… Foujita a fait exception, il a su regarder avec ses propres yeux et peindre selon son tempérament, sans trop se soucier des autres. Il fut, à Paris, attiré plus par les perspectives que par les peintres et s’ingénia à décrire le petit paysage de faubourg et de banlieue avec une touchante minutie. »Sophie Krebs, commissaire de l’exposition et conservatrice générale du patrimoine au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. »
Du 16 janvier au 16 mars 2019, la Maison de la culture du Japon à Paris présente « Foujita, œuvres d’une vie », une rétrospective du premier artiste japonais de renommée internationale installé à Paris. Si la période parisienne de Foujita est la mieux connue du public français, l’exposition retracera l’ensemble de sa carrière – de son arrivée à Paris en 1913 jusqu’à sa mort en 1968, avec des œuvres pour la plupart méconnues en France et presque toutes présentées au public français pour la première fois.
L’exposition « Foujita, œuvres d’une vie (1886-1968) » est organisée dans le cadre de « Japonismes 2018 – Les âmes en résonance » (1), l’ensemble d’événements consacrés à la culture japonaise et présentés à l’occasion du 160ème anniversaire de l’amitié franco-japonaise.
Diplômé de l’École des beaux-arts de Tokyo, le peintre Tsuguharu (Léonard) Foujita part en 1913 pour la France où il devient un artiste de l’École de Paris très apprécié, tout comme Modigliani ou Soutine. Ses élégants portraits de femmes nues à la peau d’une blancheur de lait conquièrent le public et font de Foujita la coqueluche du Tout-Paris. Puis, lors de la Seconde Guerre mondiale, il réalise au Japon des tableaux de guerre. Il revient en France en 1950 et se fait naturaliser. Il ne retournera jamais plus au Japon.
Au café, 1949, huile sur toile, 76×64 cm, Centre Pompidou, Paris – Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018
Cette exposition retrace la carrière mouvementée de Foujita à travers 36 œuvres représentatives, de son premier long séjour à Paris jusqu’à sa disparition. L’essentiel de ses soixante années de création artistique y est présenté : peintures de sa période faste dans le Paris des années 1920, toiles réalisées lors de ses voyages en Amérique latine et en Extrême-Orient au cours des années 1930 à 1940, tableaux de guerre et, enfin, œuvres créées en hommage à la France durant l’après-guerre. Les peintures des années 1930 à 1940 sont pour la plupart méconnues en France, et presque toutes présentées au public français pour la première fois.
Bataille de chats, 1940, huile sur toile, 81×100 cm, The National Museum of Modern Art, Tokyo. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018
C’est à partir d’un projet conçu par des commissaires de France et du Japon qu’a pu voir le jour à Paris cette véritable rétrospective dont rêvait Foujita. Grâce à cette collaboration internationale, cette exposition parisienne de cet « artiste franco-japonais » ouvre une nouvelle page de l’histoire des 160 années de riches échanges culturels entre le Japon et la France.
L’exposition « Foujita, oeuvres d’une vie (1886-1968) » propose de parcourir la globalité de la fabuleuse carrière de cette figure emblématique de l’amitié entre la France et le Japon. Un siècle après sa première exposition personnelle à Paris en 1917 et ses premiers succès, la réunion d’une quarantaine d’œuvres majeures, issues des plus grandes collections des musées japonais et français, est une prouesse et une occasion unique de découvrir ses peintures des années 30 et 40 présentées pour la première fois en France.
Le cheminement artistique et les renouvellements stylistiques, qui s’étalent sur près de 60 ans, font écho à la vie personnelle de Foujita et ses sources d’inspiration : les femmes, les voyages, la religion, les objets du quotidien, les scènes de vie et la place prépondérante de l’enfance. Outre l’œuvre et le parcours exceptionnels de cet artiste hors du commun aux multiples facettes, il s’en dégage également la vision philanthropique, parfois presque ethnographique, de Foujita, comme le soulignent certains experts.
Le parcours de l’exposition, qui s’articule autour de cinq sections, présente l’essentiel de 60 ans de création et propose de porter un regard inédit sur l’œuvre de Foujita.
Madeleine au Mexique, 1934, huile sur toile, 91×72.5 cm, The National Museum of Modern Art, Kyoto. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018
Autour de l’exposition
Colloque > mardi 15 janvier à 18h – Entrée libre sur réservation (www.mcjp.fr)
En français et en japonais avec traduction simultanée de ces deux langues – Durée : 2h
Intervenants :
– Yôko Hayashi, historienne de l’art, chargée de recherche de l’Agence pour les affaires culturelles du Japon
– Sophie Krebs, conservatrice générale du patrimoine au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris -Shûji Takashina, directeur du Ohara Museum of Art,
– Kurashiki Masaaki Ozaki, directeur du Museum of Modern Art, Ibaraki
Cinéma > vendredi 18 janvier à 19h « Foujita » de Kohei Oguri – Tarif unique 5 € 2015 / 126′ / de Kohei Oguri.
Avec Joe Odagiri, Miki Nakatani / VOSTF. En présence du réalisateur Kohei Oguri, Premier Japonais à avoir reçu le Prix Georges-Sadoul pour son film « Pour Kayako » (1984). Oguri s’est également vu décerner le Grand Prix du jury et le Prix de la Critique internationale au Festival de Cannes pour « L’Aiguillon de la Mort » (1990).
Conférence > jeudi 14 février à 18h « Foujita, peintre classique ? » – Entrée libre sur réservation à partir du 15 janvier (www.mcjp.fr) – En français Durée : 1h30.
Michael Lucken, historien de l’art et professeur d’études japonaises à l’Inalco, évoquera le style de Foujita au cours des années 1930-1940 et posera en particulier la question du classicisme et de son rapport à la grande peinture européenne.
Portes ouvertes Maison du Japon – Cité internationale universitaire de Paris : Ouverture au public exceptionnelle le samedi 23 février de 10h à 18h pour admirer L’arrivée des Occidentaux au Japon et Les chevaux (1929) de Foujita. Entrée libre / http://maisondujapon.org/foujita.html 12 4.
Photo d’entête : Autoportrait, 1929, huile sur toile, 61×50.2 cm, The National Museum of Modern Art, Tokyo. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018
(1) « Japonismes 2018 – Les âmes en résonance » : 2018 marque le 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France et commémore également le 150ème anniversaire du début de l’ère Meiji, moment où le Japon s’engageait sur la voie de la modernité et s’ouvrait à l’Occident en apprenant de lui. En mai 2016, le Président François Hollande et le Premier Ministre Shinzo Abe ont convenu d’un commun accord d’organiser un grand événement appelé « Japonismes 2018 » projet ensuite repris par le Président Emmanuel Macron. Cet événement, programmé de juillet 2018 à février 2019, a pour objectif de présenter, à travers des expositions et spectacles à Paris mais aussi dans la France entière, toute la richesse de la culture japonaise. Plus de 50 grands projets sont organisés : de la tradition musicale du Gagaku aux arts martiaux en passant par la gastronomie japonaise, le théâtre contemporain, les arts numériques, les jeux vidéo ou encore les animés. « Japonismes 2018 » met en valeur la sensibilité existante entre les Français et les Japonais ; cette « résonance des âmes » permet d’amorcer une nouvelle étape pour la France et le Japon faisant face aux défis de la communauté internationale du 21ème siècle.
Exposition « Foujita, oeuvres d’une vie » du 16 janvier au 16 mars 2019 à Maison de la culture du Japon à Paris – 101 bis, quai Branly – 75015 Paris
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