Avec les Trophées INPI, qui récompensent des entreprises innovantes et la qualité de leur stratégie de propriété industrielle, nous souhaitons mettre en valeur des succès, pour servir de modèle et d’inspiration à d’autres entrepreneurs. » déclarait Romain Soubeyran, Directeur Général de l’INPI.« Je viens d’un milieu où l’innovation est vitale et fulgurante, c’est pourquoi je suis ravie et fière de présider les Trophées INPI. Innover nécessite courage et agilité : je suis très impressionnée par les lauréats 2017, qui présentent des innovations très abouties, sur des marchés prometteurs. »Catherine Maunoury, présidente du jury des Trophées INPI 2017, plus jeune pilote de France à l’âge de 17 ans, détentrice de 10 titres de championne de France de voltige et de 2 de championne du monde, première femme à diriger le Musée de l’air et de l’espace de Paris-Le Bourget et première femme à diriger l’Aéro-Club de France.
POIETIS, EXPLISEAT, MOULIN ROTY et L’INSTITUT LUMIÈRE MATIÈRE sont les lauréats des trophées INPI 2017, dont la cérémonie a eu lieu ce 6 décembre. Le nom des quatre lauréats, distingués pour l’exemplarité de leur stratégie d’innovation et de leur stratégie de propriété industrielle a été dévoilé dans l‘auditorium de la Gaîté Lyrique.
Au-delà de son action d’enregistrement et de délivrance de titres (brevets, marques, dessins et modèles), l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) veut agir en faveur du développement économique par ses actions de sensibilisation et de valorisation de l’innovation et de ses enjeux. L’institut accompagne tous les innovateurs pour qu’ils transforment leurs projets en réalisations concrètes, leurs innovations en valeur.
Cette année, l’INPI avait choisi de mettre en avant ce qui caractérise l’innovation « à la française » avec le thème « Sacrés Français ! ».
Avec ce thème, la Maison des innovateurs salue ce « je-ne-sais-quoi » qui rend notre créativité si unique, si singulière. Impertinente, inattendue, audacieuse… la liste des qualificatifs est longue pour tenter de cerner cette nature, solidement ancrée au cœur des projets et de ceux qui les déploient.
Lauréat de la catégorie Brevet, Poietis ouvre le champ des possibles dans le domaine de la greffe des tissus humains, grâce à sa technologie de bio-impression 3D.
Pourra-t-on bientôt imprimer en 3D du tissu humain et l’implanter chez des patients ? C’est l’ambition de Poietis, qui conçoit et développe des tissus biologiques humains. Pour l’industrie cosmétique et pharmaceutique, afin de tester l’efficacité de leurs produits en évitant les tests sur animaux. Et, à terme, pour la médecine régénératrice, afin de pallier la pénurie d’organes et de tissus.
La bio-impression par laser permet d’imprimer les constituants des tissus avec une résolution et une précision microscopiques. Elle est couplée à deux autres technologies : la première, en amont, créée en 3D la structure du tissu ; la seconde, en aval, permet de valider la maturation du tissu, qui ne prend sa forme définitive qu’après quelques jours.
Une prouesse qui a permis à Poietis de signer plusieurs accords avec des partenaires, dont L’Oréal et BASF Beauty Care Solutions, respectivement pour des études sur les soins capillaires et pour tester de nouveaux cosmétiques.
Première société au monde à exploiter cette technologie développée initialement à l’INSERM et à l’Université de Bordeaux, Poietis a déjà déposé sept brevets. Dans le domaine encore émergent de la bio-impression, l’entreprise est convaincue que son développement dépend de la propriété intellectuelle. Elle a été accompagnée très étroitement par l’INPI, qui a d’abord réalisé pour elle un prédiagnostic de propriété intellectuelle, puis a cofinancé la rédaction d’un contrat collaboratif grâce au dispositif « Pass PI ». Les dirigeants de l’entreprise ont ensuite choisi de suivre une « Master Class Propriété Industrielle », qui leur a permis, à un moment crucial du développement de leur entreprise, de construire, en connaissance de cause, leur stratégie de propriété intellectuelle, au service de leurs objectifs et choix stratégiques.
« Notre ambition à moyen terme – qui nous guide depuis le début – est que notre technologie soit utilisable dans le domaine clinique, notamment dans les greffes de peau. Ce Trophée INPI est une reconnaissance de notre démarche d’innovation, c’est aussi une reconnaissance du caractère unique de notre technologie. Étant les seuls à la développer, la question de la propriété intellectuelle est fondamentale, et elle sera essentielle dans le futur, notamment quand notre technologie sera commercialisée. Nous développons donc notre R&D en l’accompagnant d’une politique systématique de dépôt de brevets. » selon Fabien Guillemot, Fondateur et Président.
Lauréat de la catégorie Design, ExpliSeat réinvente les sièges de transport pour les alléger, avantages environnementaux à la clé.
16,5 tonnes en moins dans le ciel : c’est ce que revendique ExpliSeat, grâce aux 1 500 sièges d’avion déjà vendus à des compagnies aériennes des quatre continents. Ce siège – 4 kg pour le modèle E1, contre 9 à 12 kg pour les meilleurs concurrents – est en effet le plus léger du monde à ce jour, grâce à sa combinaison de nouveaux matériaux (composite et titane) et à un design repensé. Des développements qui diminuent la masse des avions – et par conséquent leur consommation de carburant – et qui permettent la desserte de « petits » aéroports, grâce à des avions allégés, ayant ainsi de réels impacts environnementaux et sociétaux.
L’avance technologique, protégée par des titres de propriété industrielle, permet de proposer au client une offre de valeur unique et différenciante : pour ExpliSeat, l’innovation est le moteur du développement de la société et de sa croissance commerciale.
Pour Benjamin Saada, cofondateur et Président d’ExpliSeat, « Nous avons créé notre entreprise en 2011 en partant d’une page blanche, avec un objectif extrêmement précis mais sans idées préconçues sur la manière d’y parvenir : comment alléger les sièges sans recourir aux pièces métalliques. Et nous avons réussi ! Aujourd’hui nous sommes fiers de ce Trophée INPI ! En tant qu’entreprise française, qui a bénéficié du patrimoine technologique du pays, nous tenions à deux choses : fabriquer nos sièges localement et les exporter partout dans le monde, ce qui passe par la protection de nos innovations. Nous avons donc beaucoup investi dans la propriété intellectuelle. Ce Trophée INPI est une forme de récompense de cette politique. »
Lauréat de la catégorie Marque, Moulin Roty construit son histoire autour de celles qu’il raconte aux enfants depuis plus de 40 ans.
Qui ne connait pas les « Zazous », les « Pachats » ou encore les « Jolis pas Beaux », illustres membres de la grande famille Moulin Roty ? Depuis 1972, Moulin Roty – qui doit son nom au hameau dans lequel l’aventure entrepreneuriale a commencé – invente des univers tendres et fantaisistes, déclinés en jouets, personnages, accessoires et objets de décoration.
La créativité de la marque est l’une des raisons de son succès : l’arrivée de Louna l’abeille et de ses couleurs vives a été un tournant dans le monde de la puériculture, jusque-là très axé sur les couleurs pastel. Afin de protéger ses créations, Moulin Roty a déposé 70 dessins et modèles, mais aussi six marques et deux brevets et a intenté une dizaine d’actions contre des contrefacteurs ces trois dernières années. Le fabricant de jouets vend aujourd’hui 1,5 million de produits chaque année et prévoit de nous faire découvrir encore de nombreuses histoires enchantées.
« Quand nous déposons nos marques et nos modèles à l’INPI, c’est parce que nous avons besoin de protéger quelque chose qui nous est cher : la pérennité de Moulin Roty repose sur sa créativité. Nos clients sont, je crois, attachés à la marque et à son univers. Nous innovons aussi dans notre modèle d’entreprise puisque nous sommes une Scop. Ce Trophée INPI représente donc une forme de reconnaissance de l’ensemble de nos actions et de ce qui constitue notre marque. » déclarait Christine Jaffré, Responsable du développement du pôle boutiques.
Lauréat de la catégorie Recherche, l’ILM met à profit la lumière pour sonder et façonner la matière, et poursuivre ses travaux de caractérisation de matériaux sur toutes les échelles dimensionnelles et temporelles.
L’institut Lumière Matière (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) est un pôle interdisciplinaire d’excellence basé sur la synergie entre la physique, la chimie et leurs interfaces (ingénierie, biologie, santé, environnement).
Quelques exemples des travaux de recherche de ses collaborateurs ? Comprendre et contrôler les propriétés des liquides et les phénomènes surfaciques pour générer des comportements inattendus ou encore élaborer et caractériser des matériaux fonctionnels aux propriétés optiques, magnétiques, thermiques et acoustiques innovantes. Avec une moyenne de six dépôts de demandes de brevets par an, l’ILM a mis en place une politique forte de protection de ses innovations, aboutissant à la création de plusieurs startup, comme NanoH ou Ablatom. L’ILM peut notamment s’appuyer, depuis 2014, sur PULSALYS (SATT Lyon Saint-Etienne), afin de faciliter le transfert de technologie vers la société civile.
« Chaque année, nous déposons en moyenne 5 ou 6 brevets et nous signons une vingtaine de contrats de collaboration industrielle. En moins de deux ans, nous avons vu naître trois spin-off du laboratoire et une startup, partie se développer dans une autre région. Ce Trophée INPI est très important et gratifiant pour notre laboratoire car notre politique tend justement à développer la valorisation de la recherche et l’innovation. » Brigitte Prével, Directrice adjointe déléguée à la valorisation et à la communication.
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