Ordre et chaos s’harmonisent avec une rare habileté dans les œuvres en trois dimensions de l’artiste allemand Hendrik Czakainski. La Galerie Wallworks, dans le Xe arrondissement parisien, présente à compter du 21 mai une exposition rassemblant une vingtaine d’œuvres dont plusieurs de grand format. Représenté en Allemagne par la galerie Urban Spree, c’est son deuxième solo show parisien à la galerie Wallworks.
Ordre et chaos s’harmonisent avec une rare habileté dans les œuvres en trois dimensions de l’artiste allemand Hendrik Czakainski. A première vue abstraites, ses compositions colorées s’avèrent bien concrètes lorsque, s’en approchant, on découvre la multitude de constructions qui s’y enchevêtrent tout en faisant mine de rester sagement alignées. Ce ne sont pas des villes à vivre mais des architectures imaginaires, des vestiges du futur où la présence humaine est figurée par les lignes et les formes de tracés urbains comme vus du ciel.
Dans son atelier berlinois, Hendrik Czakainski construit une œuvre qui allie environnements urbains et paysages, où la nature n’est jamais très loin. Semblant parfois être habitées, ailleurs en partie dévastées par d’hypothétiques ouragans, ses sculptures murales renvoient tout à la fois à des notions de globalisation et d’industrialisation, d’environnement et de changement climatique. Mais l’artiste n’en donne pas les clefs, à chacun d’y trouver ce qu’il veut y voir.
D’abord peintre, Hendrik Czakainski conçoit depuis près de dix ans des architectures imaginaires qu’il présente en sculptures murales. Après avoir enseigné l’architecture à l’école technique Beuth de Berlin, il se consacre désormais entièrement à la création artistique. De l’architecture, il confie être particulièrement inspiré par celle rencontrée lors de ses voyages dans les grandes villes d’Asie du Sud Est, dans les documentaires ou au cinéma, comme par exemple les cités futuristes des films de science-fiction contemporains.
Comme s’il revenait à ses premières amours de peintre, il s’intéresse aujourd’hui davantage à la couleur qu’il emploie plus volontiers. Son procédé de création a également évolué, en ce sens qu’il ne conçoit plus ses constructions directement sur le support mais en amont : il les dispose ensuite dans l’œuvre et s’en sert comme autant d’éléments distincts, à la manière des pixels d’une image ou des pigments d’une couleur. Cette liberté lui permet une plus grande rigueur dans chaque composition, et le loisir de donner forme à ses constructions tant par la disposition des éléments architecturaux prédéfinis, par leur couleur que par les ombres portées qu’il y intègre au pinceau.
« Toutes mes œuvres sont des compositions abstraites fortement inspirées par la réalité. Elles traitent du choc qu’imposent la globalisation, l’industrialisation et les changements démographiques, qui induit les questions humanitaires et les catastrophes naturelles. Je m’intéresse aux tsunamis, aux inondations et aux tremblements de terre comme aux cataclysmes provoqués par l’homme. Ma recherche esthétique se situe entre la dévastation, la destruction et la beauté, la simplicité des lignes et des surfaces qui composent mes structures. J’oscille sans cesse entre ordre et chaos, norme et déviation, le concret et l’abstrait. » – Hendrik Czakainski, 2017
Exposition du 21 mai au 10 juillet 2021 à la Galerie Wallworks 4 rue Martel – 75010 Pa ri s | 09 54 30 29 51
www.galerie-wallworks.com
La galerie est ouverte du lundi au samedi de 14h à 19h | Métro Bonne Nouvelle