À l’occasion de la nouvelle édition de Nuit Blanche (2 – 3 octobre 2021), l’Observatoire de l’Espace – le laboratoire culturel du CNES (1) –, produit et présente L’intranquillité des archives, un programme de deux films d’artistes sur le thème des non humains dans l’Espace. Ce rendez-vous de la création contemporaine, permet à l’Observatoire de l’Espace d’engager le public à découvrir une thématique encore peu abordée : l’invisibilité des non humains dans l’aventure spatiale.
Lauréates d’un appel à projets, les artistes Justine Emard et Eléonore Geissler ont chacune conduit une enquête documentaire dans les archives audiovisuelles du CNES pour réaliser ces œuvres vidéo qui seront projetées pour la première fois en public au siège du Centre national d’études spatiales, lors de Nuit Blanche, avant d’intégrer la collection d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace, en dépôt aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse.
Les non humains et l’Espace
Le parti pris radical retenu pour cette production est de se détacher du prisme de l’anthropomorphisme qui caractérise la plupart des approches de la question des non humains (notamment les robots et satellites, les astéroïdes ou les animaux astronautes) au regard des activités spatiales. À la suite d’une enquête dans les archives audiovisuelles du CNES, Justine Emard et Éléonore Geissler ont réalisé un travail d’interprétation et de réactivation de cette matière filmique.
Les non humains apparaissent dans ces deux films de création en tant que sujets de leur propre récit.
Justine Emard a élaboré In præsentia, une œuvre vidéo de 9 minutes consacrée aux modalités d’interaction entre différentes entités non humaines présentes dans l’Espace. L’artiste déploie un langage formel sur les images d’archives afin de caractériser la vie de ces non humains, allant jusqu’à imaginer un protocole de rencontre. Cette œuvre vidéo repose sur la rencontre entre les archives audiovisuelles du Cnes et un être biologique dont l’espèce a été liée aux premiers vols spatiaux habités. Depuis les serveurs de stockage jusqu’au regard de l’animal, le film met en perspective plusieurs espaces-temps. Les gestes et réactions de l’animal face aux images guident le montage du film, et ouvrent la voie de l’altérité.
Éléonore Geissler a conçu Présences circulaires comme le récit de son enquête visuelle sur le satellite de géodésie Starlette. Un étonnant ballet d’apparitions fantasmagoriques animées, chantées et dansées forme un palimpseste visuel qui s’appréhende comme autant de tentatives de représenter les non humains.
Les artistes
Justine Emard explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie. En associant différentes technologies de l’image – photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance –, elle situe son travail dans un flux alliant la robotique, les neurosciences, la vie organique et l’intelligence artificielle. Ses œuvres ont été exposées à la Biennale internationale d’art contemporain de Moscou et dans des musées et centres d’art contemporain en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni et en Russie.
www.justineemard.com
Eléonore Geissler est réalisatrice de films d’animation. Diplômée de l’Ensba et de l’Ensad en 2018, sa pratique oscille entre différents médiums, mêlant, comme dans un collage, dessins animés et prises de vues réelles. Son premier court métrage, Alien TV, nominé au prix Emile Reynaud, a été projeté dans de nombreux festivals et compétitions internationaux. En octobre 2020, elle était invitée à participer au parcours officiel de la Nuit Blanche avec son court métrage : Marcher avec les Dragons
www.eleonoregeissler.com
L’Observatoire de l’Espace a pour vocation de bâtir au jour le jour des rapports nouveaux entre la culture et l’Espace. En 2021, il réaffirme son engagement dans la sphère culturelle, convaincu que l’aventure spatiale a été l’un des vecteurs de transformations culturelles majeures du XXème siècle, et que le rêve spatial s’est révélé un puissant moteur pour alimenter les désirs de changement des humains. À travers les différents processus d’appropriation que l’Observatoire de l’Espace du CNES invente, l’Espace devient un puissant embrayeur d’imaginaire.
Manifestation artistique annuelle dédiée à l’art contemporain, Nuit Blanche est organisée par la Ville de Paris, chaque premier samedi du mois d’octobre depuis 2002.
CNES, 2 place Maurice Quentin – 75001 Paris (face à la Porte Berger du Forum des Halles) Samedi 2 octobre 2021 / de 13 heures à 1 heure du matin
Entrée libre et gratuite en projection permanente (Passe sanitaire et port du masque obligatoires).
Suivez l’Observatoire de l’Espace du CNES : www.cnes-observatoire.fr
(1) Le CNES (Centre National d’Études Spatiales) est l’établissement public chargé d’élaborer, de proposer et de mettre en œuvre la politique spatiale française.
Image d’en-tête : Oeuvre vidéo « In præsentia » de Justine Emard