La méthanisation est un procédé biologique naturel permettant de valoriser des matières organiques. Pendant 40 à 60 jours, ces matières sont placées à l’intérieur d’une cuve, le digesteur, qui est chauffée et brassée en l’absence d’oxygène. Elle produit une énergie renouvelable, le biogaz, et un fertilisant, le digestat. Les produits « digestibles » sont les lisiers, fumiers, les végétaux, des déchets agro-alimentaires, des boues, des déchets de cuisine, des graisses, etc. (source : ADEME, Solagro)
Etude de l’agence de l’eau sur la méthanisation des boues de stations d’épuration
Vigilance ! : Dans les autres pays européens, le biogaz se développe très vite. Aux Pays-Bas, où la filière existe depuis une vingtaine d’années, la production de gaz vert est dix fois supérieure à celle de la France. En Allemagne, 165 sites d’injection étaient recensés, fin 2014. Il faut souligner nénamoins que la méthanisation ne permet pas le traitement de l’azote. Lorsqu’1 kg d’azote entre dans le méthaniseur, il en ressort 1 kg. Même si sa forme a changé (digestat). « Le risque pour les régions d’élevage est d’importer encore plus d’azote sur un territoire en zone vulnérable pour alimenter les méthaniseurs » met en garde Arnaud Clugery, d’Eau et rivières de Bretagne qui vient de mettre au point une grille d’évaluation pour les projets de méthanisation. Pour éviter par exemple que le plan d’épandage du digestat se situe dans le zonage du plan algues vertes. Paradoxe : la méthanisation est une solution avancée par le plan algues vertes de 2010 alors que celles-ci sont très difficiles à méthaniser toutes seules. Second écueil : éviter de tomber dans le piège allemand (la méthanisation en Allemagne utilise surtout le maïs plutôt que les déchets. Plante qui demande beaucoup d’eau, d’engrais et de désherbant) où au final, le bilan est néfaste pour l’environnement, comme pour les agrocarburants de première génération. L’Ademe prépare justement un bilan global de la filière. Histoire de vérifier que ce n’est pas une « fausse bonne idée » !