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Le Covid-19 retrouvé chez des animaux sauvages : de nouveaux réservoirs de variants ?

Le Covid-19 retrouvé chez des animaux sauvages : de nouveaux réservoirs de variants ?

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Selon une étude américaine, plus de 80 % des cerfs, testés entre décembre 2020 et janvier 2021 dans l’Etat d’Iowa, aux Etats-Unis, s’avèrent positifs au virus. Les scientifiques qui ne s’attendaient pas à une telle proportion craignent que cette espèce ne devienne un réservoir pour le virus. D’autant que le phénomène a été observé chez d’autres animaux sauvages dans des zoos et même chez des animaux de compagnie comme des chiens et des chats.

« De nombreuses espèces animales sont sensibles au SRAS-CoV-2 et pourraient potentiellement servir de réservoirs. » C’est ce qu’écrivent les scientifiques auteurs d’une étude publiée en pré-print début novembre. Le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le cervidé prédominant en Amérique du Nord, est sensible à l’infection par le SRAS-CoV-2, et les faons infectés expérimentalement transmettent le virus à d’autres cerfs captifs.

Après les chauves-souris et les visons, le cerf de Virginie, l’un des grands mammifères les plus communs en Amérique du Nord, peut-il devenir le nouveau réservoir du Covid-19, une « bombe ambulante » capable de transmettre le Covid 19 à l’homme ? Pour l’heure ce n’est pas le cas. Mais des vétérinaires de l’Université de Pennsylvanie s’en inquiètent, tant la présence du virus est forte chez ces cervidés qui ont aussi été introduits dans de nombreux pays tels que la Finlande, l’ancienne Tchécoslovaquie ou bien encore la Nouvelle-Zélande.

Réservoir du virus

Le cerf de Virginie pourrait, selon ces scientifiques, devenir un « réservoir » du virus. En clair il pourrait proliférer et évoluer sous de nouvelles formes au sein de cette espèce avant, en théorie, de redevenir transmissible à l’homme sous une forme non prise en compte par les vaccins. « Il s’agit de la première preuve directe du virus du SRAS-CoV-2 chez une espèce vivant en liberté, et nos découvertes ont des implications importantes pour l’écologie et la persistance à long terme du virus », estime dans un communiqué Suresh Kuchipudi, co-auteur de l’étude et professeur clinicien de sciences vétérinaires et biomédicales à l’université de Pennsylvanie.

La présence du Covid au sein de la population des cervidés outre-Atlantique n’est pas une réelle nouveauté. Deux études, publiées au printemps et à l’été par le Centre de recherche américain sur la vie sauvage (NWRC), montraient que ces animaux étaient très contaminés et se transmettaient le virus entre eux. Mais ce qui a étonné et inquiète de ce fait les chercheurs dans cette nouvelle étude, c’est la forte proportion de cervidés infectés. « Nous avons été très surpris de voir un si grand nombre d’échantillons positifs », résume l’un des auteurs.

De fait, si entre avril et décembre 2020, seulement un tiers des cerfs étaient positifs, cette part a bondi à 80 % pour ceux analysés entre novembre 2020 et janvier 2021. Et pour rendre ces résultats un peu plus anxiogènes, les deux vétérinaires ont découvert la présence de nombreux variants qui correspondaient à ceux également identifiables chez l’homme. Tous les cerfs étudiés vivaient soit en liberté dans des espaces publics ou en zones périurbaines, soit en pleine nature, soit enfin en captivité dans des enclos réservés à la chasse.

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Effet boomerang sur l’humain

Inquiets de ces résultats, les chercheurs disent craindre, au-delà de la contamination d’autres espèces, un effet boomerang chez l’humain, comme cela s’était vu à l’époque avec les visons d’élevages. D’autres mutations du virus pourraient également se produire. Pour les scientifiques, la mise en place de « nombreuses mesures urgentes » est nécessaire « pour surveiller la propagation du virus chez les cerfs et empêcher en retour de nouvelles contaminations chez les humains. » 

En parallèle, trois léopards des neiges hébergés par le zoo pour enfants de Lincoln, dans le Nebraska, ont récemment succombé à des complications liées au Covid-19. Deux tigres du zoo ont également contracté le virus en octobre, mais ils se sont rétablis. Un phénomène comparable s’est produit au Smithsonian National Zoo de Washington DC en septembre, avec six lions africains, un tigre de Sumatra et deux tigres de Sibérie testés positifs pour le SARS-CoV-2. Le personnel du zoo n’a pas été en mesure de déterminer la source de ces infections.

Les scientifiques prônent donc la plus grande vigilance et d’anticiper au maximum l’apparition de variants. Et ils estiment « urgent » de continuer à surveiller l’évolution du virus dans la faune sauvage, « en particulier chez les animaux qui pourraient servir de réservoir, comme le cerf. »

Inquiétude à propos des animaux domestiques ou d’élevage

Reste aussi à déterminer de quelle manière ces cerfs de Virginie sont contaminés par l’homme. Jusqu’à présent et bien que la cause en soit parfois inconnue, il semble que ce soit plutôt les humains qui infectent les animaux. Ainsi, selon Angela Bosco-Lauth (professeure adjointe de sciences biomédicales à l’université d’État du Colorado, à Fort Collins) citée par le site Medscape, l’homme est le vecteur présumé de l’infection chez le cerf. En revanche, « la probabilité qu’un humain contracte la maladie à partir d’un cerf qu’il vient d’abattre est assez minime, même si on ne peut pas l’exclure totalement. » Et d’ajouter, soulignant le nombre massif d’infections dans le monde, que « ce que nous voyons est sans précédent dans l’histoire. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est la possibilité d’apparition d’un nouveau variant, en particulier chez les animaux domestiques ou d’élevage. Nous avons vu notamment avec le variant delta que les mutations apparaissent assez facilement et s’adaptent à l’hôte. »

Angela Bosco-Lauth et ses collègues ont récemment mené des expérimentations chez le chat, le chien, le hamster et le furet. Ils ont constaté une évolution rapide du SARS-CoV-2, en particulier chez le chien et le chat. Dans leur étude, publiée début novembre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les auteurs suggèrent de surveiller de près l’évolution du SRAS-CoV-2 chez les animaux de compagnie et chez d’autres hôtes animaux potentiels.

Étant donné que les chats semblent particulièrement sensibles à l’infection par ce virus et qu’ils vivent à proximité des humains, on serait en présence « d’un contexte plus probable de transmission dans les deux sens, entre les humains et les animaux, et pouvant donner naissance à des variants » » s’inquiète Angela Bosco-Lauth.

Avec Medscape

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