À l’occasion des 50 ans des premiers pas sur la Lune, la Cité des sciences et de l’industrie donne une carte blanche artistique à Caroline Corbasson pour LUNARAMA, une installation dans l’espace Science Actualités, au cœur de l’expo-dossier Lune : 50 ans… et après ? A partir du 26 mars.
Un demi-siècle après le « grand pas pour l’humanité » du 21 juillet 1969, la Lune fait toujours l’objet de convoitises. Certains pays visent son orbite, où ils ambitionnent d’envoyer des sondes, voire une station spatiale. D’autres ciblent sa surface et prévoient d’y poser de petits véhicules autonomes, les désormais célèbres « rovers ». D’autres enfin prévoient d’y reposer le pied, voire d’y installer une base permanente, la première de l’humanité sur un objet non terrestre.
C’est que notre satellite est loin d’avoir livré tous ses secrets : sa formation, sa composition, sa quantité d’eau, ses ressources en minerais… posent toujours questions. Mais la Lune peut aussi constituer une étape idéale en vue de naviguer, un peu plus loin dans le Système solaire, par exemple vers Mars. Surtout, sa conquête représente toujours, 50 ans après Apollo, un exploit que de nombreuses nations rêvent d’accrocher à leur drapeau, pour intégrer le cercle très restreint des États souhaitant ainsi « prouver » une supériorité technique et économique.
Entre science et géopolitique, la Lune continue d’exercer sa fascination sur les Hommes.
Pour ce nouveau numéro de Science Actualités (1), Caroline Corbasson (2) a imaginé une exposition fidèle à ses recherches plastiques sur la figuration de l’espace et des objets cosmiques. Aux yeux de « non-spécialistes », Lunarama pourrait être une mise en scène classique de prises de vues de notre satellite, popularisées par la Nasa, comme nous les connaissons depuis 50 ans…
Mais l’artiste a choisi de jouer ici avec tous ces dispositifs et clichés, dans une proposition qui renverse l’échelle de nos représentations. Les images qui composent l’exposition ne sont pas exactement des photos de paysages lunaires, mais une promenade à l’aide d’un microscope à balayage électronique à la surface d’un morceau de météorite lunaire trouvé dans le désert du Sahara, acheté par Caroline Corbasson pour l’exposition. Dans les profondeurs de ce petit morceau de roche de deux centimètres tombé du ciel, c’est un sentiment désormais étrangement familier qui se reconstitue, comme si l’extrêmement lointain valait pour l’infiniment petit, comme si la partie se prenait pour le « tout » de cette lune fractalisée.
L’exposition présente tout d’abord un panorama de plus de quatre mètres de long, constitué de photographies développées selon l’ancien procédé du « charbon direct », qui permet de donner une substance et une profondeur particulière à l’image ; une matière sensible, à l’opposé de la technologie du microscope électronique.
En regard de ce paysage, Caroline Corbasson présente un film directement tiré de la séance d’exploration électronique de la météorite, dont la bande-son a été confiée à Pierre Bariaud qui a produit des sonorités issues du champ magnétique émis par le fragment lunaire. Au centre de l’installation, c’est la météorite elle-même qui est dévoilée dans une vitrine entourée de loupes. C’est bien ce petit corps, éjecté de l’astre, qui a traversé l’espace pour s’échouer sur terre, cet insignifiant caillou décroché d’une lune qui ne cesse d’influencer et fasciner notre espèce depuis deux millions d’années.
Sous le commissariat de Gaël Charbau, conseiller artistique d’Universcience.
Chimie : le Tableau périodique revisité 150 ans après la conception de la classification périodique des éléments chimiques par Dmitri Mendeleïev, son célèbre Tableau est toujours au centre d’une intense activité de recherche. Après avoir progressivement identifié tous les éléments naturels, les chercheurs en créent à présent de nouveaux. Les quatre plus récents ont rejoint le tableau en 2016, portant le total à 118 éléments, et la chasse aux « superlourds » se poursuit. Objet de vastes collaborations entre chercheurs du monde entier, théoriciens et expérimentateurs, chimistes et physiciens, cette quête suscite aussi des rivalités entre pays ou entre communautés scientifiques. Quels sont donc les enjeux de ce programme de recherche qui se prolonge à travers les siècles ?
Barrages : quelle hydroélectricité demain ? L’hydroélectricité n’est pas la vedette de la transition énergétique.
Pourtant son rôle est loin d’être secondaire : elle est la première source d’électricité renouvelable dans le monde, et son unique forme de stockage. Dans les pays en développement, il reste encore une place pour de grands ouvrages – sous réserve d’une attention accrue portée à l’environnement, aux populations locales et à la biodiversité. En revanche, dans les pays industrialisés, la plupart des sites disponibles, dont l’exploitation a débuté dès le 19e siècle, sont désormais équipés. Cela ne signifie pas toutefois que l’hydroélectricité ait dit son dernier mot : capable de moduler son débit en quelques minutes seulement, elle est le complément naturel des énergies intermittentes comme l’éolien ou le solaire, aujourd’hui en plein essor.
Écologie : trop de rats en ville ?
Les musophobes les ont en horreur, d’autres les possèdent comme animaux domestiques. Certains passent leur vie à les étudier, d’autres à les éliminer… Les rats cohabitent avec les humains depuis toujours. Longtemps, ce rongeur, en particulier le rat noir Rattus rattus, a été considéré comme l’un des pires fléaux de l’humanité, lorsque la peste tuait des millions de personnes en quelques années. Il colonisait les greniers, où il profitait du gîte et du couvert. Aujourd’hui, le rat noir se trouve surtout dans les campagnes. C’est son cousin Rattus norvegicus, également appelé rat brun ou surmulot, qui le remplace dans les grandes métropoles. De fait, son régime omnivore à tendance carnivore se marie parfaitement avec les ordures des villes. Paris, New-York, Londres, Singapour…
Ces rats semblent actuellement proliférer. On les trouve partout : dans les rues où s’entreposent les déchets alimentaires, dans les égouts, dans les réseaux souterrains du métro, dans les jardins publics et même parfois au fond de nos toilettes ! Sont-ils réellement plus nombreux qu’avant ou simplement plus visibles ? Y a-t-il des risques à cohabiter avec ces rongeurs ? Quelles sont les méthodes pour réguler leur population ? Les rats ne présentent-ils pas une certaine utilité ? Le point sur ces figures des ténèbres…
Exposition Lunarama – Cité des sciences et de l’industrie – 30, avenue Corentin-Cariou – 75019 Paris
(1) Avec une écriture et des rubriques différentes de celles de la presse traditionnelle, Science Actualités est une “exposition d’actualité” réalisée par les journalistes scientifiques d’universcience. Renouvelé deux fois par an, cet espace muséographique propose un décryptage utile des grands sujets du moment, avec le recul nécessaire à une analyse à froid.
(2) Biographie de Caroline Corbasson : Formation 2008 – 2013 DNSAP (Félicitations du jury), École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris. 2011-2012 Bachelor of Fine Arts, Central Saint Martins, Londres. Prix 2016 Finaliste Prix Découverte du Palais de Tokyo. Expositions collectives – sélection 2017 Explore, CAC, Nîmes. Mont Blank, Dalla Rosa Gallery, Londres. Micro Salon #7, Galerie L’Inlassable, Paris. 2018 Corps célestes, Château de Gruyères. Crash Test, La Panacée MOCO, Montpellier.
Photo d’entête : Lunarama, 2019, observation d’une roche lunaire au microscope électronique, capture vidéo. © Caroline Corbasson / Universcience
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