Tout le salon tient dans cette phonologie. Il s’agit bien d’une rencontre autour « Des Livres et l’Alerte » pour encourager à l’écriture et la promouvoir, réfléchir sur le lancement d’alerte et le rôle de ceux qui la déclenchent. Il s’agit tout autant de transmettre et donc de « Délivrer l’Alerte ». La formule prend tout son sens avec les risques encourus par ceux qui lancent l’alerte en déclarant haut et fort « Délivrez l’Alerte ! ».
A l’heure où tous les médias parlent de la protection des lanceurs d’alertes, des procès dits LuxLeaks ou Tefal, ou de l’absence de procès Servier/mediator, de l’indiscutable alerte environnementale et climatique, le salon « Des Livres et l’Alerte », les 26 et 27 novembre 2016, en présence de lanceuses et lanceurs d’alerte, de citoyens vigilants, de journalistes et de personnalités, sera l’occasion de présenter ce qui s’écrit et se publie, de permettre la rencontre d’auteurs rigoureux avec le monde de l’édition, de réfléchir à ce qui entoure le lancement de l’alerte. Cette deuxième édition est eco-organisé par la librairie d’Argenteuil Le Presse-Papier et la Maison des métallos, Paris.
Qu’il s’agisse d’Alerte environnementale ou sanitaire, politique ou financière, les intérêts s’affrontent. Le monde des affaires souhaite protéger le secret, le monde politique y aspire tout en tenant un discours sur la transparence. Le débat législatif hésite avec des dispositions sur la protection de certains lanceurs d’alerte et des dispositions protégeant le secret des affaires ou autorisant les écoutes massives.
De là où ils se trouvent, les lanceurs d’alerte et les citoyens vigilants révèlent. Les révélations de Chelsea Manning ou Edward Snowden ont été médiatisées. En France, les affaires Cahuzac, UBS, LuxLeaks, Médiator… ont mis en lumière des femmes et des hommes qui rendent publiques des analyses et des affaires qui remettent en cause des pouvoirs établis et des pratiques douteuses.
Aux États-Unis, après avoir bénéficié de la protection constitutionnelle, les lanceurs d’alertes, comme les journalistes, sont désormais soumis à des répressions extraordinaires allant des poursuites judiciaires aux persécutions et à la torture, dans une période de lutte contre le terrorisme, les pouvoirs s’accommodent de dérives en résonance avec les anticipations de George ORWELL. En Europe les poursuites judiciaires se multiplient par le biais de procédures dites « Bâillons ».
En France aussi, lanceuses et lanceurs d’alertes connu-e-s ou inconnu-e-s se trouvent dans des situations économiques et sociales désastreuses suite à leurs licenciements et aux poursuites dont ils sont victimes.
Malgré les déclarations, les atteintes à l’environnement et à la santé, la gravité des atteintes aux libertés individuelles, la révélation des pratiques douteuses d’un certain monde politique et des affaires n’ont pourtant pas donné lieu à des réformes ou des protections efficaces pour ceux qui nous ont alertés.
De nombreux ouvrages analysent les dysfonctionnements des sociétés démocratiques, leurs auteurs participent à la réflexion générale sur les orientations de nos sociétés en indisposant et quelquefois bousculant les pouvoirs en place. Le monde de l’édition et les médias jouent un rôle majeur dans le lancement de l’alerte. Le livre s’impose comme un moyen d’alerte rigoureux donnant une ampleur inattendue à ces démarches « citoyennes ».
Lieu : La Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris – Métro : Couronnes (ligne 2) ou Parmentier (ligne 3)
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