La liste est impressionnante. Quasiment tout ce que les États-Unis comptent de maires de grandes villes, de dirigeants de grands groupes, d’administrations, d’universités parmi les plus prestigieuses au monde… se sont ligués pour dire non à la décision de Trump de sortir de l’Accord de Paris sur le climat. Du jamais vu. Une telle rébellion, pour ne pas dire sécession, contre un président en place est un fait rare qui souligne de façon magistrale d’une part l’enjeu primordial de la lutte contre le climat et d’autre part l’importance de la société civile face aux égarements d’un chef d’État démonétisé.
C’est l’ancien maire de New York mais aussi envoyé spécial des Nations unies pour les Villes et le Changement climatique, Michael Bloomberg, qui a remis lundi aux Nations unies une déclaration recensant plus de mille entités américaines, administrations régionales ou entreprises. Par cette déclaration, elles s’engagent à respecter les objectifs de l’accord de Paris sur le climat malgré la décision de retrait de Donald Trump.
Dans une déclaration intitulée « We Are Still In » (Nous sommes toujours là) Michael Bloomberg proclame : « Aujourd’hui, au nom d’une coalition sans précédent de villes, d’États, d’entreprises et d’autres entités des États-Unis, j’informe les Nations unies et la communauté mondiale que la société américaine reste engagée dans la poursuite des réductions d’émissions de gaz à effet de serre que nous avons promis de mettre en œuvre à Paris en 2015 ».
125 villes, 9 États, 902 entreprises et investisseurs, et 183 universités… la liste est un véritable who’s who. Parmi les entreprises, on retrouve Adidas, Adobe, Allianz, Amazon, Apple, Danone, Eastern Bank, eBay, EDF Group, Facebook, Google, Hewlett Packard, Intel, L’Oréal, Levi Strauss, Mars, Microsoft, Natixis, Nestlé, Nike, Tesla, Uber, Unilever, Yahoo…
Dans la liste des villes, on note Los Angeles, New York, Atlanta, Boston, Chicago, Dallas, Philadelphie, Portland, San Francisco, Seattle, Washington etc.
« Les signataires assurent que l’Accord de Paris est favorable à la création d’emplois, à la stabilité et à la prospérité mondiale. L’accélération de la transition énergétique propre des États-Unis est une opportunité – pas une contrainte – pour créer des emplois, stimuler l’innovation, promouvoir le commerce et assurer la compétitivité américaine. En déclarant « We Are Still In », les signataires servent le meilleur intérêt de leurs électeurs, clients, étudiants et communautés en assurant au reste du monde que le leadership américain sur le changement climatique dépasse largement le gouvernement fédéral », peut-on lire dans cette déclaration.
Michael Bloomberg souhaite que cette déclaration ne reste pas une simple intention. Il s’est déjà rapproché de l’Organisation des Nations-Unies pour que les efforts des entités signataires soient comptabilisés dans l’Accord de Paris. Une demande qui n’est juridiquement pas simple à concrétiser car aujourd’hui les seules parties prenantes dans les négociations de l’Accord de Paris sont des États.
Il n’en demeure pas moins que cette initiative est accueillie avec joie par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Sa secrétaire exécutive Patricia Espinosa déclare ainsi : « L’Accord de Paris reconnaît le rôle indispensable de tous ces acteurs dans la réalisation des transformations qui nous conduiront à un monde à faibles émissions, résilient et offrant des opportunités pour tous. La promesse faite, sous le slogan « We Are Still In », souligne la force et la robustesse de l’Accord et le soutien mondial de tous les secteurs à tous les niveaux de la société ».
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