[COMPLEXITE]
Dans nos sociétés contemporaines, la complexité est perçue comme un brouillard, comme une incertitude, une incompréhension irréductible à la logique. Pourtant, la complexité est un défi majeur que la plupart des décideurs et singulièrement les hommes politiques s’engagent invariablement à relever. Or ils ne pourront jamais tenir cette promesse car la réalité n’est pas celle-là.
En effet, la compexité comporte deux nœuds fondamentaux : un nœud empirique et un nœud logique. Le noyau empirique de la complexité, c’est les désordres, les aléas, les complications, les situations enchevêtrées, les diversités de points de vue et de situations. Le noyau logique est formé des contradictions qui doivent être affrontées et des parts d’indécidabilités internes à la logique.
Si l’on s’arrête à ce stade de la réflexion, on pense immédiatement que la complexité est régressive puisqu’elle introduit une part importante d’incertitude dans une connaissance qui a toujours cherché la certitude absolue. Or, un tel absolu n’existe pas. C’est une fable inventée pour rassurer les hommes.
La complexité n’est pas régressive mais, au contraire, extraordinairement progressive car elle oblige à mettre en œuvre une pensée politique nouvelle, une pensée multidimensionnelle. Une pensée qui admette que tout n’est pas quantifiable, mesurable, gérable. Une pensée qui reconnaisse la réalité anthroposociale comme naturellement multidimensionnelle, à la fois biologique, individuelle et sociale . Une pensée politique qui comprenne que les disciplines qui cherchent à penser et gouverner les hommes, – la psychologie, la sociologie, l’économie, le droit, la démographie, etc. –, ne sont pas des catégories séparées mais qu’elles représentent plusieurs faces d’une même réalité.
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