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arts et cultures

Exposition 1,2,3 DATA : Les données comme matériau de création

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« 1, 2, 3 data », avec cette nouvelle exposition la Fondation Groupe EDF poursuit l’exploration des nouveaux univers créatifs entre science, art et design. Pour la première fois en France, une quarantaine de data designers présentent leurs productions. Ils ont en commun un même matériau de création : les « data », les milliards de données qui circulent aujourd’hui dans le monde. Une ressource inépuisable qui se prête à tous les modes de traitement et d’expression, pour des effets spectaculaires, poétiques, pertinents et inattendus. Jusqu’au 6 octobre 2018.
 
Conviant le public à la découverte du processus même du design de la donnée, David Bihanic, commissaire de l’exposition, a sélectionné des productions pour certaines « classiques », des œuvres emblématiques, comme « Tele-Present Water » de David Bowen : une résille métallique suspendue traduit les oscillations d’une micro parcelle du Pacifique, en fonction de données récupérées en temps réel par une bouée. Aux côtés d’installations artistiques figurent des projets bluffants (et moins « classiques » comme « Multiplicy », produit par l’une des grandes figures internationales du data design, Moritz Stefaner qui prend le pouls de la région parisienne en rendant visible l’ensemble des images postées sur Instagram.
 
Oeuvre de David Bowen « Tele-Present water »

« Faire sortir le data design de la confidentialité »

 
Le « data design » ne vient pas de naître, il s’est développé depuis une vingtaine d’années, dynamisé par les demandes des médias, par le développement des outils numériques de toutes sortes. Le temps était venu de rendre accessibles ces pratiques innovantes, audacieuses et encore trop confidentielles, comme le précise David Bihanic : « les acteurs sont aujourd’hui nombreux et variés (agences, studios, designers intégrés, etc.), leurs productions s’avancent foisonnantes. Il devenait urgent d’en permettre une visibilité grand public (tout particulièrement en France) et par là même de rompre avec certains des a priori persistants touchant à la valeur et utilité des données ».
 
Oeuvre de Moritz Stefaner, « Multiplicy »

Les « data designers » : les nouveaux explorateurs de notre monde

David Bowen, Moritz Stefaner, le collectif Domestic Data Streamers, l’agence Periscopic… qui sont ces créateurs en prise avec les données de notre monde, avec les flux qui inondent les réseaux sociaux ? Inconnus du grand public (pour plusieurs d’entre eux), ils constituent une communauté sans frontières avec une forte présence américaine (près de la moitié des œuvres présentées), reflet du dynamisme de ce secteur aux États-Unis. Experts en algorithmes, créateurs pluridisciplinaires, les data designers travaillent en réseau ou en agence. Leurs projets répondent à des commandes d’entreprises, d’institutions ou à des explorations, voir à des engagements plus personnels. Ils sont pour certains les héritiers des graphistes mais leur support n’est plus qu’occasionnellement le papier. Explorateurs d’un monde globalisé, ils rendent lisibles des pans entiers de notre réalité, qu’il s’agisse du climat, de la biodiversité, des migrations, des inégalités sociales… ou nous donnent à voir l’inflation des données sur les réseaux sociaux.
 
« Data-Strings »

Un même matériau de création : les « data »

Les outils numériques les génèrent de façon exponentielle, elles foisonnent, elles déferlent, elles s’accumulent au sein de gigantesques data centers, elles sont présentes sans nous être vraiment familières, nous les produisons et les utilisons sans le savoir et nous les partageons, volontairement ou non. Le terme « data » englobe des données de nature très différentes : des données stockées ou des flux en temps réel, des données privées résultant d’études spécifiques, des données institutionnelles, des « open data » accessibles à tous et des données encodées, invisibles, illisibles. Les « data designers » s’en emparent, les sélectionnent de façon pointue ou en brassent d’énormes quantités et au final les remettent à leur juste place. Loin de l’image anxiogène des « data » – grands ordonnateurs du monde ou obscurs mécanismes de notre vie numérique – les données constituent un substrat qui peut produire du sens. C’est une manne aux potentialités infinies, le miroir du monde actuel et le terreau de l’intelligence artificielle pour demain… 
 
L’exposition donne un bel aperçu de la diversité et de la richesse des modes d’expression qui caractérisent les pratiques des data designers. Qu’apportent-ils ? La pertinence de solutions visuelles et graphiques, pour traduire, rendre attractives des données relevant de domaines très variés. Ils traquent l’abondance, la différence et le mouvement. Transformées en points, en lignes, en projections panoramiques, en animations cartographiques, en véritables sculptures… les données se donnent d’abord à voir. L’art et le design s’invitent. Le plaisir esthétique se nourrit de l’originalité et de l’inventivité des mises en forme puis l’esprit s’empare du contenu pour une autre lecture ou pour une implication interactive.
 
« Windmap »

Une rencontre en trois temps

En partant des œuvres les plus artistiques, présentées au rez-de-chaussée, pour terminer par des projets plus conceptuels, la scénographie fait cheminer le visiteur sur les deux niveaux de la Fondation. Les œuvres sont ordonnées selon un parcours fluide, en trois temps : EXHIBITORY DESIGN (EXPOSER) – EXPLANATORY DESIGN (EXPLIQUER) – EXPLORATORY DESIGN (EXPLORER), correspondant à trois types d’approches : certains designers s’emparent des données comme d’un matériau de création au sens plein, un moteur invisible générateur de formes ; d’autres prennent les données au sérieux comme source première pour une connaissance renouvelée du monde et enfin certains expérimentent les potentiels fonctionnels de nouveaux outils, traquent dans les « open data » les variantes culturelles du monde.
 
Commissaire : David Bihanic
Scénographie : Trafik (agence cofondée et dirigée par Pierre et Joël Rodière)
 
Fondation EDF – 6, rue Récamier Paris 7° – Exposition jusqu’au 6 octobre 2018
 
Images d’entête : « The Architecture of Radio »
 

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