Les chiffres donnent le vertige : un million de panneaux solaires installés sur une superficie de 260 hectares, soit l’équivalent de 350 terrains de football. 300 MW d’électricité produits, de quoi alimenter 300 000 foyers, soit une ville de la taille de Bordeaux. Un prix des panneaux solaires divisé par quatre en cinq ans, un cout de l’électricité deux fois moindre que celui d’une centrale nucléaire type EPR. La centrale solaire de Cestas, dans le sud de la Gironde, qui a été inaugurée aujourd’hui en pleine COP 21, semble un succès.
La construction de ce mastodonte, prévue à l’origine pour s’étaler sur soixante mois, n’a duré que dix mois et doit être mise au crédit pour moitié de fleurons de l’industrie française et notamment Eiffage Energie et Schneider Electric Le chantier a été pilotée par une PME française Neoen qui acquiert ainsi un prestige international. Son PDG, Christian Barbaro explique que du simple fait de la disposition Est-Ouest des panneaux, le rendement a été multiplié par trois. Les autres centrales solaires sont en effet orientées vers le sud et bénéficient finalement d’un moindre ensoleillement pour une surface plus importante.
A Cestas, le prix de rachat de l’électricité a été fixé à 104.50€ le mégawattheure sur vingt ans. C’est un prix deux fois moins élevé que celui que l’on calculait en 2010 ; c’est aussi un tarif qui se situe en-dessous de celui de l’EPR anglais, dernière génération des centrales nucléaires.
La centrale de Cestas a commencé sa production il y a quelques semaines et son raccordement a permis de faire bondir au troisième trimestre la capacité de production en France d’électricité d’origine solaire (+ 22 % par rapport à la période équivalente de 2014) qui représente désormais 1,7 % de la consommation électrique nationale, contre 1,4 % un an auparavant.
Pour les acteurs de cette aventure, ce site ne doit pas être considéré comme une fin en soi, mais comme un tremplin. Xavier Barbaro affirme que « c’est une équipe de France du photovoltaïque » qui a été constituée avec ce projet. Il devient ainsi une vitrine capable d’attirer d’autres pays souhaitant s’engager dans la voie du solaire. C’est le cas de la Chine, du Mozambique ou de l’Australie qui se sont déjà rendus sur place pour découvrir ce qu’il est possible de faire aujourd’hui.
Hier à la COP 21 était annoncée la création de l’Alliance Solaire Internationale, preuve d’une réelle dynamique pour cette énergie propre. Nul doute que le photovoltaïque, si possible français, a de beaux jours devant lui.
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