La planète compte 215 millions de migrants. Puissance démographique, les diasporas ont une présence croissante sur Internet. L’e-Diasporas Atlas, publié par la Maison des Sciences de l’homme à Paris, répertorie, cartographie et analyse la présence sur la Toile de 28 diasporas dans le monde. L’étude de leurs pratiques et de leurs réseaux a mis au jour une géopolitique du Web inédite.
Quatre-vingt chercheurs originaires du monde entier ont participé à la première édition de cet atlas. Quelque 8 000 sites ont été étudiés, afin de dresser le portrait-robot électronique de 28 diasporas, des Bretons aux Zoroastriens en passant par les Français, les Indiens, les Macédoniens…
La géographie du Web ne correspond pas à la répartition physique des diasporas dans le monde. Ainsi, un nombre important de sites se trouvent aux Etats-Unis. Cartographier ces réseaux permet d’analyser les liens entre les diasporas et leur pays d’origine. L’e-diaspora française – 1,6 millions de Français vivant à l’étranger – est structurée à partir des sites institutionnels consacrés à l’expatriation, reflet d’une conception de l’Etat fort et protecteur. Par contraste, dans le cas du Maroc ou du Mexique, les liens entre le réseau des diasporas et les sites officiels sont quasi inexistants.
L’étude montre l’émergence de nouvelles diasporas qui se sont structurées avec l’arrivée du Web. C’est le cas de la diaspora ouïgoure, devenue à travers Internet le porte-voix des revendications politiques de cette minorité musulmane de Chine.
L’initiatrice et coordonnatrice du projet, la sociologue-chercheur Dana Diminescu, souligne que des pans entiers du Web restent à explorer, comme ceux qui concernent les importantes diasporas d’Afrique subsaharienne et du Brésil.
Site : www.e-diasporas.fr
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