Louis-Cyprien RIALS
En dehors de projets photographiques – contemplatifs ou conceptuels – d’installations et de vidéos, mêlant documentaire et fiction, ma recherche s’est orientée depuis 2006 sur le sujet particulier du minéral et plus spécifiquement sur les pierres à images. Au Ier siècle, Pline l’Ancien écrivit que « n’ayant pas de marbres prêts pour les utiliser pour les murs ou pour les diviser en morceaux, on se décida à les imiter avec de la peinture, en reproduisant les taches des pierres les plus rares » (Pline l’Ancien, 1981, livre XXXVI, p. 53.). La technologie contemporaine a pu me permettre, par différentes approches, de contenter ce désir ancien de se plonger totalement dans les paréidolies habituellement cachées dans les tréfonds de la roche. En la révélant par de larges tirages ou des papiers peints de taille variable, la pierre évoque au spectateur la possibilité d’un paysage défini par la coupe, et que lui seul saura lire et interpréter, à moins qu’il ne se laisse guider par un titre révélant une clé de lecture plus restrictive (cf: La théorie de la Terre Creuse – 2014) Ce cheminement, étayé par des lectures et des visites de carrières comme de musées, m’a offert une vision générale et documentée sur les pierres à images. Des concrétions sableuses qui forment la pierre américaine de Kanab, au suiseki japonais sculptés par l’eau et aux dunites bicolores. Des pierres chinoises de Guohua de Jiegou, ou de Youlan aux marbres bleutés de Bristol. En parallèle, je suis parti en voyage et j’ai documenté photographiquement les plus belles formations rocheuses que j’avais préalablement repéré : la Ciudad Encantada en Espagne, Externsteine en Allemagne, Đavolja Varoš en Serbie, les champignons géants de Beli-Plast en Bulgarie et la région turque de Cappadoce et plus loin encore, les lacs salés du Kurdistan. Ces photos, comme d’autres, attendent une occasion propice d’être dévoilées ou mises en correspondance avec de futurs travaux. »Louis-Cyprien Rials