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nouveaux matériaux

Carton ondulé, ce matériau innovant de plus de 130 ans !

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Si l’on devait constituer un palmarès des matériaux les plus innovants, une rapide recherche internet suggèrerait des réponses comme le graphène, les nanofibres ou le béton translucide. Le carton ondulé n’apparaîtrait pas spontanément. Difficile en effet d’imaginer qu’un montage de papier cannelé collé entre deux feuilles, destiné notamment à l’emballage, s’avère être un creuset d’innovations. Et pourtant …
 
Inventé en 1856 pour fabriquer des chapeaux, le papier ondulé, ancêtre du carton éponyme, est le fruit du travail de deux britanniques : Healley & Allen. Ils disposaient à l’époque d’une simple machine manuelle à cran.
La première utilisation de ce matériau en tant qu’emballage a eu lieu aux Etats-Unis en 1871, pour emballer des objets fragiles tels que des bouteilles. À l’époque on n’utilise que du simple face. Peu de temps après, un autre américain, Oliver LONG, a l’idée de combiner le papier ondulé avec une planche de carton pour rendre cette dernière plus solide.
Dès lors le produit fut de plus en plus utilisé et des industriels américains réussirent à obtenir les droits pour utiliser ce matériau et le produire à grande échelle : aujourd’hui, 2.84 millions de tonnes de carton ondulé sont produites par an en France, soit 5.42 milliards de m².
 
Depuis plus de 130 ans, le carton ondulé décline ses qualités pour répondre aux besoins des utilisateurs et des marchés. C’est un matériau responsable, innovant et efficace. Responsable et recyclable car il est recyclé à 92% ; innovant car il permet de s’adapter aux évolutions sociétales (emballages, création artistique…) ; efficace car plus qu’un simple emballage, il s’efface au profit des services pour le consommateur.
Matériau sandwich, le carton ondulé est constitué de l’assemblage par encollage de papiers de couverture plane maintenus à équidistance par des papiers de cannelure de forme ondulée dont l’épaisseur des profils varie de 1 mm environ à 8 mm et dont le poids moyen est de 575g/m². Les couvertures participent à la résistance mécanique et climatique de l’emballage et servent de support de communication et/ou d’information. Les cannelures assurent la rigidité de l’emballage mais aussi une élasticité maximale puisqu’elles servent d’amortisseurs en cas de chocs.

Le double paradoxe du carton ondulé

 
Le carton ondulé souffre d’un double a priori. Omniprésent dans la vie des industriels, des distributeurs, des consommateurs, il se remarque peu et s’efface derrière les services qu’il rend. Cette « malédiction » de l’emballage est renforcée par une image très brute d’un matériau sans diversité ni nuances, alors que 130 ans de recherche et développement se dissimulent entre ses cannelures.
En 1893, la première onduleuse française – qui produit alors 3m de carton ondulé par minute contre 300 m actuellement – s’impose comme un pilier de la révolution industrielle à l’œuvre : en facilitant le transport des biens et la préservation de leur intégrité, le carton ondulé a permis à la consommation d’atteindre une nouvelle échelle et de nouvelles populations. 
Dans les années 60, le carton ondulé participe au boom de la grande distribution, favorisant encore plus la démocratisation de la consommation des produits agroalimentaires dans des conditions d’hygiène de plus en plus optimisées.
Troisième révolution, toujours à l’œuvre : l’accélération des échanges commerciaux, y compris internationaux, facilités par la digitalisation des transactions. Si le carton ondulé a réussi à se rendre indispensable aux infrastructures logistiques en mutation constante, c’est parce qu’il représente un modèle d’innovation responsable particulièrement efficace et fidèle. Sans oublier son rôle sociétal majeur dans la lutte contre le gaspillage, à l’heure où plus de 30% de la production alimentaire mondiale est avariée et détruite chaque année, faute d’emballage.
 

Sans carton ondulé, ni e-commerce, ni drive, ni drones

 
En plus de développer des solutions pour accompagner les grandes révolutions du commerce mondial, le carton ondulé a su se remettre en question et innover dans son essence même : quel autre matériau peut afficher un taux de recyclage effectif de 96% ? Ou encore se targuer d’avoir réussi, en seulement 15 ans, à diminuer de 30% les quantités d’eau et d’énergie nécessaires à sa fabrication, et de 70% ses rejets de matières oxydables ?
Ces remises en question lui ont aussi permis de proposer les solutions les plus adaptées aux nouveaux modes de distribution. C’est le cas du e-commerce, qui a progressé de 140% entre 2010 et 2016, grand consommateur de carton ondulé et de solutions qui dépassent le simple emballage. 24% des produits achetés en ligne sont renvoyés par les clients ; les industriels du carton ondulé ont dû proposer des emballages réutilisables, tout en améliorant la sécurité grâce à des systèmes antieffraction, témoins d’ouverture, impression intérieure ou extérieure…

S’effacer au profit des services

Au-delà du e-commerce, le développement de nouvelles logiques de distribution – drive, points de collecte, magasins éphémères ou livraisons par drones – doit également énormément aux industriels du carton ondulé, qui ont su développer de nouvelles caractéristiques (légers, solides, résistants à la pluie), améliorer l’adaptabilité des emballages (tailles, couleurs, délais de fabrication) et inventer de nouveaux services (« prêts-à-vendre » développés pour la grande distribution, traçabilité des emballages), sans pour autant que ces améliorations soient visibles aux yeux des utilisateurs.
Qui soupçonnerait qu’un « simple » emballage en carton ondulé recèle autant d’innovations, autant d’heures de R&D, autant de services rendus ? Très peu de monde.
Et si la discrétion était son meilleur catalyseur d’innovation ? Car c’est bien là la force de ce matériau hors normes : il disparait sans trace après avoir rendu toujours plus de services, pour mieux renaître et toujours innover. Depuis plus de cent ans et pour encore quelques centaines d’années. Tel un bon génie !
 
 
L’industrie française de l’emballage se porte bien. 2017 a été un bon cru pour le carton ondulé, qui redevient un sérieux indicateur avancé de conjoncture. Pour établir leurs prévisions, les économistes regardent en effet ce que l’on appelle des indicateurs avancés, des critères qui permettent d’anticiper l’évolution du produit intérieur brut, la richesse produite par un pays sur l’année. L’emballage est un de ces indicateurs. Quand l’industrie emballe, c’est qu’elle vend, donc qu’il y a de l’activité dans le commerce, le transport et la logistique.  
 
Pour en savoir plus www.cartononduledefrance.org
 

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