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Un nouveau référentiel de l’innovation pour la BPI et la FING

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Innovation Nouvelle Génération : Bpifrance, en partenariat avec la FING, présente un nouveau référentiel de l’Innovation pour mieux accompagner les futures pépites françaises et devenir l’outil d’analyse de référence des financeurs de l’innovation dans toutes ses dimensions. Un travail qui met en évidence l’importance de prendre en compte l’innovation sous toutes ses formes, au-delà de la seule innovation technologique. Il était temps…

« Il faut sans cesse s’appuyer sur une avant-garde agissante. Il n’y a jamais de consensus préalable à l’innovation.
Toute innovation transformatrice est d’abord une déviance. » Edgar Morin, Sociologue et philosophe français

Pour élargir le champ de l’innovation en France, détecter et accompagner davantage de projets innovants, Bpifrance a élaboré, en collaboration avec la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), un nouveau référentiel de l’Innovation. Réalisé avec la participation de nombreuses entreprises innovantes, ce référentiel, destiné à appréhender l’Innovation sous toutes ses formes, a été dévoilé ce lundi 26 janvier 2015 et sera partagé avec l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème entrepreneurial. Par ce nouvel outil, Bpifrance et la FING veulent appeler à un changement de regard sur l’Innovation en décloisonnant les approches et les secteurs, et ainsi prendre en compte « l’innovation nouvelle génération ».

Partant du constat que les critères pour accorder un financement lié à l’Innovation en France étaient trop centrés sur le secteur des nouvelles technologies et ne permettaient pas d’accompagner l’ensemble des projets innovants, Bpifrance s’est associé à la FING pour redéfinir de manière plus large la notion d’innovation et ainsi mieux appréhender l’Innovation sous tous ses formes.

Bpifrance ayant pour mission de faire émerger les champions de demain, la banque publique d’investissement a souhaité élargir les critères d’accès au financement de l’Innovation afin de favoriser le développement de ces entreprises potentiellement futurs leaders mondiaux dans leur domaine. Pour élaborer ce nouveau référentiel de l’Innovation, Bpifrance et la FING ont mobilisé des acteurs du soutien à l’innovation et une douzaine de PME et de start-up, avec pour feuille de route de mieux appréhender les différents types d’innovation et leurs besoins de financement.

Ce référentiel inédit met en exergue six catégories d’innovation :
– l’innovation de produit, de service, d’usage ;
– l’innovation de procédé et d’organisation ;
– l’innovation marketing et commerciale ;
– l’innovation de modèle d’affaires ;
– l’innovation technologique ;
– l’innovation sociale.

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Bpifrance intégrera les six catégories d’innovation dans son analyse d’un projet innovant, avec la question : « Qu’est-ce que le projet apporte de neuf et en quoi différencie-t-il l’entreprise de la concurrence ? » La banque publique d’investissement prévoit d’investir huit milliards d’euros d’ici à 2017 dans des sociétés françaises. L’ensemble des délégués Innovation des 42 directions régionales de Bpifrance ont d’ores et déjà été formés à cette nouvelle façon d’appréhender l’innovation.

Pour Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l’innovation à Bpifrance : « À la création de Bpifrance, nous avons constaté notre difficulté à financer certaines entreprises dont la création de valeur n’est pas essentiellement issue de la technologie. Nous avons souhaité mettre en place une nouvelle grille d’analyse afin d’élargir notre appréciation de l’innovation, et de ne pas passer à côté d’entreprises innovantes créatrices de valeur et capables de devenir leaders sur leur marché. Notre objectif est de partager ce nouveau référentiel avec l’ensemble des acteurs de l’innovation ».

En outre, dans le cadre de son plan Nova lancé en mars 2014, et afin d’accompagner au mieux les entrepreneurs ayant besoin de financement, Bpifrance a mené en amont un chantier de simplification, en réduisant en particulier d’un quart ses délais de décision et en formant ses 150 chargés d’affaires Innovation au capital-risque. En 2014, Bpifrance a consacré 1 milliard d’euros au financement de l’Innovation, en augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente.

Il était temps… Car face à la mondialisation, placer l’innovation comme axe central de l’action collective entrepreneuriale apparaît comme une évidence pour que la France, qui affronte aujourd’hui des défis majeurs, consolide sa place comme acteur clé de l’économie mondiale.

Bouleverser les ordres établis

« Alors que la France fait aujourd’hui face à des défis majeurs pour consolider sa place comme acteur clé de l’économie mondiale, alors que compétitivité et croissance sont les deux enjeux déterminants pour son développement, alors que ses entreprises font face à une concurrence toujours plus importante, la question de l’innovation est centrale.
Nous avons besoin d’un changement culturel majeur afin que l’innovation puisse prendre une place décisive dans l’économie de notre pays.
Il faut apprendre à oser, à accepter le risque, l’expérimentation, la créativité. Comprendre que l’innovation emprunte souvent des chemins de traverse, qu’elle n’arrive jamais là où on l’attend, qu’il faut multiplier les initiatives. Faire de l’innovation l’affaire de tous, de l’école au doctorat et de l’ouvrier au cadre supérieur, de la fonction publique à l’entreprise privée, est un défi structurant de l’économie française.
Je veux insister sur le rôle central de l’entreprise dans ce changement de paradigme. Comment faire en sorte que l’innovation soit portée par tous les salariés et non pas seulement par la R&D et le service marketing ? Comment mettre en place une organisation susceptible de générer en permanence de nouvelles options stratégiques ?

Dans l’entreprise que je dirige depuis plus de 10 ans, nous avons œuvré pour le déploiement d’une véritable innovation managériale. Nous avons profondément changé notre organisation. Nous essayons de faire en sorte que tous les salariés soient des acteurs de l’innovation. Que l’entreprise soit la plus agile possible. Et qu’ elle s’ insère dans un écosystème avec lequel nous construisons les innovations de demain. Nous avons massivement déhiérarchisé nos relations en interne et donné beaucoup d’autonomie à nos salariés, y compris dans nos usines. Il n’y a plus d’organigramme. L’entreprise est organisée par famille de produits, par communauté d’expertise et par projet.
Les cadres dirigeants ont pour rôle premier de penser la stratégie de l’entreprise à 10 ans, laissant plus d’autonomie aux salariés dans le pilotage opérationnel de l’entreprise. Les salariés participent ainsi activement aux décisions d’investissements, de recrutement, de politique salariale et même aux réflexions stratégiques qui engagent le long terme.
Les résultats de cette innovation managériale sont extrêmement fructueux. Nous avons mieux résisté que nos concurrents aux crises successives. Nous avons obtenu des taux de croissance à 2 chiffres dans un marché mature. Nous avons pris 5 points de parts de marché au cours des 3 dernières années.
Notre conseil est simple : innovez ! Faites de l’innovation le pilier de votre stratégie, au service de la croissance de votre entreprise, de la compétitivité de notre pays. » Carlos Verkaeren, Président du groupe Poult.

BPIFrance veut faire changer le regard sur l’innovation

Pour tirer profit de nos atouts et construire le futur, il ne suffit donc plus seulement d’investir ; il est impératif de changer notre approche, de changer notre regard sur l’innovation.

L’innovation : atout pour la France. Face à la mondialisation de l’économie, l’innovation est un des facteurs clé de la compétitivité des entreprises. L’énergie et l’ambition de nos PME, ETI et grands groupes ainsi que le formidable élan pour la création d’entreprises dans notre pays témoignent d’une France volontaire, optimiste et capable de soulever des montagnes !
L’innovation est également une source essentielle pour les emplois de demain, permettant d’exploiter le vivier de talents français à la créativité et aux compétences reconnues hors de nos frontières.
 » Les entreprises qui innovent exportent plus que celles qui n’innovent pas. Elles exportent vers plus de pays. Leurs exportations croissent plus rapidement et elles sont moins sensibles à la conjoncture » (Source : L’innovation, un enjeu majeur pour la France, rapport Beylat-Tambourin, (2013)).

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L’innovation, une question d’approche avant tout. Dans la course à la compétitivité, la France dispose de nombreux atouts : une population plus jeune et mieux éduquée que la moyenne européenne, une recherche de très haut niveau, des domaines économiques et technologiques au rayonnement planétaire, des infrastructures et des services publics parmi les meilleurs… En outre, des moyens publics considérables sont consacrés à la recherche et l’innovation, notamment dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir. De même, la France fait figure de terre d’investissement : elle est devenue aujourd’hui la seconde place européenne dans le domaine du capital-risque derrière le Royaume-Uni et la première place de l’Europe continentale en nombre de deals.
Mais comme le constate le rapport Beylat-Tambourin, si la France est relativement bien positionnée sur ses indicateurs de moyens, les résultats sont encore trop faibles quand il s’agit de comparer les investissements des entreprises en innovation et la valorisation de leurs actifs immatériels.

L’innovation est partout !

Du point de vue des entreprises et de leurs dirigeants, (…) l’innovation est le fruit d’un processus global dans lequel la R&D n’est qu’un ingrédient parmi d’autres, à intégrer dans une démarche organisationnelle complexe. (Source : Pour une nouvelle vision de l’innovation, rapport de Pascal Morand et Delphine Manceau ( 2009 )).

Une bonne partie des innovations qui ont transformé leur marché ces dernières années ne relève pas d’innovation à caractère principalement technologique. Par exemple : les réseaux sociaux en ligne ou les messages Twitter ont inventé de nouvelles formes de communication qui font désormais partie du quotidien de centaines de millions de personnes, sans produire d’innovation technique significative ni, le plus souvent, s’appuyer sur des technologies particulièrement avancées : fin 2013, Twitter ne possédait que… 2 brevets ;

Zara a connu la plus forte croissance mondiale des enseignes de mode en choisissant de renouveler sa gamme chaque mois : ni réapprovisionnement, ni différenciation selon les pays ; le covoiturage est en train de devenir un mode de transport collectif concurrent du train, en se fondant simplement sur des plateformes de mise en relation associées à des systèmes « de confiance » ( évaluation des utilisateurs, gestion des échanges d’argent ) ; le micro-crédit a permis à des millions de personnes dans le monde de développer leur activité en organisant autrement la distribution et le remboursement de crédit.
Aucune de ces innovations ne s’appuie sur la création ou l’amélioration pour créer de la valeur et se différencier de la concurrence.
Par contre, tous ces exemples, et bien d’autres, partagent un point commun : les systèmes nationaux et européens de soutien à l’innovation ne les auraient, jusqu’à présent, pas retenus, du moins pas sur le cœur de leur activité !

Ces formes d’innovations « agiles », « ouvertes », touchant au modèle d’affaires ou à l’organisation de l’entreprise, prennent aujourd’hui une importance croissante, voire dominante dans certains secteurs. C’est le résultat d’au moins 3 transformations récentes :
– la numérisation : toute idée, tout concept prend d’abord une forme numérique, ce qui le rend plus flexible et plus personnalisable, facilite la dématérialisation mais plus encore l’association entre produits et services, et contribue à l’accélération des cycles. Les données deviennent un actif-clé de l’économie ;
– l’interconnexion : les idées circulent plus vite sur tout le globe, ce qui invite à la collaboration comme à la copie. La différence entre professionnels et amateurs s’estompe. Les chaînes de valeur se restructurent en permanence, souvent autour de grandes « plateformes » ;
– l’importance croissante des « externalités » : la montée des enjeux énergétiques et climatiques, la prise de conscience des limites de l’action politique « classique » et l’accent croissant mis sur la « responsabilité sociale et environne- mentale » des entreprises, invitent à prendre en compte les effets des innovations sur l’emploi, le bien-être collectif ou l’environnement, voire à en faire les objets centraux de « l’innovation sociale » 

L’innovation en mouvement

Nos systèmes d’analyse et de soutien de l’innovation ont été construits autour d’une innovation avant tout technologique: jusqu’en 2005, le Manuel d’Oslo de l’OCDE (1) qui constitue la base de la plupart des dispositifs européens de soutien à l’innovation, délimitait son périmètre à « l’innovation technologique de produit et de procédé » qui couvre « les produits et procédés technologiquement nouveaux ainsi que les améliorations technologiques importantes de produits et de procédés qui ont été accomplis. »

Changer de méthodes, c’est aussi innover ! Dans sa dernière édition en date ( 2005 ), le Manuel d’Oslo (OCDE, Manuel d’Oslo : Principes directeurs pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation, 3e édition ( 2005 )), étend singulièrement sa définition : « une innovation est la mise en œuvre d’un produit ( bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ».

L’OCDE reconnaît aujourd’hui deux formes majeures d’innovation « non technologique » :
– l’innovation d’organisation, qui « désigne la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de l’entreprise », concerne l’entreprise elle-même et la manière dont elle conçoit, produit et gère ses produits et services, à la fois en tant qu’organisation et dans ses relations avec ses fournisseurs et partenaires ;
– l’innovation de commercialisation qui « désigne la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit. »
(1) Source : l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques.

(Source : Livret « Innovation nouvelle génération » ©BPIFrance )

L’avis du secrétariat d’Etat au Numérique 

Axelle LEMAIRE déclare que « l’essor de l’économie numérique a montré, par-delà les ruptures technologiques qu’elle a engendrées, que la valeur ajoutée se situe tout autant dans la conception, la commercialisation ou l’organisation même des entreprises que dans leurs démarches de R&D ».

Le travail mené par Bpifrance et la FING souligne la nécessité pour l’ensemble des acteurs du financement de l’innovation (banques, fonds d’investissement, administrations publiques, business angels, etc.) de dépasser les modèles essentiellement tournés sur l’innovation de rupture, la R&D et la brevetabilité de l’invention.

Pour la Secrétaire d’Etat, « cet outil a vocation à être diffusé au plus grand nombre, y compris dans le secteur bancaire. Il vient utilement compléter l’action menée par le gouvernement pour soutenir toutes les formes d’innovations : innovations d’usage, de procédés ou de services avec les Bourses French Tech, innovation sociale avec l’initiative ‘La France s’engage’, ou innovation financière via la réforme du financement participatif. L’innovation comme principe de pensée, d’organisation et d’action : tel est mon impératif ».

Les Bourses French Tech visent ainsi à favoriser la prise de risque par la maturation de projets de création d’entreprises innovantes qui proposent de nouvelles formes de consommation ou d’usage, de relation-clients, de réponses aux défis économiques et sociétaux, de services, de produits, d’interfaces, de design, de modèles économiques ou encore de manières de produire ou de coproduire.

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