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Les Ateliers Médicis : Cal Hunt & Féroz Sahoulamide en résidences

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On connaît tous la Villa Médicis à Rome mais connaissez-vous Les Ateliers Médicis à Clichy-sous-Bois / Montfermeil (93) ? Parce que lien entre la création artistique et la vie est plus qu’avant nécessaire, passionnant et joyeux, Les Ateliers Médicis s’attachent à faire émerger des voix nouvelles, diverses, originales, et à accompagner des artistes aux langages singuliers et contemporains. Leur objectif ? Soutenir la création d’œuvres pensées en lien avec des territoires et leurs habitants. Chaque année, les Ateliers Médicis accueillent en résidence des artistes de toutes les disciplines à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, et dans d’autres territoires considérés comme périphériques, en particulier urbains, ruraux et ultra-marins. Présentation.

Aux Ateliers Médicis, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil et plus largement en Seine-Saint-Denis, une quarantaine d’artistes de toutes les disciplines – arts visuels, arts vivants, littérature, architecture, etc. – s’installent chaque année pour des temps d’écriture, de recherche et de création. Durant quelques semaines, quelques mois ou une saison entière, ils arpentent les villes, rencontrent les habitants, confrontent leurs expériences, leurs imaginaires et leurs intuitions au territoire. Ils créent et participent ensuite à des temps forts publics sur place.

Afin de contribuer à l’émergence de voix nouvelles, les Ateliers Médicis inventent progressivement le Campus Médicis. Il s’agit d’expérimenter de nouvelles manières de détecter, d’encourager, de former et d’accompagner des artistes en devenir porteurs d’autres histoires, d’autres trajectoires et d’autres esthétiques. Le Campus Médicis trouvera sa forme structurée (mais sans doute jamais définitive) à l’ouverture du nouvel équipement des Ateliers Médicis, en 2025, un équipement de grande envergure et d’ambition nationale qui sera construit pour réaffirmer la place d’une culture publique forte dans les banlieues.

Des artistes de toutes disciplines sont donc invités chaque année à participer au projet des Ateliers Médicis à Clichy-sous-Bois et Montfermeil en relation avec les habitants. Les artistes sont invités pour une résidence de création allant d’une semaine à un an, autour d’un projet élaboré conjointement. Un lieu qui permet de d’offrir les conditions techniques et financières pour concevoir, écrire, produire, préparer ou achever un travail original tout en y associant des habitants.

Les artistes sont impliqués dans la vie du projet des Ateliers Médicis et dans ses engagements, à la fois de transmission et de partage de la pratique artistique à tous, et comme lieu de ressource pour la création et d’initiation de réseaux d’échanges entre artistes. Ils sont ainsi amenés à partager leur travail avec les habitants de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil et plus largement avec tous les publics. Ils sont également encouragés à faire la chronique de leur temps de résidence pour partager leurs réflexions, avancées et questionnements.

Le programme réunit des artistes ou chercheurs de toutes disciplines, dont le travail entre en résonance avec le projet culturel des Ateliers Médicis. Ce dernier croise des problématiques à la fois universelles et particulières à la construction du projet des Ateliers Médicis. Fondé sur le principe de l’invitation, ce programme ne fait pas l’objet d’un appel à candidatures.

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Actuellement en résidences

Calvin Hunt aka Cal © Eléna Bauer / OnP

Cal Hunt : « Je ne faisais que danser, danser ma vie. »

« Un monde, un homme, un désir… Mon nom est Cal et je suis un danseur de flex. Mon nom complet est Calvin Hunt. La communauté flex est grande. C’est comme un immeuble. Tout le monde connaît les affaires de tout le monde. Vous savez qui est en bas en train de rire. Vous savez qui est en haut et vient de perdre une battle et se sent mal. Vous savez exactement qui est au dernier étage, sur la terrasse. MainEventt [groupe de danseurs de flex créé en 2003 à Brooklyn], on est tous en haut. C’est juste une petite prise pour mon équipe. Oui, tout le monde sait ce qu’il se passe, c’est bon et mauvais à la fois, mais je vois le bon côté des choses parce que nous sommes un ensemble solide si vous y prêtez attention. Il y a d’autres styles et de cultures. Ils sont serrés mais ils ne sont pas flex. Je pense que le flex est en train de traverser une phase où tout le monde est à couteaux tirés, mais en même temps nous sommes en train de devenir de plus en plus forts. Nous sommes les meilleurs dans ce que nous faisons. C’est tout simplement pur. C’est unique. Nous faisons face à tout : au drame et aux combats. Mais à la fin de la journée, on danse le flex, donc en général ça se termine bien. Quand je suis revenu [de l’armée à l’étranger], beaucoup de gens me demandaient comment je faisais face à tout ça. Comment ça se passe ? Qu’avez-vous fait pour avancer dans la vie ? Je ne pouvais pas leur expliquer en d’autres termes que je ne faisais que danser, danser ma vie. »

Féroz Sahoulamide © Eléna Bauer / OnP

Féroz Sahoulamide : « Moi, j’ai l’impression d’avoir rêvé juste. »

« Mon parcours artistique ? On va parler “travail” ? J’ai commencé la danse à Brétigny-sur-Orge. Parmi les grands qui dansaient au-dessus de moi, il y avait Bintou Dembélé. Je les ai vus danser et, du jour au lendemain, j’ai lâché le karaté. Par la suite, j’ai déménagé à Sarcelles où j’ai intégré le cours d’Aziz Aguemon, qui était mon surveillant au lycée. Une metteuse en scène avec laquelle il travaillait cherchait des danseurs pour un spectacle. Elle m’a choisi et c’est ainsi que mon premier spectacle a été une vraie création. J’ai eu envie de poursuivre dans cette voie qui mélangeait danse, mise en scène, dramaturgie, tout en me laissant la possibilité de faire des « show » à côté.

En France, la création en danse Hip-Hop a une histoire unique au monde, parce qu’elle s’est développée sur le terreau de la danse contemporaine qui était très présente. La création française s’est vite distinguée en racontant des histoires, en prenant en charge des dramaturgies complexes. (Je me souviens du premier spectacle dans lequel j’ai dansé, qui parlait des violences quotidiennes). C’est ainsi que qu’elle a acquis une renommée internationale et s’est très bien exportée.  Ayant eu la chance de fréquenter « cette » danse Hip-Hop, je n’ai pour ma part jamais rêvé de danser derrière des artistes américains ni d’aller aux États-Unis (même si j’y ai par la suite travaillé). Je sais que c’est un luxe. On dit parfois qu’il faut rêver grand. Moi, j’ai l’impression d’avoir rêvé juste. Danser dans un théâtre plutôt que dans la rue n’a jamais rien eu d’anormal pour moi. Pas plus que danser à l’Opéra Bastille. Je me sens à ma place, ici comme ailleurs. Tout comme quand je danse sur de la musique baroque – ce que le Hip-Hop fait depuis une vingtaine d’années. On n’est pas un plan de communication marketing. Pour moi, le symbole ne se situe pas là. »
Féroz Sahoulamide (propos recueillis par Simon Hattab) 
(Source : jigsaw | culture, idées et création)

Cal Hunt et Féroz Sahoulamide en résidence d’écriture aux Ateliers Médicis, 4 allée Françoise Nguyen, 93390 Clichy-sous-Bois

Les 14 et 15 mars, participez à un weekend 100% Hip-hop : ateliers, spectacles, scène ouverte et battle de danse.

www.ateliersmedicis.fr

Photo d’entête : Ateliers Médicis © Natacha Gonzalez

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