La voiture, nouvel objet numérique
La Model S de TeslaLe constructeur californien Tesla Motors a lancé en juin 2012 sa Model S. Ce véhicule haut de gamme électrique se caractérise par sa technologie avec des systèmes intégrés utilisant des données issues de quatre modules différents : une caméra, un radar, des capteurs à ultrason et un GPS.Ces systèmes complémentaires produisent des données en temps réel sur la flotte Tesla, en vue d’en améliorer le fonctionnement au fil du temps. La Model S est équipée du pilotage automatique qui permet de maintenir le cap sur une voie, de changer de voie en activant simplement un clignotant et de moduler la vitesse grâce au régulateur de vitesse dynamique. Le contrôle numérique du moteur, des freins et du volant contribue à éviter les collisions frontales et latérales, tout en empêchant les sorties de route. Tesla poursuit l’amélioration des fonctionnalités de son logiciel et les propose via des mises à jour à distance. La Model S est commercialisée à partir de 71 760 euros hors bonus.
Une innovation aux multiples implications
Les projets françaisLe prototype Drive4U de Valeo et SafranAprès un partenariat signé en septembre 2013, les deux équipementiers Safran et Valeo ont présenté fin mars 2015 un véhicule expérimental autonome, la Drive4U, sur l’esplanade des Invalides à Paris. Il s’agit d’une voiture classique (Volkswagen Passat) mais équipée de systèmes de vision à 360 degrés et d’une centrale inertielle pour se guider, respecter la signalisation et éviter les obstacles, sans aucune intervention humaine. La démonstration s’est déroulée dans un environnement de feux rouges, de véhicules à l’arrêt et en mouvement (maximum 20 km/h).La centrale inertielle a sur le GPS l’avantage de n’utiliser aucune information extérieure : elle n’est donc pas affectée par les passages souterrains, les systèmes de brouillage, et surtout, elle résiste mieux au piratage. Le Drive4U fait suite au Cruise4U présenté en janvier 2014 par Valeo, mais qui ne disposait pas de caméras périphériques ni de centrale inertielle.Le prototype Citroën C4 de PSADébut octobre 2015, une voiture autonome du groupe PSA a effectué le trajet de Paris à Bordeaux (580 km) en mode automatique, mais avec un conducteur prêt à reprendre le volant en cas de besoin. Grâce à un système complexe de radars, elle peut s’insérer dans une file, doubler, adapter sa trajectoire en fonction de la circulation, accélérer… Fin novembre, la Citroën C4 a rejoint les centres de production de Vigo et Madrid, soit un périple d’environ 600 km sur autoroute. Le groupe PSA a obtenu une autorisation pour faire rouler ses véhicules à titre expérimental sur 2 000 km de routes « ouvertes » en France.
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Les chemins de transition
LES NAVETTES AUTOMATISÉESLa technologie des navettes automatisées est quasiment mûre, car c’est le segment où le cahier des charges technique est le moins contraignant : faible vitesse d’exploitation en urbain, circuits réguliers et prédocumentés, opportunités en sites semi-ouverts, etc. Des navettes circulent déjà en Australie. En février 2016, la mairie de Paris a annoncé qu’elle projetait de relier les gares de la capitale en minibus électriques sans chauffeur d’ici à 2020.Minibus Navia d’Induct TechnologyLa start-up française Induct Technology a créé en 2009 un minibus électrique sans chauffeur de huit places, le Navia. Destiné au transport de personnes dans des univers fermés avec des parcours préprogrammés (université, parc d’attractions, hôpital, aéroport, zone piétonne, etc.), il circule à la vitesse moyenne de 20 km/h. Les capteurs balaient le paysage à 360°, 25 fois par seconde, pour détecter tout obstacle et adapter la vitesse, jusqu’à l’arrêt du véhicule si besoin. Primé en 2014 au Consumer Electronic Show de Las Vegas, le Navia a obtenu l’autorisation de circuler en France à titre expérimental, sous réserve d’accord du maire. Son coût de 250 000 dollars pourrait selon le constructeur être réduit de moitié en cas de production à grande échelle. Son prix d’usage reste inférieur de 40 % à celui d’une navette à moteur thermique avec chauffeur. En 2014, la société Navya a repris les activités d’Induct Technology.Minibus Citymobil 2 à La RochelleDans le cadre du projet européen Citymobil 2, La Rochelle a testé de mi-décembre 2014 à fin avril 2015 des minibus électriques pouvant transporter jusqu’à dix personnes. L’expérience a été menée sur une ligne de 1,6 kilomètre, à une vitesse de 8 à 15 km/h. Conçus par le constructeur français Robosoft pour un coût unitaire de 200 000 euros, ces minibus sont équipés d’un GPS et d‘un faisceau laser balayant sur 30 mètres devant et sur les côtés. La ville a bénéficié d’une dérogation spécifique, conditionnée à la présence d’un opérateur dans le minibus. Citymobil 2 a été testé à Lausanne en Suisse en 2015, puis à Sophia Antipolis jusqu’à fin mars 2016, et pourrait l’être bientôt dans d’autres pays.
La Google CarAprès des expérimentations depuis 2010, avec un prototype circulant sur des pistes privées, la Google Car est entrée depuis juin dernier dans une phase de tests sur des routes publiques à Mountain View, en Californie. Sa vitesse est limitée à 40 km/h et, par rapport au projet initial, elle est équipée d’un volant et de pédales pour respecter la réglementation californienne, qui impose la présence d’un conducteur pouvant reprendre le contrôle.Près de trois millions de kilomètres ont ainsi été parcourus en test, avec un bilan de 14 collisions non causées par la voiture autonome et un accrochage avec un bus en février 2016. Ce premier accident causé par un véhicule autonome donne lieu à des analyses approfondies pour apporter les corrections nécessaires au logiciel de pilotage. Le coût en équipement est estimé entre 150 000 et 200 000 dollars, auquel s’ajoute le prix de la voiture.