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« Fleuves », 7 expositions dans 7 musées de la métropole rouennaise pour un voyage au long cours

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La Métropole Rouen Normandie présente un rendez-vous phare de la saison culturelle avec Le Temps des Collections sur la thématique du fleuve du 16 novembre 2023 au 2 juin 2024. Au travers d’approches tant artistique et scientifique, qu’historique, sociale ou encore littéraire, les 7 expositions présentées dans les musées de la RMM explorent la symbolique des fleuves, leur potentiel onirique mais aussi leur Histoire, leurs usages et leurs métamorphoses. Ces expositions pluridisciplinaires dans sept musées de la Réunion des Musées Métropolitains mettent en lumière des collections permanentes peu exposées et accueillent des prêts du Centre Pompidou. 

La Seine, axe fort du territoire normand et de la candidature de Rouen Seine Normande 2028, relie Paris, Rouen et le Havre dans une dynamique commune et tisse un lien naturel avec les femmes et les hommes de sa vallée. Elle ouvre, aussi, des horizons lointains et jette un pont entre l’ici et l’ailleurs. Si le fleuve est une artère commerciale au musée Beauvoisine, il est source d’énergie au musée industriel de la Corderie Vallois. S’il est un écosystème, mémoire du vivant, à la Fabrique des Savoirs, il est le décor monumental d’une œuvre de Dufy, redécouverte au musée des Beaux-Arts. S’il est, enfin, le sujet de pièces exceptionnelles au musée de la Céramique, il est une source intarissable d’inspiration dans les musées littéraires Flaubert et Corneille. Puisant dans leurs réserves pour valoriser des œuvres peu montrées et les faire dialoguer avec des prêts du Centre Pompidou, les musées métropolitains ouvrent les vannes d’une aventure accessible à tous.

Cette saison dédiée aux fleuves se déroule en deux temps, avec un premier consacré à l’art contemporain, La Ronde et un second dédié aux collections des musées du territoire avec Le Temps des Collections. La thématique fluviale fait écho à l’identité propre de la métropole rouennaise avec la Seine. Dans le cadre de la candidature de la métropole au titre de Capitale Européenne de la Culture 2028, la Seine représente un élément central qui structure notre territoire, irrigue l’imaginaire et l’ouverture vers ailleurs. 

Le Temps des Collections : les fleuves au fil des musées

Du 16 novembre 2023 au 2 juin 2024, le Temps des Collections revient pour sa onzième édition dans les musées de la métropole. Ce programme, lancé en 2012, est l’une des toutes premières initiatives en France à remettre les collections au cœur de la programmation des musées. Il s’agit à chaque fois de révéler la richesse et la variété des collections publiques, de dévoiler l’envers du décor et le mystère des réserves, de favoriser les redécouvertes en ouvrant les musées à de nouveaux regards.
Cette nouvelle saison invite au voyage sur le cours du fleuve. Sept musées métropolitains explorent la symbolique des fleuves, leur potentiel onirique mais aussi leur histoire, leurs usages et leurs métamorphoses dans des expositions transdisciplinaires et participatives. La Seine, axe fort du territoire, relie Paris, Rouen et le Havre dans une dynamique commune et tisse un lien naturel avec les femmes et les hommes de sa vallée. Elle ouvre, aussi, des horizons lointains et jette un pont entre l’ici et l’ailleurs.

Si le fleuve est une artère commerciale au musée Beauvoisine, il est source d’énergie au musée industriel de la Corderie Vallois. S’il est un écosystème, mémoire du vivant, à la Fabrique des savoirs, il est le décor monumental d’une œuvre de Dufy, redécouverte au musée des Beaux-Arts. S’il est, enfin, le sujet de pièces exceptionnelles au musée de la Céramique, il est une source intarissable d’inspiration dans les musées littéraires Flaubert et Corneille.
Puisant dans leurs réserves pour valoriser des œuvres peu montrées et les faire dialoguer avec des prêts du Centre Pompidou, les musées métropolitains invitent à voyager au fil de la Seine.

Musée Beauvoisine : Rouen, porte(s) des océans

Proue de pirogue (détail). Bois sculpté et nacre. Ramenée par l’amiral Jean-Baptiste Cécille en 1839. Iles Chatham, Nouvelle-Zélande. Rouen, muséum d’Histoire naturelle
Inv. ETHN.18081101

Ils avaient le goût du risque et ont suivi leur intuition. Vikings, explorateurs et scientifiques ont pris le cours de la Seine pour aller vers l’inconnu, ouvrant la porte du monde à la cité rouennaise et forgeant son destin de port fluvial et maritime. Cette épopée commerciale et humaine est vécue dans cette exposition tournée vers le large. Pas besoin d’aller loin pour voyager lorsque l’on est déjà à la croisée des mondes. Par sa situation géographique, Rouen a toujours été un port stratégique. Port fluvial et maritime, il relie terres et mers. Dès l’Antiquité, la cité s’appuie sur son fleuve et son lien avec les océans pour développer son territoire. Rouen devient vite une véritable porte d’entrée entre l’Île-de-France, une des principales régions économiques d’Europe, et la Manche, la mer la plus fréquentée du globe. Migrations de populations et appropriations culturelles se jouent dans ce carrefour, point de départ de la conquête de terres lointaines à partir du XVe siècle. Tournée vers les côtes brésiliennes, à l’assaut de l’Amérique du Nord, Rouen est aussi une ville négrière qui ne dit pas son nom. Les fétiches africains, la proue de pirogue maorie et l’ara de Lear du Brésil se font l’écho de voyages lointains.

Autrefois fleuve sauvage aux bancs de sable mobiles, la Seine a révélé quelques pépites patrimoniales suite aux dragages de l’endiguement. La navigation y est aujourd’hui facilitée, faisant de Rouen un port industriel et commercial de premier plan, exportations céréalières en tête.

Au « goût » du risque et de l’aventure de nos ancêtres, succède la « culture » du risque sur ces rives industrielles et l’enjeu de protéger la vie dans ces espaces transfigurés par les audaces et les activités humaines. Sous la forme d’un guide de voyage, l’exposition invite à adopter l’état d’esprit des ancêtres et à embrasser leur ressenti face au fleuve. Le public est amené à partir à l’assaut des vitrines que l’on explore tels des îlots, promesses de trésors.

Fabrique des savoirs : Voyage à contre-courant

Masque du Delta – Musée des Confluences, Lyon, France © Olivier Garcin

Cette exposition est faite pour les esprits curieux et aventuriers. Le public est invité à partir à la découverte de cet organisme vivant qu’est le fleuve. De la Seine au Nil, les mille et une vies de ces eaux en perpétuel mouvement, leurs mystères et leurs usages, sont présentés dans un parcours interactif. Dans cette exposition aussi ludique qu’instructive, le visiteur se glisse dans la peau d’un voyageur, d’un pêcheur ou même d’un poisson pour découvrir la genèse des fleuves, leur composition et leur évolution liée à la présence et l’activité humaine. Cartes, taxidermies, reconstitutions, maquettes ou témoignages sonores de riverains ponctuent un espace ouvert où l’on navigue librement.

Dans son périple, le public croise un crocodile du Nil, suit l’incroyable histoire du veau marin perdu dans l’estuaire de la Seine, se penche sur une amphore romaine qui témoigne du commerce prospérant déjà sur le fleuve, découvre les innombrables îles qui jalonnaient la Seine, entre Rouen et Elbeuf-sur-Seine – et qui ont aujourd’hui disparu –, ou tombe nez à nez avec une tête de dragon, divinité du fleuve en Asie.

Si les méandres du fleuve peuvent constituer des frontières ou des ponts entre les hommes, son embouchure cristallise les contrastes de l’entrelacement des trajectoires humaines et environnementales. C’est ici que se mélangent les eaux douces et les eaux salées, ici que se termine le voyage sur le fleuve, à moins de le prolonger vers la mer…

La mascotte de l’exposition guide les jeunes visiteurs dans cet incroyable parcours où des jeux et des maquettes manipulables les attendent. Il est possible d’observer la modification des paysages par la puissance des courants grâce à une expérience de sédimentation à découvrir sur place.

Des sessions pour les tout-petits sont aussi organisées avec des comptines et spectacles, accessibles dès 6 mois.

Le goût du voyage emmène l’exposition hors des murs de la Fabrique des savoirs, avec des médiations sur le territoire, notamment avec les associations africaines d’Elbeuf-sur-Seine. Des visites à deux voix avec un marinier, un scientifique, un pêcheur ou un artiste offrent, par ailleurs, un autre regard sur l’exposition.

Musée industriel de la Corderie Vallois : Eau, source d’énergies

Le musée industriel de la Corderie Vallois est un site hydraulique exceptionnel. Si la roue à aube de cette ancienne usine de cordes fonctionne encore aujourd’hui, elle accompagne une exposition qui explore les différentes facettes de l’énergie de l’eau et éclaire, de manière interactive, ses enjeux contemporains.

La puissance de l’eau fascine. Les humains ont toujours cherché à utiliser ce potentiel d’énergie illimité pour servir leurs activités. En faisant dialoguer art, industrie et histoire des techniques, ce parcours emmène le visiteur de la rivière du Cailly aux impressionnantes chutes du Niagara et invite à mieux saisir les liens qu’entretiennent les hommes avec leur environnement. Si l’exploitation de l’eau est évidente durant l’Antiquité et le Moyen Âge, elle se fait secondaire avec la découverte des énergies fossiles, mais revient désormais au goût du jour dans un contexte de crise climatique et d’indépendance énergétique. Elle est aujourd’hui la deuxième source d’énergie en France après le nucléaire. Se pose alors la question du partage de l’eau et de sa gestion à travers les barrages ou les inondations de zones habitables.

En pénétrant dans le Labo, la découverte des initiatives actuelles et des innovations en cours d’expérimentation, comme l’utilisation hydraulique des marées ou de la houle, est entamée.
Maquettes manipulables, ambiances sonores, jeux interactifs… Une dizaine de dispositifs ludiques agrémente le parcours et est accessible aux enfants. Ils sont invités à actionner la roue pour transmettre l’énergie qui produira du papier ou de la farine ou à se laisser submerger par le fracas sonore des cascades.

Une maquette complète de la Corderie avec éléments maçonnés, vannes et déversoirs pour comprendre son fonctionnement technique, est créée pour l’occasion et restera dans le musée.

Des témoignages ont été collectés auprès d’habitants sur leur perception du fleuve et sont restitués dans le parcours. Des jeunes de la mission locale d’Elbeuf-sur-Seine ont réalisé des interviews et vidéos de Métropolitains travaillant autour de la Seine, enrichissant l’exposition d’une dimension participative.

Musée de la céramique : Céramiques au bord de l’eau

Service à thé dit « Déjeuner des vues de Rouen et de ses environs »Sèvres, manufacture royale, exécuté sous la supervision d’AlexandreBrongniart (1770-1847), Alexandre-Évariste Fragonard (forme despièces), Jean-Charles-François Leloy (motifs ornementaux), Jean-Baptiste-Gabriel Langlacé (scènes paysagères), 1835-1837
Porcelaine dorée et peinte, coffret en maroquin – Musée de la Céramique de Rouen© Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

C’est l’heure du thé et chacun est convié. En 2018, le musée de la Céramique acquiert un exceptionnel service à thé royal qui célèbre les bords de Seine et la Normandie. Cette exposition en révèle tous les charmes et propose une déambulation parmi les plus belles céramiques aux thèmes aquatiques. Élégance, couleur et raffinement sont de la partie. Il est en parfait état et témoigne de l’excellence technique et esthétique de la manufacture de Sèvres entre 1835 et 1837.

Ce luxueux service à thé a été offert par Louis-Philippe à la reine Marie-Amélie. Il a été acquis par le musée de la Céramique grâce à une souscription publique et de nombreux mécènes. Ses douze pièces sont ornées d’or et de platine et illustrent les paysages normands des bords de Seine. On y voit plusieurs perspectives de Rouen, Darnétal, Dieppe, Tancarville ou le château du souverain à Eu, et surtout des scènes pittoresques de la vie rurale confrontée à la naissance de l’industrialisation dans la vallée de la Seine avec ses usines et ses manufactures : un témoignage rare.

Du sucrier au pot à lait, l’émerveillement est total. Faune et flore aquatiques ont la part belle dans le parcours permanent, qui présente des pièces inédites de la riche collection rouennaise du musée de la Céramique. Le plat à la guivre est un bel exemple du « goût chinois » et montre comment, au XVIIIème siècle, on reprend des motifs exotiques sans forcément en connaître les symboles.
Le pichet « Vénus et l’Amour endormis » (1708) est aussi incroyable. C’est l’une des premières pièces rouennaises utilisant un coloris vert, bien pratique pour développer une palette de couleurs liée à la nature.

Cartels accessibles, espace conçu pour les enfants et les familles… La céramique et ses décors sont une contrée fantastique pour les jeunes visiteurs.

Musées Corneille : Corneille : du fleuve aux larmes

Buste de l’actrice Rachel dans le rôle de Phèdre – Auguste Clésinger (1814-1883) Bronze
© Réunion des Musées Métropolitains

Elle irrigue l’intrigue et submerge les personnages. L’eau, chez Pierre Corneille, est une force dramatique et un déclencheur d’émotions. Depuis toujours, les dramaturges se sont emparés de la symbolique du fleuve, des rivières et de la mer, et ont développé un théâtre de l’eau aux multiples reflets.

Dans l’œuvre de Corneille, l’eau est intimement liée à l’intrigue et au décor. C’est elle qui fait avancer la dramaturgie. Source de vie, synonyme de désir et d’évasion mais aussi de danger et de mort, elle inspire aussi bien les dramaturges de l’Antiquité – qui ont beaucoup influencé l’auteur rouennais – que les metteurs en scène contemporains. Elle est mythologique avec Ulysse, tempétueuse chez Shakespeare, aventurière chez Paul Claudel, onirique avec Jean Cocteau ou séduisante et mortifère avec Arne Lygre.

Au creux de la Maison natale Pierre-Corneille, l’exposition révèle cette facette esthétique et théâtrale de l’eau à travers tableaux, gravures, costumes et projections audiovisuelles ou extraits musicaux. C’est aussi l’émotion que l’eau charrie dans les pièces de Corneille par la symbolique des larmes. L’occasion de passer en revue les grandes héroïnes du dramaturge et leurs scènes les plus poignantes.

L’opéra arrive en guise de point d’orgue avec un focus sur Maria Callas – dont le centenaire de la naissance est fêté en 2023 –, qui donne à entendre les larmes bouleversantes de Chimène dans Le Cid mis en musique par Jules Massenet. « Pleurez, pleurez mes yeux », chante-t-elle.

La maison des Champs à Petit-Couronne plonge le public dans l’ambiance des rives de la Seine à l’époque de Corneille. Son père était maître des Eaux et Forêts et le dramaturge avait l’habitude de quitter Rouen par la voie fluviale pour rejoindre son paradis tranquille. Il trouvait alors, autour de cette charmante masure, un environnement calme et bucolique. Tableaux, gravures et archives rendent compte de ces paysages des bords de Seine aux XVIème et XVIIème siècles et permettent de mieux comprendre le contexte dans lequel Corneille a vécu et écrit ses pièces.

Le rendez-vous est fixé au 1er décembre 2023 à l’auditorium du musée des Beaux-Arts pour une journée d’étude sur « La présence du fleuve dans l’œuvre de Corneille », organisée par le Mouvement Corneille, l’université de Rouen et le pôle littéraire de la RMM.

Musée Flaubert : Miroirs de la Seine – Chez Flaubert et au-delà

Paysage devant la maison de Flaubert à Croisset, Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938). Aquarelle, 25×20 cm, Flaubert E1-m24, fonds du Pavillon Flaubert, Croisset

Pour Gustave Flaubert, la Seine est une source d’inspiration quotidienne et un symbole de rêveries lointaines. L’écrivain s’y baigne et y fait flotter ses mots. Entre correspondances, reconstitutions et résonnances modernes, cette exposition est une invitation à redécouvrir le fleuve sous toutes ses dimensions artistiques.

C’est presque une histoire d’amour que ce parcours met en scène. Celle d’un écrivain et d’un fleuve qu’il n’a jamais vraiment quitté. De sa propriété au bord de l’eau à Croisset à ses romans les plus connus comme Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale, la Seine a été la compagne de Flaubert – qui aimait autant écrire que nager. Dans l’écrin de sa maison natale, lithographies, manuscrits et reconstitutions montrent le fleuve tel qu’il était dans cette seconde moitié du XIXème siècle, offrant les plaisirs du canotage et accueillant les premiers signes de l’industrialisation. Cette poétique de l’eau, de nombreux artistes l’ont explorée après Flaubert : Maupassant, bien sûr, Jean Renoir avec son film Une partie de campagne, mais aussi les photographes modernes comme Édith-Claire Gérin ou Abbas Kiarostami, dont de saisissants clichés sont exposés.

Autant d’échos qui rendent sensible cette mélancolie du fleuve dont parlait si bien l’écrivain rouennais. Le public est invité à pénétrer le cabinet de voyage où momies, reportages, plume, fusils et pochette de correspondance de l’écrivain témoignent de l’expédition que Flaubert a menée en Orient en 1849 et particulièrement en Égypte. Le Nil, double oriental et fantasmé de la Seine, le fascinait. C’est à cette époque que commence la diffusion et la connaissance de ces paysages exotiques appelés à connaître un intérêt croissant.

« La Seine murmure, les grands arbres sans feuilles se balancent, & pendant la nuit le vent bruit. Voilà tout. Je suis perdu dans des rêveries & des lectures sans fin ni fond.»
Gustave Flaubert à Paule Sandeau, Croisset, 24 novembre 1859

Visites contées, cartels adaptés aux enfants, livret jeux… Flaubert se met à la hauteur des plus jeunes et fait vibrer les neurones des plus grands avec une journée d’étude « Fleuve et romantisme » conçue avec l’université de Rouen en avril 2024.

Musée des Beaux-Arts : Le Cours de la Seine par Raoul Dufy : un chef-d’œuvre retrouvé

Raoul Dufy (1877-1953), Le Cours de la Seine, 1936-1937, dépôt de la Cité de l’architecture au musée des Beaux-Arts de Rouen, 1978, Huile sur toile, 350 x 400 cm (x3)
© Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, musée des Beaux-Arts

Depuis presque vingt ans, une œuvre immense de Raoul Dufy se cache derrière une cimaise au cœur du Jardin des sculptures du musée des Beaux-Arts. Sa redécouverte et sa restauration créent l’évènement et font l’objet d’une formidable exposition sur le peintre et dessinateur normand.

Raoul Dufy est connu pour ses importants ensembles décoratifs des années 1930 et sa célèbre Fée Électricité, conçue en 1937 pour l’Exposition universelle de Paris. En 1936, il compose un vaste triptyque, Le Cours de la Seine, qu’il décline en deux versions. La seconde ornera le bar-fumoir du théâtre du palais de Chaillot à Paris, tandis que la première version, quasi achevée avant d’être abandonnée par l’artiste, sera déposée en 1977 au musée des Beaux-Arts de Rouen.

Raoul Dufy (1877-1953) – Le Cours de la Seine (1936-1937), Huile sur toile –
© Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, musée des Beaux-Arts

Depuis les années 1990, les visiteurs rouennais étaient donc accueillis par ce grand décor représentant la Seine, de Paris au Havre, et se déployant sur une surface concave au cœur du Jardin des sculptures. Cependant, depuis la fin des années 2000, l’œuvre de Dufy était masquée par une cimaise portant un autre tableau, Le Martyre de sainte Agnès sur le forum romain de Joseph-Désiré Court, dérobant ainsi au regard du public les couleurs chatoyantes du décor monumental de Dufy.

À la faveur de la redécouverte de cette œuvre majeure, l’exposition emmène le public dans l’histoire des grands décors de l’entre-deux- guerres, au cœur de la créativité foisonnante de Dufy et de l’aventure de ce triptyque fluvial, depuis ses esquisses préparatoires jusqu’aux techniques de restauration.

Une équipe de tournage a suivi la fabuleuse aventure du Cours de la Seine et rend compte, dans un film à découvrir au sein de l’exposition, des grands moments de cette redécouverte, depuis la trouée de la cimaise jusqu’au chantier de restauration.

À l’occasion de cette exposition, le musée des Beaux-Arts sort de ses réserves une dizaine d’œuvres de Dufy, mais aussi de Vallotton, Chagall, etc., au cœur des collections permanentes. L’occasion de découvrir de belles pépites.

La Ronde #7

Le rendez-vous d’art contemporain La Ronde est à découvrir jusqu’au 5 mars 2024. La RMM offre une exposition collaborative en accueillant, sur la base d’un appel à projet, des artistes confirmés comme émergents. Six artistes investissent donc les musées de la RMM, pour créer des œuvres qui dialoguent avec les collections, inspirées de la thématique du fleuve. Chaque artiste offre sa vision unique du cours d’eau, créant ainsi un dialogue captivant avec le territoire et ses habitants.

Programme Le Temps des Collections XI

DU 16 NOVEMBRE AU 2 JUIN 2024

  • Musée de la Céramique, Céramiques au bord de l’eau
  • Musée des Beaux- Arts, Le Cours de la Seine
  • À partir du 16 novembre 2023

 

  • Musée Beauvoisine, Rouen port(e) des Océans
  • Musée industriel de la Corderie Vallois, Eau, source d’énergies
  • Fabrique des savoirs, Voyage à contre-courant
  • Du 16 novembre 2023 au 19 mai 2024

 

  • Musées Corneille, Corneille : du fleuve aux larmes, Corneille : au fil de l’eau/
  • Musée Flaubert, Miroirs de la Seine – Chez Flaubert et au-delà
  • Du 16 novembre au 2 juin

www.musées-rouen-normandie.fr

Photo d’en-tête : Sandra Binion, Waiting for smallmysteries, 2013 – © Sandra Binion

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