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arts et cultures

Louis-Cyprien Rials, lauréat 2017 du Prix SAM pour l’art contemporain

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C’est Louis-Cyprien RIALS qui a reçu le Prix SAM pour l’art contemporain 2017, décerné ce jeudi 14 décembre au Tokyo Art Club, Palais de Tokyo, Paris. Son travail rend compte, à travers photographies et vidéos, d’un monde sans humains. Tout ce qui reste sont les formes et terrains qui conduisent à la désorientation et la contemplation. Par l’exploration des représentations possibles de paysages issus d’échantillons microscopiques aux images satellites, en changeant l’échelle d’étude, il propose au spectateur un espace aussi libre pour l’imagination que pour les parédolies. Dans cet univers de l’être oublié et en retraite, cette documentation d’une scénographie abandonnée, de monuments – naturels ou pas – de ruines, de traces inscrites dans la géographie, révèle une partie d’humanité comme vue à travers le prisme de son absence.
 
Créé en 2009 par Sandra Hegedüs, le Prix SAM pour l’art contemporain est remis chaque année en décembre, après délibération du comité scientifique, à un artiste de la scène française travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels, et présentant un projet à destination d’un pays étranger (hors Europe et Amérique du Nord).
SAM Art Projects, organisation à but non lucratif, favorise ainsi les échanges artistiques entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest, en apportant un soutien financier et humain à des artistes contemporains basés en France ou dans des pays situés hors des grandes places du marché de l’art.
Le soutien à la production et la visibilité des artistes sont au cœur de l’engagement de SAM Art Projects, dont l’action s’articule autour d’un prix décerné chaque année à un artiste français et de résidences d’artistes étrangers à Paris. SAM Art Projects place Paris au centre de son action et renoue ainsi avec la France, terre d’accueil pour les artistes venus du monde entier et pôle de création internationale.
Doté de 20 000 euros, le Prix s’accompagne d’une exposition au Palais de Tokyo dans les mois suivant son voyage et de l’édition d’une monographie. L’exposition personnelle du lauréat du Prix SAM 2017, Louis-Cyprien Rials, aura lieu en février 2019.
 
La nouveauté 2018 est que les œuvres des lauréats du Prix SAM intégreront les collections du Centre Pompidou tous les ans. Cette donation agira rétrospectivement avec les œuvres de Zineb Sedira, Laurent Pernot, Ivan Argote, Angelika Markul, Bouchra Khalili et Mel O’Callaghan.
Cette initiative vient renforcer la mission du Prix SAM, qui envoie les artistes lauréats rayonner à travers le monde afin qu’ils se confrontent à d’autres territoires et qu’ils réalisent un projet en dehors de leur périmètre culturel quotidien. L’objectif est de soulever des questionnements, de présenter des découvertes et des recherches en territoire moins connu. L’exposition au Palais de Tokyo constitue un accélérateur pour confirmer leur notoriété auprès des professionnels du monde de l’art et du public.
 
Louis-Cyprien Rials a été choisi par le Comité scientifique 2017, composé de Sandra Hegedüs, Laurent le Bon, Jean de Loisy, Jean-Hubert Martin, Alfred Pacquement, Thierry Raspail, Marc-Olivier Wahler et Marie-Ann Yemsi.
Les cinq artistes finalistes de la 9e édition du Prix SAM étaient : Mathieu Kleyebe ABONNENC (pays de destination du projet : Guyana, Suriname, Guyane-Française), Elizaveta KONOVALOVA (pays de destination du projet : Russie), Evangelia KRANIOTI (pays de destination du projet : Liban), Abraham POINCHEVAL (pays de destination du projet : Nuages), et Louis-Cyprien RIALS (pays de destination du projet : Ouganda).
 
 

Louis-Cyprien RIALS

 
Né en 1981 à Paris (France) – Vit et travaille à Paris, Bruxelles et Berlin
Pays de destination du projet : Ouganda
 
Louis-Cyprien Rials pratique la photographie et la vidéo. Après des études de théâtre au Conservatoire, il part en 2015 vivre trois ans à Tokyo et y organise sa première exposition, Koban.
En 2010, il part pour un premier voyage à moto qui le conduit à Tchernobyl et en Europe de l’Est. L’année suivante, il parcourt pendant plusieurs mois l’ex Yougoslavie, la République Turque de Chypre du Nord, l’Irak, la Géorgie, l’Arménie, la République du Haut Karabagh, la Crimée, en documentant aussi bien des formes et des paysages que des zones entières, fermées, qu’il voit comme des « parcs naturels involontaires ».
En 2012, il termine sa première fiction expérimentale, le western déshumanisé Nessuno. Résident au Centre des Arts Photographiques de Bahrain en 2014, il expose à la maison Jamsheer, enseigne et entame plusieurs projets, notamment avec l’aide du chercheur Pierre Lombard sur les restes de la civilisation Dilmun.
En décembre 2014, Louis-Cyprien Rials réalise le projet documentaire Russia America en résidence à Kronstadt par le NCCA (National Center of Contemporary Art).
Il s’investit de plus en plus dans la création de vidéos à mi-chemin entre l’art et le documentaire contemplatif, avec les projets Holy Wars, Dilmun Highway (Bahreïn, 2014) et Mene, Mene, Tekel, Upharsin (Irak, 2015). En 2016, il figure parmi les nommés pour la Bourse Révélations Emerige.
Il est représenté par la galerie Dohyang Lee, Paris.
 
Oeuvres de Louis-Cyprien à la galerie Dohyang Lee, Paris
 
En dehors de projets photographiques – contemplatifs ou conceptuels – d’installations et de vidéos, mêlant documentaire et fiction, ma recherche s’est orientée depuis 2006 sur le sujet particulier du minéral et plus spécifiquement sur les pierres à images. Au Ier siècle, Pline l’Ancien écrivit que « n’ayant pas de marbres prêts pour les utiliser pour les murs ou pour les diviser en morceaux, on se décida à les imiter avec de la peinture, en reproduisant les taches des pierres les plus rares » (Pline l’Ancien, 1981, livre XXXVI, p. 53.). La technologie contemporaine a pu me permettre, par différentes approches, de contenter ce désir ancien de se plonger totalement dans les paréidolies habituellement cachées dans les tréfonds de la roche. En la révélant par de larges tirages ou des papiers peints de taille variable, la pierre évoque au spectateur la possibilité d’un paysage défini par la coupe, et que lui seul saura lire et interpréter, à moins qu’il ne se laisse guider par un titre révélant une clé de lecture plus restrictive (cf: La théorie de la Terre Creuse – 2014) Ce cheminement, étayé par des lectures et des visites de carrières comme de musées, m’a offert une vision générale et documentée sur les pierres à images. Des concrétions sableuses qui forment la pierre américaine de Kanab, au suiseki japonais sculptés par l’eau et aux dunites bicolores. Des pierres chinoises de Guohua de Jiegou, ou de Youlan aux marbres bleutés de Bristol. En parallèle, je suis parti en voyage et j’ai documenté photographiquement les plus belles formations rocheuses que j’avais préalablement repéré : la Ciudad Encantada en Espagne, Externsteine en Allemagne, Đavolja Varoš en Serbie, les champignons géants de Beli-Plast en Bulgarie et la région turque de Cappadoce et plus loin encore, les lacs salés du Kurdistan. Ces photos, comme d’autres, attendent une occasion propice d’être dévoilées ou mises en correspondance avec de futurs travaux. »
Louis-Cyprien Rials

SAM Art Projects – Rappel des actualités 2018

Exposition de Massinissa Selmani, lauréat Prix SAM 2016, Palais de Tokyo
« Ce qui coule n’a pas de fin » 16.02.2018 – 13.05.2018
Exposition consacrée au projet de Massinissa Selmani sur les traces de Louise Michel en Algérie et en Nouvelle-Calédonie (Commissaire : Yoann Gourmel).
Massinissa Selmani poursuit dans ce projet un travail d’expérimentation autour du dessin, mêlant une approche documentaire à des constructions fictionnelles, prenant pour point de départ l’histoire politique et sociale. Par la confrontation, la juxtaposition voire la superposition d’éléments, Massinissa Selmani crée des scènes énigmatiques et ambiguës témoignant de l’absurdité des comportements humains ou de l’architecture comme instrument de pouvoir.
C’est ce travail de télescopage entre l’actualité et références historiques qui sera présenté dans le cadre de son exposition personnelle au Palais de Tokyo sous le titre « Ce qui coule n’a pas de fin ».
 
Julieta Garcia Vazquez & Bronwyn Katz, Résidentes 2018
Choisies par le comité de SAM Art Projects en mai 2017, les deux artistes sont invitées en résidence en France et seront exposées au Palais de Tokyo à partir de juin 2018. 

Julieta Garcia Vazquez vit et travaille à Buenos Aires. Elle fait partie du collectif Rosa Chancho, dont l’action cherche à éliminer le discernement entre groupe et individu, en générant des projets qui dépassent la notion de démocratie et d’approbation. Elle est en résidence à Paris jusqu’au 8 février 2018.
Bronwyn Katz vit et travaille entre Le Cap et Johannesburg. Son travail intègre sculpture, installation, vidéo et performance. Dans le cadre de sa pratique artistique, elle s’intéresse à la notion d’objet, de personne et d’espace vécu. L’artiste est membre fondateur d’iQhiya, un collectif de femmes artistes basé à Le Cap et Johannesburg. Elle est en résidence à Paris de mars à juin 2018.
 
 

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