Quand l’improbable surgit, un autre futur revient dans la partie ! de Yannick Roudaut – Editions La mer salée, octobre 2020 – 237 pages
Yannick Roudaut, à travers ses précédents ouvrages, La Nouvelle Controverse, Zéro Pollution (1), … interroge l’insoutenabilité de notre modèle économique occidental et propose d’envisager l’avenir sous le prisme Economie-Ecologie-Social.
Alors, en ayant en tête la phrase du philosophe Hans Jonas, « la voie prise depuis deux siècles ne peut que mener vers l’impasse tragique, et la nature mettra son ultime veto », l’auteur n’arrivait pourtant pas à accepter l’effondrement annoncé et au pire des scénarios écologiques. Il décidait donc « de tordre la trajectoire bien linéaire du temps, telle une flèche que l’on casserait pour indiquer une nouvelle direction. » avec un nouvel ouvrage. Car malgré « le cynisme d’une poignée d’individus prêts à sucer la moelle de la planète pour quelques points de PIB en plus, malgré l’inconscience ou le déni des milliards de consommateurs attendant que l’autre agisse à sa place », il était persuadé que les choses ne pouvaient pas se dérouler de manière linéaire. « L’improbable était notre seule bouée face au No Futur. »
Et l’improbable a surgi : une pandémie ! Au printemps 2020, l’improbable a surgi. L’impensable aussi : l’économie mondiale que rien ne semblait pouvoir arrêter a été stoppée. Qui aurait imaginé ce jeûne économique ? Des avions cloués au sol, des matchs sans public, des industries polluantes à l’arrêt… Nous savons désormais que la trajectoire peut être infléchie ; l’interrupteur existe. L’effondrement annoncé n’est pas une fatalité, c’est un choix.
Ce choc inattendu nous rappelle que les prévisions sont régulièrement démenties. L’Histoire est une succession d’événements improbables qui s’enchaînent, s’affrontent et s’entremêlent pour donner naissance à un futur inimaginable quelques mois auparavant.
Depuis la pandémie, des événements nouveaux, des décisions inespérées, surgissent dans le monde.
Un autre futur tente de s’imposer. Cet ouvrage imagine les événements improbables qui peuvent faire advenir ce scenario concurrent. Un autre monde peut encore surgir, et pas celui de l’apocalypse tant redoutée.
Il explore aussi les récentes découvertes scientifiques sur nos capacités à influer sur l’avenir via nos intentions. Tout peut arriver au cours de la décennie 2020-2030. Tout doit arriver. C’est la décennie de tous les dangers et de tous les espoirs, celle de la bifurcation.
Il s’agit là d’un livre lucide sur l’urgence, mais aussi sur la non fatalité. La seule certitude réside dans l’improbable. Il ouvre d’autres possibles. Cet essai s’adresse à tous ceux qui seraient tentés de baisser les bras face à l’urgence écologique. C’est une bouffée d’espoir malgré un constat lucide sur la situation écologique. L’auteur analyse les transformations sociétales et politiques en cours qui participent à faire émerger un autre futur.
Le Covid nous contraint à décroître, à faire preuve de frugalité ; d’autres événements vont surgir dans les prochaines années. Ils nous obligeront à bifurquer, à changer de modes de vie, à travailler autrement, à produire autrement … et cela a déjà commencé.
Si certains dégâts naturels sont irréversibles, tout n’est pas perdu. La nature est résiliente et elle peut nous surprendre si nous décrétons des moratoires ambitieux d’ici 2030. Philosophiquement, l’humanisme de la Renaissance cède progressivement la place à une forme d’animisme moderne.
Enfin les travaux de physiciens sur l’infiniment petit et le temps nous rappellent que nous pouvons avoir une influence bien plus forte que nous le croyons sur l’avenir. Nos intentions pourraient infléchir la trajectoire mortifère et contribuer au surgissement d’événements inattendus.
Cet essai inclue deux nouvelles pour mieux nous projeter en 2050 !
Ancien journaliste économique et financier, Yannick Roudaut crée des passerelles entre la finance, l’économie, l’écologie, l’histoire et La philosophie, pour imaginer notre vie en 2050. Après avoir cotoyé le monde de la Bourse durant quinze ans, Yannick Roudaut a bifurqué dans le courant des années 2000 pour s’intéresser aux limites de la vision néolibérale. Il s’est alors tourné vers l’écologie et de nouveaux modèles économiques pour explorer les scénarii d’un monde vivable en 2050.