bouzar, « Adama », 2019. Courtesy de l’artiste et de la galerie Cécile Fakhoury. Crédit photo : Issam Zejly

Le Palais de Tokyo sait faire preuve, lui aussi, d’une certaine plasticité. Pour preuve la transformation, qui s’opère depuis plusieurs mois dans ce que nous appelons désormais « la Zone », l’espace par lequel vous avez accédé au bâtiment. Inspiré par la permaculture, qui propose un usage raisonné et diversifié d’un territoire, nous avons élargi l’espace gratuit et accessible à toutes et à tous pour en faire un nouveau lieu public de rencontre et de programmation. Nous y avons installé des tables construites en réutilisant dans matériels d’expositions pour lire les publications mises à disposition, manger, travailler, rêvasser, discuter ou se retrouver. Nous y inaugurons aussi une nouvelle cafétéria, une « chambre des échos », pour réagir à l’actualité du Palais et en dehors, ainsi que le Hamo, nouvel espace dédié à l’inclusion, l’éducation et la médiation par l’art, qui portera une attention particulière à l’accueil de la diversité psychique, mentale et cognitive, qui est un des sujets importants aujourd’hui. 

L’accueil et le soin se retrouveront par ailleurs aussi dans une nouvelle édition du « Grand désenvoûtement », qui propose aux artistes d’exorciser joyeusement et subtilement les fantômes qui hantent cette institution aux identités et aux récits multiples.

Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir et d’intérêt à déambuler dans les espaces et les expositions du Palais de Tokyo que nous avons eu à les penser et les réaliser avec les artistes. 

Bonne visite, en espérant que vous saurez vous y perdre, 

… que cela vous donnera envie d’y revenir.

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