La pollution des mers et des océans est une réalité qui a hélas des répercussions très concrètes. Dans le Golfe de Gascogne, ce sont vingt tonnes de déchets de fruits de mer qui arrivent tous les jours, la plupart du temps morts en raison de l’invasion d’algues toxiques. En parallèle, les plastiques marins et les filets de pêche jetés profilèrent, ce qui aboutit à la destruction de la vie océanique. Pour contribuer à lutter contre ce phénomène, le designer et créateur Eugène Riconneaus lance ER Soulier, le premier soulier fabriqué à partir de déchets marins.
Eugène Riconneaus, designer ayant travaillé avec le concept store Colette ou encore la marque de streetwear la plus désirable du moment, Supreme, lance à l’occasion de la journée mondiale de l’océan ER Soulier, le premier soulier fabriqué à partir de déchets marins (Huîtres, Algues Vertes, Filets de pêche). Une contribution utile pour lutter contre le phénomène de la pollution des mers et des océans.
La jeune marque française contribue ainsi à nettoyer les côtes françaises, à purifier l’eau et à restaurer les océans. Afin d’éviter toute surproduction, les premiers modèles sont disponibles en précommande sur Ulule à tarif préférentiel jusqu’au 18 Juin (J-32).
Des sneakers circulaires, upcyclés et recyclables
Transformant son studio de création en laboratoire, basculant sa recherche de couleurs vers une recherche de matières, Eugène Riconneaus s’est concentré sur les éléments invisibles de cette nouvelle sneaker. Objectif : réimaginer le potentiel de déchets tels que les filets de pêche, les algues et les coquilles de fruits de mer pour les transformer en nouvelles matières inspirantes et inspirées.
Un challenge relevé avec brio puisque ces baskets sont composées à 78,5 % d’éléments recyclés tout en utilisant également des chutes de cuir, du liège naturel et du caoutchouc recyclé. Fabriquées à la main dans un atelier familial près de l’océan à Porto (Portugal), elles émettent aussi 55% de CO2 en moins par rapport à un produit similaire (1).
Eugène Riconneaus explique : « Les activités en mer représentent 50 % de la pollution des océans. Je vois cette matière comme toute faite pour faire une proposition aux autres et influencer l’action pour l’océan. L’idée est de créer une demande qui apprécie les produits de déchets marins : des filets de pêche, des plastiques aux déchets des élevages d’huîtres et aux algues. »
Une collection intemporelle, stylée et durable
Les ravages de la fast fashion et de la surproduction, tant sur les hommes que sur la planète, sont connus et documentés depuis longtemps. La course aux produits saisonniers, qui incite à consommer davantage en permanence, est totalement dépassée. ER Soulier se place dans une autre dynamique. La jeune marque française s’affranchit des saisons et des diktats de la mode pour publier uniquement de nouvelles mises à jour. Chaque collection est donc porteuse d’innovations, tant pour la marque que pour l’environnement. Avec, toujours, la volonté d’insuffler une touche de modernité : ER développe une silhouette qui reflète “une communauté, l’éternelle jeunesse, mon crew de skateurs”, explique Eugène.
La semelle de sneaker représente 80% du poids d’une sneaker ; aussi a-t-il fallu repenser la conception des semelles, aidant à intégrer les déchets marins et les rendant réutilisables dans de nouvelles semelles à l’infini, résistantes à l’eau, élégantes, respirantes et confortables, tout en restant robustes.
20 tonnes de déchets de fruits de mer arrivent dans la région française du « Golf de Gascogne » tous les jours (notamment de Bretagne et sur la Côte Basque). La plupart de ces fruits de mer morts sont dus à l’invasion d’algues toxiques. Aussi, le créateur travaille avec une association de réinsertion pour organiser la collecte et le traitement des déchets plastiques marins trouvés dans le Golfe de Gascogne (HDPE, PET, NYLON (PA6)).
Chaque soulier allie élégance et fonctionnalité, pour offrir une bonne adhérence, de la respirabilité et du confort. L’une de ses créations les plus visibles est le bleu saisissant, un pigment produit en interne, visible sur toutes les semelles comme élément de signature pour ER lors de son lancement. En discutant de son approche de la production de ce produit, Eugene déclare : « J’ai toujours rêvé de créer mon propre pigment. Si Anish Kapoor et Yves Klein peuvent créer leur propre couleur, j’ai créé mon propre matériau qui pourrait être n’importe quelle couleur ; Je commence en bleu. »
Un créateur écologique
Connu dans l’industrie pour son « savoir-faire » dans la fabrication de soulier et son étreinte de l’art à la rencontre de la mode, et après une brève interruption publique, Eugène Riconneaus refait surface avec le nouveau chapitre d’ER Soulier.
Fortement influencé par la culture skate et l’environnement marin depuis son éducation de fils de pêcheur, Eugène Riconneaus a travaillé pendant 18 mois avant de faire aboutir ce nouveau projet qui a commencé dans sa chambre d’enfant à 12 ans, avec des murs recouverts d’affiches présentant le monde du skateboard et des croquis de chaussures. C’est là que sa formation a commencé… Bercé par le skateboard et la culture underground, il accède à la notoriété à seulement 19 ans. Sans soutien financier extérieur, il a lancé sa marque de chaussures éponyme qui a abouti à un long record de collaborations, avec non seulement les magasins les plus prestigieux comme Colette et Supreme, mais aussi avec des projets croisés de Warner Bros (Batman), et des projets artistiques avec Mercedes Benz et BMW.
C’est pendant le confinement, alors qu’il passait plus de temps dans sa ville natale, qu’Eugène est devenu plus conscient de la vague de déchets dans l’océan et de sa surface sur les plages, ce qui a déclenché la nouvelle orientation d’ER lors du développement de produits.
Cette nouvelle création de chaussures est influencée par l’invisible (les matériaux) et pas seulement par le design : « Dans mon esprit, la nouvelle créativité de demain concerne ce qui n’est pas visible. »
Aujourd’hui, ER Soulier ambitionne d’atteindre la neutralité carbone et de créer de nouveaux matériaux pour élargir sa gamme et inciter à passer aux sneakers responsables & durables.
(1) Etude indépendante réalisée par le cabinet Carbon Fact sur l’empreinte carbone de la version béta