Un niveau d’ambition incertain
Le danger d’un accord au rabais
Certes, la limite de réchauffement de 1,5°C reste une option dans le texte. Mais les moyens et la feuille de route pour respecter ce seuil manquent toujours à l’appel. Le mécanisme de révision des engagements est toujours aussi faible et tardif. Les engagements financiers qui permettraient de garantir des financements climat, prévisibles et croissants après 2020, sont toujours entre crochet. Et ce, malgré leur importance pour mettre de l’huile dans les rouages de l’ambition des Etats et pour protéger les plus vulnérables. Sur le cap de long terme, deux visions du monde continuent de s’opposer : une fourchette de réduction de gaz à effet de serre très ambitieuse et une vision en demi-teinte, soutenue par les plus grands émetteurs car elle freinerait la transition énergétique mondiale.Il reste 24 heures pour réinjecter de l’ambition dans ce texte. Les opposants les plus évidents à un accord ambitieux (comme l’Arabie saoudite) sont l’arbre qui cache la forêt. Tous les compromis qui sont en train de se faire derrière des portes closes, sans sursaut ni éclat de voix, répondent encore à des intérêts nationaux de court terme. Aucun pays ne défend vraiment l’intérêt des populations, des plus vulnérables, des pays menacés. Tous les pays sont responsables de la conclusion de l’accord de Paris : les grands pollueurs doivent arrêter d’entraver la transition énergétique et de prendre en otage la négociation. Les pays qui subissent cette pollution doivent refuser des compromis au rabais et protéger les fonctions vitales qui permettront de progressivement rectifier le tir.Privé de ses fonctions vitales, l’accord de Paris donnera raison à tous ceux qui se battent pour préserver leurs droits à polluer. Un tel accord serait inadmissible. »