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Neurospin: pour lever les mystères du cerveau

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Jeudi 30 janvier 2014, la deuxième édition du Prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales a récompensé un chercheur de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, le Docteur Luc Mallet, Responsable de l’équipe « Comportement, émotion et ganglions de la base » à l’ICM et Directeur de recherche INSERM, et Lauréat de la catégorie « Chercheur de l’année » pour l’importance de ses travaux de recherche sur les trouble obsessionnel compulsif (TOC).
Le programme de recherche du Dr. Luc Mallet s’articule autour de plusieurs points afin de développer des traitements innovants pour les cas les plus sévères.

Le cerveau, c’est le siège de notre pensée, le véritable poste de commandement de notre corps. Malgré les innombrables études qui lui sont consacrées, il conserve une grande part de ses mystères. Tentons d’en dévoiler quelques un…

Visualiser le cerveau humain en action

« Les neurosciences se fondent de plus en plus sur de gros instruments capables de mesurer plusieurs dizaines de milliers de neurones chez l’animal, ou de voir tout le cerveau de l’homme. Neurospin est l’un de ces “ observatoires de l’esprit ”. En 2014 nous y disposerons d’un IRM 11,7 teslas, unique au monde, pour l’imagerie du corps entier chez l’homme, doublée d’un appareil de magnéto-encéphalographie, qui permet d’étudier la dynamique de l’activité cérébrale. D’où toutes sortes de découvertes qui n’en sont qu’à leurs débuts.
En étudiant les processus mentaux de la lecture, nous avons identifié la “ boîte aux lettres du cerveau” qui traite la forme visuelle des mots dans toutes les langues du monde. Nous venons d’en avoir une extraordinaire confirmation chez des personnes aveugles. En collaboration avec l’équipe israélienne d’Amir Amedi, nous avons montré que lorsque des aveugles lisent en braille, ils activent la même boîte aux lettres cérébrale que des lecteurs voyants. Mais aussi lorsqu’ils ont appris à lire par voie auditive : quand l’image du texte à lire, filmée par une caméra, est transformée en sons de fréquence variable, selon la forme des lettres. Après plusieurs semaines d’entraînement à ces sons, des aveugles parviennent à lire ! Cela signifie que le cerveau est remarquablement préorganisé pour la lecture, quelle que soit la langue ou la modalité sensorielle.
Il serait bon d’inventer des outils pédagogiques pour l’apprentissage de la lecture à partir de ce que nous pouvons ainsi apprendre des modes d’apprentissage de l’enfant (cf. l’ouvrage collectif : Apprendre à lire: Des sciences cognitives à la salle de classe , Odile Jacob – 2011).
Ces instruments permettent aussi de voir que les images subliminales traversent tout le cortex visuel, sont représentées dans le cerveau et peuvent influencer une réponse motrice du sujet.
De nombreux collègues ont découvert que toute une série d’aires cérébrales s’intéressent à la pensée d’autrui – traitant aussi notre propre pensée. Il existerait un précurseur de ce système chez le macaque. Mais seule l’espèce humaine semble capable de se représenter les croyances d’autrui quand elles diffèrent des siennes : « vous pensez quelque chose mais je pense le contraire ». Il y aurait chez l’homme un réseau unique capable de découpler notre pensée de la pensée d’autrui. »
Commentaire de prospective.fr : depuis le temps que cela fonctionne ainsi, comment se fait-il que l’homme ne soit pas devenu plus tolérant ? Manque d’ocytocine ?

Source : Stanislas Dehaene, neuroscientifique – propos recueillis par Florence Rosier –  Le Monde – 4 décembre 2013

Le cerveau a-t-il un sexe ?

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Autre recherche favorisée par les progrès de l’imagerie cérébrale.
D’après des études récentes, les connexions dans le cerveau se font différemment selon qu’on est un homme ou une femme. Ces connexions sont au nombre de plusieurs milliards, influencées à la fois par l’hérédité, l’expérience, la biochimie, le fait d’être droitier ou gaucher …
Pourquoi l’autisme est-il plus répandu chez les garçons et la sclérose en plaque chez les femmes ? Pourquoi les AVC, les crises cardiaques, dépression nerveuse s’expriment-ils différemment chez les unes et les autres ? La réponse se dissimule-t-elle dans des différences au niveau du fonctionnement cérébral ? Avant de trouver des réponses (et peut-être des remèdes), il convient de voir si cette différence existe. C’est maintenant envisageable grâce aux progrès de l’imagerie médicale du cerveau en action.
Certes, les résultats de toutes ces expériences pourraient être différents selon la façon dont les calculs des ordinateurs sont effectués d’un laboratoire à l’autre. « Mais quand les résultats sont les mêmes quelle que soit la manière dont on traite les données, que c’est formidable », s’enthousiasme le Dr. Neda Jahnastad qui a, avec son équipe de l’université de Los Angeles, étudié le fonctionnement cérébral de jumeaux en bonne santé (147 femmes et 87 hommes) et mis en évidence des différences dans le lobe frontal – la zone associée à la parole, à la prise de décision et au self-control.
Une autre recherche menée à l’université de Pennsylvanie sur 521 filles et 428 garçons, de 8 à 22 ans a montré que la différence débute à l’adolescence. Pour résumer, les liaisons neuronales se font plutôt à l’intérieur d’un même hémisphère chez les garçons et d’un hémisphère à l’autre chez les filles. Cela expliquerait que les femmes sont en général davantage multitâches et mieux douées pour la pensée analytique qui requiert la coordination des deux hémisphères et que les hommes sont mieux armés pour les travaux qui requièrent attention et concentration longtemps sur un seul sujet. Mais les chercheurs mettent en garde : ce ne sont encore que des spéculations.
Et, comme l’admet Paul Thomson, directeur du département de recherche génétique et imagerie de l’université de Californie du sud, « c’est un sujet qui va mettre le feu aux poudres ! »
Pourtant, il n’y a rien de mal : égal ne veut pas dire pareil.

Source : Robert Lee Hotz – The Wall Street Journal – 11 décembre 2013

Comme l’explique très clairement Bernadette Lecerf-Thomas, dans son livre « Activer les talents avec les neurosciences » (Ed. pearson 2012) : « pour le développement de ses capacités et de son agilité mentale, chacun dispose de différents leviers ; en comprendre les atouts et les contraintes, c’est savoir les activer efficacement ». 

 

A propos du Prix Dassault  pour la recherche sur les maladies mentales
Le Groupe Dassault s’engage pendant trois ans auprès de la Fondation FondaMental pour soutenir la recherche sur les maladies mentales, à travers la création d’un Prix. Le Prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales, distingue deux catégories : la catégorie “Chercheur de l’année” récompense une personnalité scientifique française s’étant distinguée pour l’importance comme pour la qualité de ses travaux de recherche en psychiatrie; la seconde catégorie soutien un “Projet d’innovation”.

Photo : CEA/I²BM/NeuroSpin 

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