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Omicron : 10 raisons d’être optimistes tout en restant prudents

Omicron : 10 raisons d’être optimistes tout en restant prudents

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Même si, pour le patron de l’OMS, Omicron reste dangereux à cause de sa haute contagiosité, le variant qui déferle actuellement provoque des symptômes moins graves que son cousin Delta. Les hospitalisations sont moindres en partie grâce à la généralisation de la vaccination et à l’adaptation de notre organisme à cet intrus viral. Mais la prudence reste de mise. En effet, la masse importante de personnes infectées en conduira statistiquement un grand nombre vers les services de soins d’une part, et créera d’autre part un réservoir favorable pour l’émergence de nouveaux variants. Tour d’horizon des xx raisons d’être optimiste tout en restant sur nos gardes.

Le variant Omicron, qui a été identifié pour la première fois en Afrique australe fin novembre 2021, a depuis pris le monde d’assaut, transformant les courbes marquant les infections quotidiennes dans de nombreux pays en murs verticaux, à des niveaux jamais vus depuis le début de la pandémie. Les symptômes moins sévères – en particulier pour les personnes totalement vaccinées et qui ont eu une dose de rappel – que Delta, incitent certains à y voir désormais une maladie bénigne.

Omicron reste un virus dangereux

Le variant Omicron, qui se propage à un rythme que le monde n’a pas connu depuis le début de la pandémie de Covid-19, « reste un virus dangereux » même s’il provoque des symptômes moins sévères, a mis en garde le patron de l’OMS mercredi. « Bien qu’Omicron provoque des symptômes moins sévères que Delta (le variant jusque-là dominant, Ndlr), il reste un virus dangereux, en particulier pour ceux qui ne sont pas vaccinés« , a déclaré le directeur général de l’organisation Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse.

L ‘extraordinaire propagation d’Omicron dans de nombreux pays signifie qu’en chiffres absolus, un plus grand nombre de personnes connaîtront une maladie grave. En particulier, des données récentes provenant d’Italie et d’Allemagne montrent que les personnes qui ne sont pas vaccinées sont beaucoup plus vulnérables lorsqu’il s’agit d’hospitalisation, de soins intensifs et de décès. « Plus de transmission, cela veut dire plus d’hospitalisations, plus de morts, plus de gens qui ne peuvent pas travailler, y compris des enseignants et des personnels de santé, et plus de risques qu’un autre variant émerge qui sera encore plus transmissible et plus mortel qu’Omicron » met-en garde le Dr Tedros.

Omicron est devenu majoritaire en France. Depuis deux semaines, ce variant contribue à l’envol du nombre de contaminations avec environ 300 000 nouveaux cas chaque jour, selon les chiffres des autorités sanitaires. Beaucoup plus contagieux que son homologue Delta, il a été repéré dans « 74% des tests criblés », rapporte Santé publique France (SFP) dans son dernier bulletin épidémiologique du 6 janvier.

Le virus pourrait devenir endémique et signer la fin de la pandémie

L’espoir de certains est qu’en raison de son extraordinaire taux de transmission Omicron remplace les variants plus dangereux et permette de transformer la pandémie en une maladie endémique plus facilement gérable. Pour la docteure Maria Van Kerkhove, en charge de la gestion de la pandémie de Covid-19 à l’OMS, « le virus est en bonne voie pour devenir endémique mais nous n’en sommes pas là » et la situation est marquée par la difficulté à prédire ce qui va se passer, comme par exemple l’apparition d’un nouveau variant. « Nous n’avons pas la même prédictibilité qu’avec la grippe, qui est saisonnière, on arrivera peut-être à cela avec le Covid-19 mais on n’en est pas encore là et par conséquent nous sommes prudents dans nos prédictions« , a-t-elle souligné.

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« Ce n’est pas le moment d’abandonner, ce n’est pas le moment de baisser la garde, ce n’est pas le moment de dire que c’est un virus qui est le bienvenu, aucun virus n’est le bienvenu« , prévient le docteur Michael Ryan, le responsable des situations d’urgence à l’OMS.

Omicron pourrait encore évoluer

L’OMS s’attend à ce que le virus « continue à évoluer » mais ne sait pas dans quel sens. Elle s’attend aussi à ce qu’il continue à y avoir des flambées d’infections parmi les personnes non vaccinées et que le monde va connaître des épidémies concomitantes – Covid et grippe par exemple – parce que les gens vont recommencer à se rencontrer.

Par ailleurs, des taux d’infection élevés donnent également au virus plus d’occasions de muter, et rien ne garantit qu’une nouvelle version du coronavirus soit plus bénigne que ses prédécesseurs. « Le SRAS-CoV-2 nous a surpris de différentes manières au cours des deux dernières années, et nous n’avons aucun moyen de prédire la trajectoire d’évolution de ce virus« , prévient David Ho, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’université Columbia.

Des symptômes bénins pour la plupart des malades

Si la majorité des cas positifs au variant Omicron sont symptomatiques, ils le sont de façon bénigne. Un trio de symptômes arrive en tête avec en premier l’asthénie, soit une fatigue anormale. Ce symptôme est suivi de près par la toux et la fièvre. Des signes qui s’apparentent de plus en plus à ceux de la grippe et seraient moins sévères que ceux provoqués par le variant Delta : ainsi, Omicron toucherait davantage les voies respiratoires supérieures, comme les bronches, et moins les poumons. « Pour la plupart des gens, un cas Omicron positif ressemblera beaucoup plus à un rhume, à commencer par un mal de gorge, un écoulement nasal et un mal de tête« , observe Tim Spector, professeur d’épidémiologie génétique au King’s College de Londres.

Pour la plupart des patients, l’ensemble de ces symptômes (toux, fatigue, maux de gorge et de tête, et écoulement nasal) semble durer entre deux et quatre jours, selon une étude menée en Norvège. Le délai d’incubation du virus est aussi plus court, passant d’une semaine avec les précédents variants à trois jours en moyenne.

Contrairement à ses prédécesseurs, le variant Omicron occasionnerait moins souvent une perte de goût et d’odorat, un des symptômes typiques du Covid-19 jusque-là. En revanche, des équipes médicales ont relevé d’autres symptômes, plutôt rares jusqu’à présent, parmi lesquels des sueurs nocturnes. Ce symptôme permettrait de le distinguer des autres variants.

Des symptômes s’apparentant à un simple rhume pour les vaccinés

Omicron rencontre de plus en plus de personnes vaccinées. Et plus les patients sont avancés dans leur schéma vaccinal, moins les symptômes semblent forts. Ainsi, pour les personnes ayant reçu leur dose de rappel, une infection à Omicron peut s’apparenter à un rhume. Chez eux, « Omicron a tendance à produire des infections plus bénignes« , a déclaré le Dr William Schaffner, expert en maladies infectieuses au Vanderbilt University Medical Center de Nashville (Etats-Unis). Reste qu’à l’heure actuelle, les études sur le sujet manquent. « Ce que nous n’avons pas encore vu, c’est un ensemble substantiel d’informations sur ce que l’Omicron fera chez les personnes non vaccinées« , précise-t-il.

En attendant d’en savoir plus, l’épidémiologiste Antoine Flahault, également directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, assure que la vaccination reste importante « pour éviter les formes graves » liées à Omicron.

Une infection comportant moins de risque d’hospitalisation

D’après les premières observations menées en Afrique du Sud, et selon une étude de l’université de Hong Kong, la souche Omicron infecterait davantage, et plus rapidement, les bronches, laissant de côté les poumons. Une autre étude, réalisée sur des souris à Liverpool (Royaume-Uni), va dans le même sens et suggère qu’Omicron infecterait moins les poumons que les précédents variants, générant donc moins de formes graves du Covid-19.

Omicron, connu pour ses nombreuses mutations, posséderait-il des changements qui le rendraient moins agressif ? Omicron semble moins capable d’infecter les cellules pulmonaires. Il se cantonne plutôt aux voies respiratoires supérieures, tout comme d’autres coronavirus qui restent dans le nez et la gorge. Ce n’est que lorsque le SARS-CoV-2 infecte les poumons qu’une forme grave de la maladie se déclare, avec une hausse drastique des difficultés respiratoires. Omicron semble moins capable de le faire.

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L’agence sanitaire britannique (UKHSA) a d’ailleurs conclu, avec prudence, que le risque de développer une forme grave avec Omicron était trois fois moins important qu’avec le variant Delta. Quant aux hospitalisations, elles sont moins longues, avec une baisse de 40 à 45% du risque de séjourner à l’hôpital une nuit ou plus. Les patients ont généralement besoin de moins d’oxygène.

Prudence toutefois car les effets à long terme sont inconnus

Les infections par des variants antérieurs du coronavirus, y compris les infections bénignes et les cas de « percée » après vaccination, ont parfois provoqué le syndrome COVID de longue durée, particulièrement fatiguant. « Nous n’avons pas encore de données sur la proportion d’infections avec Omicron… qui se terminent par un COVID long« , met en garde le professeur Akiko Iwasaki, qui étudie l’immunologie virale à l’Université de Yale. « Les personnes qui sous-estiment Omicron en le qualifiant de « léger » s’exposent à une maladie usante qui peut persister pendant des mois ou des années. »

On ne sait pas non plus si Omicron aura l’un ou l’autre des effets « silencieux » observés avec les variants précédents, tels que des anticorps auto-agressifs, des altérations du sperme et des modifications des cellules productrices d’insuline.

Bonne nouvelle : Omicron n’échappe que partiellement à notre système immunitaire

On s’est inquiété au début de l’épidémie Omicron de ce que ce variant, avec toutes ses mutations, puisse échapper à notre système immunitaire. C’est d’ailleurs en partie le cas pour les anticorps. La protéine Spike, présente à la surface du virus SARS-CoV-2, est la cible clé pour ces derniers : ils s’y accrochent et la bloquent, l’empêchant ainsi d’interagir avec les cellules que le virus tente d’infecter et assurant ainsi une protection. Cependant, explique Luke O’Neill, professeur de biochimie au Trinity College de Dublin, chez Omicron, les parties de Spike que les anticorps reconnaissent ont changé : l’identifiant moins bien, ils sont moins capables de neutraliser le virus.

« Avec cette ligne de défense, cependant, la quantité peut l’emporter sur la qualité… » écrit le médecin. Ainsi, même s’ils ne peuvent pas se lier à Omicron aussi efficacement qu’avec les variants précédents, notre système immunitaire, surtout quand il est stimulé (par la vaccination notamment), peut produire suffisamment d’anticorps pour faire son office. C’est l’une des raisons pour lesquelles les rappels sont si importants.

Mais notre organisme dispose d’une autre ligne de défense qui se révèle très efficace contre Omicron, les lymphocytes T.

Grâce aux lymphocytes T, notre organisme a appris à lutter contre le virus

La très bonne nouvelle vient du second acteur immunitaire dont notre organisme dispose : nos lymphocytes T, qui, eux, peuvent encore reconnaître et éliminer Omicron. Le « T » de leur nom vient du thymus, un organe situé dans la partie supérieure de notre thorax où cette famille de « globules blancs » achève son développement et sa maturation.

Ces lymphocytes, explique le professeur O’Neill, fonctionnent d’une manière différente des anticorps : « Lorsqu’une de nos cellules est infectée par un virus, elle prend un morceau de sa protéine Spike et l’affiche à sa surface… Un peu comme si elle agitait un drapeau rouge pour dire qu’elle est occupée par l’ennemi ». Les lymphocytes T ont des capteurs leur permettant de repérer ces signaux d’alerte. Quand ils en localisent un, ils se fixent à la cellule infectée et la tuent.

La méthode peut paraître un peu extrême, mais elle est surtout redoutablement efficace. Car en tuant la cellule infectée, on élimine aussi le virus qui ne peut donc pas repartir infecter de nouveaux hôtes. Ce processus permet donc de contrôler le virus en l’empêchant de coloniser et pirater toujours plus de cellules.

Face à Omicron, les lymphocytes T s’avèrent très efficaces car les parties de la Spike prélevées pour être mises à la surface de la cellule infectée – les drapeaux rouges – n’ont pas beaucoup changé chez Omicron. Les lymphocytes T reconnaissant les versions antérieures de la Spike (via une infection précédente ou surtout les vaccins) restent donc capables de bien faire leur travail. Plusieurs études ont montré que les lymphocytes T générés par les vaccins ont conservé leur capacité à combattre Omicron. Et comme d’autres éléments du système immunitaire, ils peuvent se souvenir de chaque combat mené pour être plus efficaces à toute infection suivante… Ils pourraient donc bien rester dans la course face à d’éventuels futurs variants. « Nos lymphocytes T sont une raison d’être optimiste ! » se réjouit le professeur O’Neill.

Nous avons le vaccin, mais les médicaments sont encore difficiles d’accès

Les traitements contre l’Omicron sont si limités que les médecins doivent les rationner. Deux des trois anticorps utilisés lors des précédentes vagues de COVID-19 sont inefficaces contre ce variant. Le troisième, le Sotrovimab, de GlaxoSmithKline, est en rupture de stock, tout comme un nouveau traitement antiviral oral appelé Paxlovid, de Pfizer, qui semble efficace contre Omicron et serait en mesure de réduire de 89 % les hospitalisations chez les personnes à risque. Ce traitement pourra être administré dès l’apparition des premiers signes d’infection.

En ce qui concerne le Sotrovimab (ou Xevudy), ce traitement par anticorps de synthèse s’avère prometteur contre le variant Omicron. Le Xevudy s’adresse aux personnes de plus de 12 ans qui viennent d’être infectées par le coronavirus et sont considérées à risque de développer une forme grave de la maladie. Les données disponibles ont démontré une réduction du risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19 d’environ 80 %.

Mais prudence, car si vous tombez malade, vous risquez de ne pas avoir accès facilement aux traitements même si le ministre de la Santé, Olivier Véran, assure que ces médicaments devraient être accessibles « d’ici la fin du mois de janvier ».

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