Voici une exposition qui rappellera à certains les courses aux trésors dans les brocantes et les vide-greniers de France et de Navarre, à la recherche de ces objets kitsch et pleins de charme : du 16 mai 2025 au 31 janvier 2026, le Musée de la Mine de Saint-Étienne accueille Souvenirs, souvenirs, une exposition inédite consacrée aux céramiques touristiques des années 1950 à 1975.
Véritable madeleine de Proust pour les chineurs, l’exposition présente près de 170 objets du quotidien – veilleuses, coquillages, vases flamboyants, services à apéritif aux formes insolites – témoins d’une époque haute en couleurs et en mutations sociales. Ces pièces, souvent reléguées au second plan, se révèlent aujourd’hui comme de précieux marqueurs de l’histoire populaire des Trente Glorieuses.

Produites en petite série en France ou de manière industrielle en Allemagne, ces céramiques dites « de vacances » occupaient une place de choix dans les intérieurs de l’époque. Leurs couleurs vives, leurs formes débridées et leur faible coût en faisaient des objets accessibles, incarnant à la fois le goût populaire et les aspirations nouvelles d’une société en plein bouleversement.

On y retrouve l’imaginaire des congés payés prolongés, du pouvoir d’achat en hausse, des premiers départs en vacances. Les coquillages décoratifs, les tables basses aux motifs « Lascaux », ou les services à apéritif pour les soirées entre amis au camping sont autant de clins d’œil à une époque où la télévision devenait le centre du salon, et où l’on décorait avec enthousiasme.

Loin de l’image brute et industrielle que l’on associe habituellement au Musée de la Mine, Souvenirs, souvenirs s’inscrit pourtant parfaitement dans la mission du lieu : raconter le quotidien, les évolutions sociales, et les traces qu’elles laissent dans nos mémoires. À travers une mise en scène audacieuse, aux accents pops et joyeusement nostalgiques, l’exposition explore les liens intimes entre objets ordinaires et mémoire collective.

Souvenirs, souvenirs fait partie de la programmation des « Expos en écho » dans le cadre de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne, qui débutera le 22 mai. Une belle occasion pour le musée Couriot d’élargir son regard au-delà du chevalement, en abordant la richesse des récits que nous livrent ces objets modestes, mais chargés de vie.
À deux pas du centre-ville, le puits Couriot, classé Monument historique, constitue un site remarquable, qui évoque l’aventure de Saint-Étienne autour du charbon. La mine s’est éteinte ici en 1973. Aujourd’hui, le chevalement et les deux crassiers qui l’accompagnent, monumentales collines de déchets de lavage du charbon, sont un emblème de l’aventure minière de Saint-Étienne.
L’aménagement du site a conservé l’ensemble des traces du travail des hommes. L’on y ressent à chaque instant la présence des hommes de la mine, même s’ils ont aujourd’hui définitivement quitté Couriot.
Aujourd’hui, le musée propose un parcours complet avec trois nouvelles salles, la visite guidée de la galerie minière souterraine et 1.000 mètres carrés d’espaces d’exposition.
Exposition Souvenirs, souvenirs, du 16 mai 2025 au 31 janvier 2026 – Musée de la Mine de Saint-Étienne
Photo d’en-tête : EN PLUS 1 Service plat et assiettes poisson – Vers 1960 /Collection particulière