Architecture 68 – Panorama international des renouveaux pédagogiques, sous la direction d’Anne Debarre, Caroline Maniaque, Elénore Marantz et Jean-Louis Violeau – Edition MétisPresses, 3 juillet 2020 – 224 Pages
Maintes questions sur l’architecture et la façon de l’enseigner agitent la discipline au cours des années 1960 et 1970. Du Japon aux États-Unis, en passant par les pays d’Europe, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient, la contestation des étudiants en architecture s’exprime de façon quasiment simultanée sur plusieurs continents, témoignant du fait qu’au-delà du point de rupture qu’a constitué le Mai 68 parisien, c’est toute une génération qui aspire à aborder et pratiquer l’architecture autrement. « Mai 68 constitue un point d’orgue pour l’enseignement de l’architecture en France. »
Cet ouvrage collectif, qui rassemble les contributions de vingt-trois auteurs parmi les plus éminents spécialistes du sujet, offre pour la première fois un panorama international de l’histoire de l’enseignement de l’architecture au cours des décennies 1960-1970, période de formidable inventivité qui fera durablement évoluer la discipline et ses pédagogies. Alors que l’architecture s’ouvre largement aux sciences humaines ainsi qu’aux expérimentations mathématiques et informatiques, émergent des alternatives constructives autour de l’écologie, de l’environnement ou de la place de l’usager, autant de préoccupations au cœur de l’actualité aujourd’hui.
« En France, le mai 68 de l’architecture a mis à bas bien plus que le système de formation Beaux-Arts forgé au XVIIe siècle, pour poser la question du sens de l’architecture et du rôle social de l’architecte. […] Ce livre invite à détourner son regard de la France pour considérer ce qui se passe ailleurs, en Europe et au-delà (Proche-Orient, Extrême-Orient, Amérique-du-Nord, Amérique-du-Sud). Cette confrontation prend tout son sens si l’on considère, comme y invite Stanislaus von Moos, qu’une lecture fine des pédagogies ouvre une porte d’entrée vers l’Histoire et ses multiples déclinaisons : histoire de l’architecture, de la création, histoire culturelle, sociale ou des idées. Parce qu’il mobilise plusieurs échelles d’analyse et qu’il tisse des liens entre différentes aires culturelles, cet ouvrage permet de saisir un phénomène – rupture et renouvellement de la pédagogie architecturale – dans sa globalité et, simultanément, d’identifier les frictions et interactions intellectuelles, politiques ou méthodologiques l’ayant nourri et, enfin, d’en préciser des aspects particuliers, jusqu’alors méconnus ou même mal compris. »
« Interroger à une échelle internationale la circulation des idées et des pratiques dans l’enseignement de l’architecture pendant les années 1960 et 1970 offre l’opportunité de réfléchir à certains des thèmes centraux qui animaient les débats de Mai 68. Les contributions venant de différents pays éclairent le débat sur ce qui distingue les événements de Paris de la critique plus vaste de l’enseignement de l’architecture, à une époque où les anciennes certitudes du Mouvement moderne sont de plus en plus remises en cause. Ces questions reviennent régulièrement dans les essais de cet ouvrage et restent bien souvent sans réponses tranchées. »
Avec les contributions d’Abe-Kudo Junko, Oscar Andrade Castro, Julie André-Garguilo, Pedro Bandeira, Jana Berankova, Nick Bullock, Luca Cardani, Elisa Dainese, Anne Debarre, Débora Domingo-Calabuig, Jasna Galjer, Luca Guido, Emilia Kiecko, Judith le Maire de Romsée, Caroline Maniaque, Éléonore Marantz, Stanislaus von Moos, Nicolas Moucheront, Aino Niskanen, Yahya Sepehri, Corinne Tiry-Ono, Panayotis Tournikiotis et Jean-Louis Violeau.