Le Château, récemment transformé en centre d’art contemporain, s’apprête à inaugurer une nouvelle saison riche en perspectives et en créativité. Fort de l’élan suscité par son ouverture officielle en juillet dernier, ce lieu emblématique se positionne comme un acteur majeur de la scène artistique contemporaine. Avec trois expositions inédites au programme, Le Château s’affirme comme un espace où le dialogue entre l’histoire, l’architecture et les enjeux contemporains prend toute sa force. Cette programmation audacieuse reflète une double ambition : s’ancrer dans le territoire local tout en se tournant vers un horizon international. Dans un monde confronté à des défis sociaux et environnementaux cruciaux, Le Château aspire à devenir un lieu d’inspiration, de partage et de réflexion, où la culture contemporaine sert de vecteur pour réinventer nos liens avec notre époque et notre environnement.
« Trois nouvelles expositions viennent enrichir notre programmation, chacune mettant en lumière des questionnements essentiels de notre temps. Ces nouvelles propositions artistiques, qui dialoguent avec l’histoire et l’architecture de ce lieu emblématique, incarnent notre ambition : celle de faire du Château un espace de diffusion, de rencontre et de réflexion, où le passé éclaire le présent et le futur se dessine avec audace. Dans un contexte où les défis sociaux et environnementaux s’imposent de plus en plus à nous, Le Château veut être un lieu d’inspiration et de partage, où la culture contemporaine permet de réinventer les liens entre les individus et leurs environnements. Nous avons à coeur d’offrir une programmation à la fois exigeante et accessible, capable de toucher tous les publics.
Le Château devient, au fil des expositions, un carrefour vivant d’idées, d’émotions et de créativité. C’est un lieu qui se réinvente constamment, comme un miroir de notre époque, et qui invite chacun à participer à cette aventure collective.«
Victor Secretan, Directeur du Château – Centre d’Art Contemporain*
Le Château – Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine d’Aubenas présente les trois nouvelles expositions qui se tiendront du 16 novembre 2024 au 30 mars 2025.
Le Centre poursuit sa mission de faire découvrir au public les aventures artistiques de notre temps, révéler et soutenir les artistes de toutes générations qui ouvrent des voies nouvelles et inventent des formes. Rien ne relie apparemment les trois expositions de cet hiver, sinon un questionnement sur nos rapports à l’intime et à notre environnement et à la dimension sociale et politique que revêtent ces notions.
Le duo Île/Mer/Froid produit des formes primitives mêlant céramique, bois, textile ou osier et interroge l’avenir à l’aune d’une nouvelle écologie de travail durable convoquant des savoir-faire ancestraux. Vanessa Winship rend visible l’invisible en parcourant les franges de nos sociétés et les personnes qui les traversent. Enfin, l’exposition J’ai pleuré devant la fin d’un manga convie sept artistes, et par une mise en récit, célèbre l’importance d’avatars mangas dans la construction personnelle de toute une génération et de communautés. Trois expositions aux univers distincts, mais trois pistes pour l’art contemporain.
« Dans une rouge clairière » du Duo Île/Mer/Froid
Depuis dix ans le duo d’artistes Île/Mer/Froid (Hugo Lemaire et Boris Geoffroy) explore et s’approprie les savoirs vernaculaires (cueillettes, travail de la terre…) des territoires qui les accueillent. La singularité de leurs productions artistiques – alliant travail au grand air, glanage de matières végétales et minérales et récupération de matériaux existants – est décuplée par l’émulation que confère le travail à quatre mains.
Au Château d’Aubenas, le duo est invité à investir différents espaces dont la monumentale salle voûtée du pesage. Sculptures zoomorphes, peintures végétales, céramiques ou encore objets utilitaires composent un paysage immersif en mouvement, célébrant le sauvage, la rencontre et l’expérience. Cette écologie de travail et la puissante énergie de leurs œuvres protéiformes interrogent nos modes de vie à l’heure des grands bouleversements écologiques.
Plusieurs œuvres ont été réalisées par les artistes sur le territoire ardéchois à l’occasion d’une résidence au printemps 2024 à l’Atelier-refuge dans le cadre d’un partenariat avec l’association Sur le Sentier des Lauzes à Saint-Mélany dans le Sud Ardèche.
Île/Mer/Froid réunit Hugo Lemaire et Boris Geoffroy depuis 2014, tous deux diplômés de l’Institut Supérieur Des Beaux-Arts de Toulouse avec les félicitations du jury.
Le duo produit des matériaux, formes, et objets à partir de ressources glanées et des matières naturelles environnantes. Il puise son inspiration dans les savoirs artisanaux et vernaculaires : couture, teinture naturelle, poterie sont au cœur de leur démarche. Île/Mer/Froid privilégie une approche écologique du travail, prenant en compte les interactions entre le groupe, sa production et son environnement. Les artistes évoluent aussi bien au cœur des métropoles qu’en milieu rural.
Ils visent à matérialiser une forme d’expression collective, en lien étroit avec le moment, le lieu et les matériaux utilisés. Le duo Île/Mer/Froid a bénéficié de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment au Centre de Céramique Contemporaine de La Borne, Domaine des Boissets (site classé patrimoine mondial de l’UNESCO), MO.CO. hors les murs (Montpeyroux), Villa Médicis (Rome), Mécène du Sud, Centre d’Art Bastille (Grenoble), Lieu-Commun (Toulouse), Villa Arson (Nice), Centre d’art la Chapelle (Thouars), galerie Thaddaeus Ropac (Pantin).
« Une route sans fin » de Vanessa Winship
Une route sans fin est une exposition monographique consacrée à la photographe britannique Vanessa Winship, reconnue pour son approche poétique et réflexive de la photographie documentaire et première femme à recevoir le prestigieux Prix Henri Cartier-Bresson en 2011. Avec un regard qui refuse toute simplification binaire, Vanessa Winship aborde les thèmes cruciaux de notre époque – frontières, migration, identité, désir, genre, marginalité – en créant des séries photographiques d’une grande puissance visuelle qui embrassent la complexité du monde.
Une route sans fin fait référence à sa pratique artistique et à sa biographie personnelle, caractérisées par un mouvement constant et une recherche toujours ouverte, sans contrainte ni définition fermée. L’exposition propose une plongée dans son univers visuel, mettant en lumière à la fois son travail et son processus créatif.
L’exposition présente quatre séries photographiques clés dans son parcours artistique : Black Sea s’intéresse aux communautés qui vivent autour de la mer Noire en mêlant réalité et fiction. Sweet Nothings : Schoolgirls of Eastern Anatolia dresse le portrait de jeunes écolières de la Turquie orientale dans un contexte de transition et de grave instabilité politique. she dances on Jackson souligne les contradictions du « rêve américain » en s’immergeant dans les réalités marginales des États-Unis. Dans Snow enfin, la narration est poussée jusqu’aux limites de la fragmentation, avec des scénarios dominés par un sentiment de distance et de vulnérabilité.
Black Sea : Between chronicle and fiction (2002-2010) explore le littoral de la mer Noire et les communautés de six pays, unis par une frontière naturelle et symbolique. Cette mer, riche en histoires et en paradoxes, a été le lieu où Vanessa Winship a défini son identité en tant que photographe. Black Sea entremêle documentation et fiction, texte et image, reflétant son intérêt pour la narration visuelle et sa capacité à fusionner la réalité et l’imaginaire.
Sweet Nothings : Schoolgirls from Eastern Anatolia (2007) dépeint de jeunes écolières en uniforme dans les régions frontalières de l’est de la Turquie, marquées par l’instabilité et un accès limité à l’éducation. Il s’agit d’une série de portraits formels et intimes à travers lesquels l’artiste raconte un moment de transition personnelle et collective. Comme l’explique Vanessa Winship : « Je voulais donner aux filles un moment d’importance devant l’appareil photo… pour capturer ce moment “juste avant” où se trouvent les possibilités ».
she dances on Jackson (États-Unis, 2011-2012) est une réflexion complexe sur le rêve américain et les contradictions qui le traversent. Le résultat est un chef-d’oeuvre littéraire, un portrait fragmenté d’une Amérique borderline, en équilibre entre ce qu’elle est et ce qu’elle voudrait être, où aspirations et désillusions coexistent. Une alternance de portraits et de paysages dominés par le mouvement et la fragilité.
Snow (États-Unis, 2022), une série présentée ici pour la première fois sous forme étendue, montre une nouvelle évolution dans la recherche narrative et visuelle de Vanessa Winship, qui étudie les thèmes de l’éloignement et de la vulnérabilité à travers des paysages hivernaux raréfiés et silencieux. Dans Snow, ce qui n’est pas compris devient bien plus pertinent que ce qui est connu. Vanessa Winship nous invite à affronter l’incertitude et l’anxiété, signes d’une condition existentielle de plus en plus répandue.
Le parcours de l’exposition est complété par une vidéo, des journaux intimes, une collection de ferrotypes, un procédé photographique de la fin du 19e siècle, et des maquettes de livres. Une route sans fin est une exploration continue et ouverte, une occasion unique de découvrir le travail de l’une des photographes les plus intéressantes de la scène contemporaine et de réfléchir au pouvoir de la photographie en tant qu’outil de compréhension et de transformation du monde.
Commissaire : Fiorenza Pinna
Vanessa Winship
Née en 1960 à Barton-upon-Humber, en Angleterre, Vanessa Winship vit et travaille au Royaume-Uni. Après avoir étudié le cinéma, la vidéo et la photographie à la Polytechnic of Central London, elle commence sa carrière en tant que photojournaliste couvrant les conflits et les questions sociales dans les Balkans, en Turquie et en Géorgie. Son travail explore la relation entre les personnes, l’histoire et la mémoire, le mouvement et la migration. Pendant de nombreuses années, elle a également photographié le monde de la danse, ce qui a influencé sa compréhension du rythme, du mouvement et de l’expression physique dans son travail. En 2018, le Barbican Art Gallery, Londres, lui a consacré une exposition personnelle aux côtés de Dorothea Lange. En 2014, son travail a fait l’objet d’une importante exposition personnelle itinérante dans six institutions en Italie et en Espagne, notamment à la Fundación Mapfre, Madrid. Ses photographies ont également été présentées dans de nombreuses expositions individuelles et collectives et des festivals internationaux, à la National Portrait Gallery, Londres, The Do Good Fund, Public Collection of Contemporary Photography from the American South (États-Unis), The Sir Elton John collection (Royaume-Uni), Fundacion Mapfre (Espagne), Fondation Henri Cartier Bresson (France), Nelson Atkins Museum (États-Unis), Tate Britain (Royaume-Uni).
Son travail a été récompensé par de nombreux prix, notamment le Leica Oskar Barnack 2003, à deux reprises le World Press Photo, en 1998 et 2008, le Sony World Photographer of the Year, 2008 et le Prix Henri Cartier Bresson en 2011. En 2023, elle a été présélectionnée pour le prix Pictet. Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques, notamment la National Portrait Gallery, Londres, The Do Good Fund, Public Collection of Contemporary Photography from the American South, États-Unis, The Sir Elton John collection, Royaume-Uni, Fundacion Mapfre, Espagne, Fondation Henri Cartier Bresson, France, Nelson Atkins Museum, États-Unis, Tate Britain, Royaume-Uni.
Vanessa Winship est titulaire d’une bourse d’honneur de la Royal Photographic Society et de Cent Héroïnes. Elle est membre de l’Agence VU’ à Paris. Elle est l’auteur de plusieurs monographies : Schwarzes Meer (Mareverlag GmbH 2007), Sweet Nothings (Foto8/Images En Manoeuvres 2008), she dances on Jackson (MACK/HCB 2013), Vanessa Winship (Fundación MAPFRE 2014), And Time Folds (MACK/Barbican 2018) Sète#19 (Le Bec en L’air / Images Singulières 2019) un coffret, Seeing the Light of Day (B-Sides Box Sets-EDITIONS EDITIONS, 2020) et Snow (Deadbeat Club 2022).
« J’ai pleuré devant la fin d’un manga »
Après un premier chapitre présenté à l’École municipale des beaux-arts / galerie Édouard Manet de Gennevilliers, Le Château accueille le deuxième chapitre de l’exposition J’ai pleuré devant la fin d’un manga*, première en son genre au sein des institutions françaises.
Avec de nouvelles oeuvres produites pour l’occasion, ce nouveau chapitre dévoile nos rapports complexes aux personnages qui peuplent nos imaginaires. La prolifération d’avatars, de fourrure et de pixels, nous permet aujourd’hui de communiquer des émotions plus prégnantes que les limites imposées par nos corps de chair. De ces rapports inscrits dans la culture populaire naissent de nouveaux rituels collectifs, mêlant passé et présent. J’ai pleuré devant la fin d’un manga célèbre ces alter egos et leur importance dans notre construction personnelle et en communauté.
À travers ses salons, sa chambre et son donjon, la demeure d’un mystérieux habitant se découvre au fil de la visite. Chaque salle devient un portail vers des mondes peuplés d’avatars mangas, de chimères magiques et de personnages de contes populaires. Comme un écho à la transition de l’enfance à l’âge adulte ou du mignon vers l’étrange, cette déambulation invoque nos capacités d’empathie et de perpétuelle transformation. Cette exposition immersive présente une quarantaine d’oeuvres (installations, vidéos, sculptures, peintures, textiles, réalité virtuelle) de sept artistes contemporains originaires d’Argentine, du Canada, de Chine, de Corée du Sud, de France, du Royaume-Uni et de Suisse.
Artistes : Julien Ceccaldi, Tianzhuo Chen, Natacha Donzé, Ram Han, Youri Johnson, Rachel Maclean, Ad Minoliti.
Commissaires : CRO – Félicien Grand d’Esnon & Alexis Loisel-Montambaux
Exposition soutenue par Fluxus Art Projects
*Titre issu des paroles de Lundi par Johan Papaconstantino.
Julien Ceccaldi
Il est reconnu pour ses oeuvres qui mêlent peinture, sculpture et bande dessinée avec les codes esthétiques et narratifs du shōjo manga, un genre centré sur les relations amoureuses et les sentiments. Ses créations se caractérisent par des personnages androgynes en proie au désir ou au rejet, incarnant l’aspiration à l’amour ou au succès, et les tourments liés à l’invisibilité sociale. Julien Ceccaldi peint sur divers supports, allant de la toile aux vêtements peints, une allusion aux attraits et aux contraintes de la mode et de l’image publique. Ses oeuvres présentent des corps idéalisés ou musclés en contraste avec l’intériorité plus complexe de personnages fragiles et négligés, un spectacle mignon et morbide pouvant créer un sentiment d’ambiguïté chez les spectateurs.
Il a présenté plusieurs expositions dans des institutions et des galeries dont le Kölnischer Kunstverein (Cologne) ; House of Gaga (Mexico City, Guadalajara et Los Angeles) ; Jenny’s (New York), et Lomex (New York). Ses bandes dessinées ont été publiées à compte d’auteur ou dans différentes publications incluant Artforum, Frieze et Mould Map.
Tianzhuo Chen
Tianzhuo Chen, alias AsianDopeBoys, est un artiste dont le travail transcende les frontières traditionnelles. Ne se définissant pas dans un seul style ou médium, il explore constamment les zones liminales, où les catégories se confondent et se réinventent. Nageur de formation, il est fasciné par les courants souterrains de l’existence, s’inspirant de récits mythologiques sur la vie et la mort. Ses créations, allant du dessin à l’installation, visent à capturer et partager la beauté éphémère de la vie, qu’il considère comme une forme de magie et d’extase.
Des expositions monographiques de l’artiste ont eu lieu récemment au TANK, Shanghai (2023) ; au Kunstpavillon, Innsbruck, Autriche (2022) ; à l’Université des Arts de la Ville de Kyoto, Japon (2021) ; au M Woods museum, Pékin (2019) ; à la Kunsthalle Winterthur (2017) ; au chi K11 art museum, Shanghai (2016) ; et au Palais de Tokyo, Paris (2015). Tianzhuo Chen a participé à de nombreuses expositions internationales, notamment la Biennale de l’aéroport de Guangzhou (2019) ; la Biennale d’Athènes (2018) ; la Triennale de Cleveland pour l’art contemporain (2018) ; la Biennale des arts contemporains BoCA, Lisbonne (2017) ; et la Biennale de Shanghai (2016). Ses performances se sont tenues à la Komische Oper, Berlin ; au Dark Mofo, Tasmanie ; au Kampnagel, Hambourg ; à la Zabludowicz Collection, Londres ; au Broad Museum, Los Angeles ; au Barbican Centre, Londres ; au Theater Der Welt, Hambourg ; et au Tokyo Festival, entre autres.
Natacha Donzé
Natacha Donzé approche la peinture comme un espace où les références et les notions communes de notre époque peuvent être interprétées à l’aide d’éléments iconographiques anciens et contemporains. Les documents géologiques se retrouvent sur un pied d’égalité avec les images du contexte politique, de la science-fiction, des jeux vidéo, de la publicité ou des encyclopédies historiques.
Des expositions personnelles de l’artiste ont eu lieu récemment au Kunst (Zeug) Haus à Rapperswil-Jona (2022), au Musée des Beaux-Arts à La Chaux-de-Fonds (2021) et à l’Unit110 à New York (2018). Son travail a été exposé dans des expositions collectives à l’École municipale des beaux-arts / galerie Édouard Manet de Gennevilliers (2024), au MCBA de Lausanne (2023), au Kunstmuseum Appenzell dans le cadre de la bourse Vordemberge-Gildewart (2023), au CAPC de Bordeaux (2022) et à Hagiwara Projects à Tokyo (2021), entre autres. En 2023, Natacha Donzé a reçu le prix fédéral Swiss Art Award ainsi que le prix Kiefer Hablitzel pour les jeunes artistes en 2019. Elle a également reçu le Prix du jeune artiste du Musée d’art de La Chaux-de-Fonds en 2018, décerné dans le cadre de la Biennale d’art contemporain.
Ram Han
Diplômée de l’Université nationale d’art de Corée, Ram Han utilise la peinture numérique comme principal médium et s’intéresse à l’étude de la fantaisie expérimentale injectée dans la culture et les médias actuels et anciens. Le but de la narration dans les oeuvres de Ram Han est de posséder la mémoire d’un lieu ou d’une expérience que les spectateurs n’ont jamais eue, car elle croit que la nature de la mémoire est l’ambiguïté entre la vie virtuelle et la vie réelle.
Ses oeuvres ont été exposées notamment à la Sommerset House (2024), à l’École municipale des beaux-arts / galerie Édouard Manet de Gennevilliers (2024), à Whistle (2022), au Buk-Seoul Museum of Art, Peaches Dw8n, Culture Station Seoul 284, et 021gallery (2021), ainsi qu’à la Biennale de Busan (2020), et à YOUR MANA (2017).
Youri Johnson
Youri Johnson est une fiction productrice de fictions. Son existence est faite de poèmes, de textes théoriques, d’objets étranges, de pièces votives et de choses plus obscures. Le tout forme une oeuvre intitulée L’art secret de la guerre secrète, dont des fragments ont été lus, publiés et montrés dans le cadre de plusieurs expositions en France et à l’étranger.
La revue en ligne Figure Figure lui a consacré son numéro d’Août 2020, sous la forme d’un entretien fleuve mené par Lou Ferrand. En avril 2021, il publie un livre consacré à la promesse transformatrice des champignons : Mycélium : petit conte post-apocalyptique (Le Murmure éditeur).
Rachel Maclean
Rachel Maclean est célèbre pour ses vidéos complexes et colorées, où elle incarne elle-même tous les personnages, utilisant des maquillages exagérés et des costumes extravagants. Ses oeuvres explorent des thèmes tels que la politique, la consommation, l’identité, et la culture numérique. En utilisant un style visuellement saisissant et souvent grotesque, elle s’attaque aux aspects sombres de la société contemporaine, tout en mêlant humour noir et éléments de conte de fées. L’artiste a gagné une reconnaissance internationale grâce à ses installations vidéo qui ont été diffusées dans les musées, galeries, festivals ou encore à la télévision. Rachel Maclean utilise l’art pour défier les normes et questionner les systèmes de pouvoir dans un monde saturé d’images et d’influences médiatiques.
Ses expositions monographiques se sont tenues à la Tate Britain et National Gallery, London ; Arsenal Contemporary, New York ; National Gallery of Australia, Canberra ; Kunsthalle zu Kiel, Germany ; et au KWM Artcentre, Beijing. Rachel Maclean a représenté l’Ecosse à la Biennale de Venise en 2017, avec son film produit pour l’occasion, Spite Your Face. En 2013, Rachel Maclean a reçu le prestigieux prix Margaret Tait Award. Elle a été shortlistée deux fois pour le Jarman Award.
Ad Minoliti
Grâce à son esthétique unique, où se mêlent abstraction géométrique, culture pop et références à la science-fiction, Ad Minoliti s’est rapidement imposé·e sur la scène artistique contemporaine internationale. Sa pratique remet en question les normes de genre et de sexualité, en s’inspirant des théories queer et féministes.
L’artiste utilise des formes abstraites et des couleurs vives dans ses peintures, installations et créations numériques pour créer des mondes imaginaires et inclusifs, où les catégories binaires et normatives de genre n’existent plus. Ad Minoliti invite à la réflexion sur la fluidité de l’identité et sur les rôles sociaux, en jouant souvent avec des éléments anthropomorphes et des figures non humaines.
Ses dernières expositions personnelles ont été présentées au BALTIC et à la Tate St Ives (Royaume-Uni), au CCC OD (France), à l’Antenna Space (Chine) et à La Casa Encendida (Espagne). Iel participe à plusieurs résidences telles que Gasworks & URRA Londres, FRAC Pays De La Loire, Cité Internationale des Arts Paris, et Kadist San Francisco. Représenté en France par la galerie Crèvecoeur, son travail a été exposé dans des galeries, des institutions et des musées en Corée, au Pérou, au Mexique, au Japon, au Brésil, en Chine, en Bolivie et au Chili, entre autres pays. Ses plus récents projets ont été réalisés à l’ICA Los Angeles, au MCA Puerto Rico, au TANK Shanghai, à la Fondation Pernod Ricard ou encore au MoMA Buenos Aires, et iel a notamment participé à la Triennale d’Aichi en 2016, à la 58e Biennale de Venise en 2019, à la 13e Biennale de Gwangju en 2021 et à la Biennale de Nice en 2022.
Mythologies ardéchoises de Gérard Lattier
Artiste peintre et conteur, Gérard Lattier (né en 1937, vit et travaille à Poulx dans le Gard) pose un regard sensible, malicieux et lucide sur l’humanité. Les contes picturaux de l’artiste forment une oeuvre singulière et inclassable, et ses tableaux donnent à lire et à voir des histoires locales, mais qui, par les sujets abordés et le prisme de l’art, ouvrent sur des réflexions plus larges questionnant le monde actuel et ses enjeux.
L’exposition Gérard Lattier, mythologies ardéchoises présentée pendant tout le second semestre 2024 au Château réunit un ensemble de peintures ayant pour trame de fond l’histoire de l’Ardèche et celles qui s’y déroulent. Ce territoire est en effet un personnage à part entière dans l’oeuvre de Lattier, il est le pays de l’enfance et des « petites gens » de sa connaissance auxquels il tient tant. Le parcours de l’exposition intégrera la voix du conteur grâce à des écoutes sonores proposées face aux oeuvres, ainsi qu’une réflexion filmée sur la place de l’écrit dans son travail artistique.
Commissaires : Élodie Kuhn et Reno Leplat-Torti
*A propos de Victor Secretan, Directeur du Château – Centre d’Art Contemporainet du Patrimoine d’Aubenas
Diplômé à l’université de Rome III et de la Sorbonne en Histoire de l’Art, Victor Secretan collabore initialement avec des galeries parisiennes, dont Cahiers d’Art, où il travaille sur des expositions de Philippe Parreno, Rosemarie Trockel, Thomas Schütte et Hiroshi Sugimoto.
Il rejoint en 2017 le musée d’Orsay comme responsable d’exposition des projets contemporains où il accompagne notamment le développement des expositions de Julian Schnabel auprès de Donatien Grau et de Paula Rego auprès de Cécile Debray.
Engagé comme senior curateur sous la direction de Nicolas Bourriaud, il participe à l’inauguration du MO.CO. (Montpellier Contemporain) en 2019. Il est le commissaire de nombreuses expositions, dont Distance Intime (co-commissaire avec Yuko Hasegawa), 00s. Collection Cranford : les années 2000, la première exposition monographique d’Ambera Wellmann en France et des commandes artistiques d’oeuvres pérennes de Loris Gréaud et Bertrand Lavier. Depuis 2010, Victor Secretan
est membre du collectif de rédaction de la revue philosophique et artistique Multitudes.
Exposition collective du 11 novembre 2024 au 30 mars 2025 – Le Château – Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine d’Aubenas, Place de l’Hôtel de ville – 07200 Aubenas
www.lechateauaubenas.com
Photo d’en-tête : « J’ai pleuré devant la fin d’un manga « , collectif