La ville relationnelle – Les sept figures, de Sonia Lavadinho, Pascal Le Brun-Cordier et Yves Winkin – Editions Apogée / Urbanisme, avril 2024 – 200 pages
La Ville relationnelle, c’est celle qui crée des liens, les transforme en relations et renforce celles-ci sur la base d’expériences partagées. Tout occupée qu’elle est à gérer des flux, la ville fonctionnelle néglige la Ville relationnelle, qui reste encore trop souvent dans l’angle mort des politiques publiques.
Dans « La ville relationnelle », trois experts en urbanisme se penchent sur le concept d’une ville qui transcende ses fonctions traditionnelles pour devenir un lieu de relations et de connexions. Le livre explore comment les espaces urbains peuvent évoluer pour mieux répondre aux besoins individuels et collectifs de bien-être, de santé, de cohésion sociale et de reliance intergénérationnelle, plutôt que de se concentrer uniquement sur la gestion efficace des flux de personnes et de biens.
La thèse centrale de l’ouvrage est que la ville contemporaine, souvent qualifiée de fonctionnelle, a tendance à négliger son potentiel relationnel. Les auteurs argumentent que malgré les progrès technologiques et les développements infrastructurels, les villes modernes omettent fréquemment de cultiver les relations humaines et écologiques qui sont essentielles pour une société saine et intégrée.
Pour illustrer leur vision, les auteurs introduisent sept figures singulières de la ville relationnelle. Chaque figure représente une manière différente par laquelle les villes peuvent renforcer les liens entre les individus, les communautés, et le milieu naturel. Ces figures sont conçues comme des modèles qui peuvent inspirer les urbanistes et les décideurs à repenser l’aménagement urbain, en intégrant des aspects souvent négligés tels que les espaces de rencontre spontanée, les initiatives de verdurisation, et les programmes qui encouragent les interactions intergénérationnelles.
Les auteurs mettent en avant l’importance de la qualité des relations non seulement entre les personnes mais aussi entre les humains et leur environnement. Ils plaident pour une approche holistique de la planification urbaine, où le bien-être psychologique et écologique est considéré comme fondamental pour le développement durable de la ville.
« La ville relationnelle » est un appel à une réflexion plus profonde sur le rôle des villes dans la promotion d’une vie de qualité. Le livre critique la tendance actuelle à privilégier les aspects économiques et fonctionnels de l’urbanisme au détriment des dimensions sociales et environnementales. Les auteurs offrent un cadre riche pour repenser comment les villes peuvent devenir des lieux où la relation et la réciprocité sont au cœur de leur conception et de leur fonctionnement.
Sonia Lavadinho accompagne les décideurs du monde urbain à concevoir une fabrique de la Ville relationnelle qui entre en dialogue avec les désirs citoyens.
Pascal Le Brun-Cordier développe des projets d’art en espace public et d’urbanisme culturel qui contribuent à mettre en œuvre le droit à la ville.
Yves Winkin a consacré sa vie d’enseignant et de chercheur à développer une anthropologie de la communication urbaine.