Pour cette rentrée 2021, la Maison de l’Amérique latine propose un focus sur deux artistes majeurs de la sculpture au XXe siècle avec sa nouvelle exposition dédiée à Alicia Penalba, Le langage des formes, du 17 septembre au 15 décembre 2021 et avec la prolongation de l’exposition Cárdenas Mon ombre après minuit, jusqu’au 15 décembre 2021.
Alicia Penalba – Le langage des formes
La Maison de l’Amérique latine à Paris présente à l’automne 2021, une sélection d’œuvres de l’artiste argentine Alicia Penalba, grande figure de la sculpture abstraite d’après-guerre. Sous l’intitulé « Le langage des formes« , l’exposition se tiendra conjointement au rez-de-chaussée de la Maison de l’Amérique latine, 217 boulevard Saint-Germain, du 17 septembre au 15 décembre 2021 et dans les espaces de la galerie A&R Fleury, avenue Matignon, du 15 septembre au 30 octobre 2021.
Alexandre & Richard Fleury, à l’initiative de cette exposition dédiée à Alicia Penalba, ont réuni depuis plusieurs années un nombre important de pièces significatives et rares de cette sculptrice incontournable, tragiquement disparue en 1982. Dévoilant toute la richesse et l’originalité de son œuvre, « Le langage des formes » est l’occasion unique de révéler l’univers singulier et sensible d’Alicia Penalba et son rapport à l’art abstrait. Cette exposition-rétrospective déployée en deux lieux réunit quarante-deux œuvres, sculptures et collages, choisies pour offrir une vision approfondie de son œuvre, porté tout à la fois vers l’éclatement des formes, la conquête des espaces et la monumentalité.
Agustin Cárdenas – Mon ombre après minuit
Après une longue interruption induite par la crise sanitaire, La Maison de l’Amérique latine est heureuse de rouvrir l’exposition consacrée à Agustín Cárdenas (1927-2001) sous une forme remaniée.
L’exposition Mon Ombre après minuit a pour objectif et particularité de montrer notamment un vaste ensemble d’œuvres graphiques sur papier de ce grand artiste cubain, surtout célébré comme sculpteur ; avec un nombre important de pièces qui n’avaient jamais été montrées.
Si Cárdenas est internationalement reconnu parmi les grands sculpteurs du XXe siècle, on sait moins qu’il fut tout autant un dessinateur accompli, comme d’autres grands artistes avant lui – on pense à Giacometti – pratiquant le dessin quotidiennement, tout entier attaché à sa quête obsessionnelle de la forme et du mystère profond de la matière.
C’est ce que la Maison de l’Amérique latine et la commissaire Elena Cárdenas Malagodi, à qui i est rendu ici hommage (1936 – 2021), ont souhaité mettre en évidence dans cette exposition titrée ainsi Mon ombre après minuit d’après une sculpture – totem noire et blanche, en bois et plus tard en bronze. Celle-ci accueille à l’entrée le visiteur, est l’âme du poète, est symbole de l’union du dessin et de la Sculpture chez Cárdenas.
Ainsi, toute sa vie, Cárdenas n’aura de cesse de dessiner, spontanément, à toute heure, et sur toutes sortes de supports. Le dessin ne se sépare jamais de l’acte de sculpter, les deux pratiques se rejoignent dans un corps à corps perpétuel, entraînant métamorphoses des matières et des formes, énergies et flux ininterrompus. Une centaine de dessins, gouaches, peintures et quelques sculptures en atteste, réalisés pour l’essentiel à Paris, où l’artiste cubain résida à partir de 1955.
Comme l’œuvre sculpturale, cet ensemble dessiné, parfois peint, révèle un imaginaire sensuel et flamboyant, une vision poétique du monde tantôt dramatique, tantôt teintée d’humour. On y retrouve les thèmes de prédilection de l’artiste, avec des variations infinies autour de la femme, le couple, la famille, la mère et l’enfant, l’amour et la nature.
Cet ensemble forme avec les sculptures, ce qu’on pourrait appeler le « grand Art » de Cárdenas, celui d’une variété étincelante de formes et de couleurs qui se nourrissent et se répondent mutuellement.