La Fondation L’Oréal (1) et l’UNESCO (2) annoncent les noms des cinq lauréats 2025 du Prix international L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science. Le 12 juin prochain, ces chercheuses seront récompensées pour leurs travaux pionniers en sciences de la matière, mathématiques et informatique. Ensemble, ces lauréates incarnent l’impact majeur des femmes dans la science et leur contribution déterminante au progrès scientifique et à la résolution des grands défis de notre époque. Leurs parcours remarquables inspirent les générations futures, en particulier les jeunes femmes, à repousser toujours plus loin les frontières de la connaissance et de l’innovation.
Leurs travaux font avancer la science dans des domaines clés tels que la sécurité des données, les énergies vertes, la qualité de l’air, la surveillance de la santé en temps réel ou encore la compréhension des lois de l’univers. Autant de découvertes prometteuses qui pourraient révolutionner les technologies, améliorer notre quotidien et renforcer la résilience de nos sociétés face aux crises climatiques, environnementales et sociales.
Chaque année, le Prix international L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science distingue une d’exception dans chacune des cinq régions suivantes : Afrique et États Arabes ; Amérique latine et Caraïbes ; Amérique du Nord ; Asie, Pacifique et Europe.
Le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science se déploie à différents niveaux pour permettre d’accélérer les carrières des femmes scientifiques et lutter contre les obstacles qu’elles rencontrent. Tout d’abord, il récompense et valorise chaque année cinq éminentes chercheuses pour l’excellence de leurs travaux et leur contribution remarquable à la recherche scientifique. Par la visibilité internationale dont elles bénéficient, elles deviennent aussi des modèles pour les plus jeunes chercheuses et permettent de susciter davantage de vocations scientifiques chez les prochaines générations.
Les lauréates de cette 27e édition ont été sélectionnées parmi 466 candidats issues de tous les continents, à l’issue d’un processus d’évaluation rigoureux conduit par un jury indépendant, présidé par le Professeur Artur Ávila, mathématicien de renommée mondiale, Professeur à l’Université de Zurich (Suisse), chercheur à l’Instituto Nacional de Matemática Pura e Aplicada (Brésil), et lauréat de la Médaille Fields en 2014.
LAURÉATE POUR L’AFRIQUE ET LES ÉTATS ARABES
Professeure Priscilla Baker, Chimie analytique, Professeure de chimie, Université du Cap-Occidental ( Western Cape) , Afrique du Sud.
Récompensée pour sa contribution exceptionnelle au développement de micro-capteurs électrochimiques hautement sensibles, permettant de détecter les substances polluantes de l’environnement , avec des applications dans les domaines de la santé, de l’énergie , pharmaceutiques et agro-alimentaires . Son engagement en tant que mentor en électrochimie analytique a encouragé un nombre de jeunes scientifiques à entreprendre des projets de recherche innovants dans ce domaine.
LAURÉATE POUR L’ASIE ET LE PACIFIQUE
Professeure Xiaoyun Wang, Mathématiques appliquées, Professeur titulaire de la chaire Chen-Ning Yang, Institut des études avancées, Université Tsinghua, Chine

Récompensée pour sa contribution remarquable à la cryptographie et ses fondements mathématiques — domaines essentiels pour la sécurisation des communications et du stockage des données — elle a mis au jour des failles majeures dans les protocoles de communication, notamment dans la production d’empreintes numériques. Ses découvertes ont conduit à l’invention de méthodes de cryptage aujourd’hui utilisées pour protéger les cartes bancaires, les mots de passe informatiques et les transactions et commerce en ligne . La portée et le caractère pionnier de ses travaux ont inspiré de nombreuses étudiantes à s’engager dans des carrières de recherche en mathématiques et en sécurité des réseaux.
LAURÉATE POUR L’EUROPE
Professeure Claudia Felser, Physique de la matière condensée – Directrice et membre scientifique, Institut Max Planck de physico-chimie des matériaux solides, Allemagne.

Récompensée pour sa contribution unique, au carrefour des mathématiques, de la physique et de la chimie, ayant conduit à la découverte et à la création de nouveaux matériaux magnétiques prometteurs pour les technologies énergétiques de demain . Son approche visionnaire a ouvert la voie au nouveau domaine de la « chimie quantique topologique » et à une révolution dans l’étude de la matière relativiste. Animée par le souci de relier la théorie aux enjeux concrets du monde, elle a consolidé les liens entre la science fondamentale et les défis contemporains liés au stockage de données et aux technologies d’énergie verte. La professeure Felser joue également un rôle majeur dans la vulgarisation scientifique, notamment par son engagement auprès des jeunes scientifiques – en particulier les femmes – qu’elle encourage à poursuivre une carrière dans ce domaine.
LAURÉATE POUR L’AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES
Professeure Maria Teresa Dova, Physique des particules et des champs – Chercheuse principale au Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique et professeure au Département de Physique, Faculté des Sciences Exactes, Université Nationale de La Plata, Argentine.

Récompensée pour avoir radicalement transformé la compréhension de la physique des hautes énergies, notamment par la découverte et la caractérisation du boson de Higgs, ainsi que par l’exploration de nouveaux phénomènes physiques et l’étude des rayons cosmiques. Son leadership et son dévouement exceptionnel dans l’encadrement de jeunes scientifiques ont inspiré une nouvelle génération, contribuant ainsi à faire de l’Argentin un acteur majeur de la physique expérimentale des particules à l’échelle mondiale.
LAURÉATE POUR L’AMÉRIQUE DU NORD
Professeure Barbara Finlayson-Pitts, Sciences de l’environnement – Professeure au Département de Chimie et Co-directrice de l’Institut de Recherche Intégrée sur l’Atmosphère, Université de Californie, Irvine, États-Unis.

Récompensée pour ses recherches fondamentales ayant révélé de nouveaux mécanismes de formation de la pollution atmosphérique , comme le smog photochimique , et pour avoir élucidé les bases moléculaires des interactions entre l’atmosphère et les particules en suspension. Grâce à son talent remarquable pour transposer ses recherches fondamentales en applications concrètes, elle a significativement contribué à l’élaboration et à l’amélioration des politiques publiques et des réglementations en chimie atmosphérique, avec un impact direct sur la qualité de l’air. Son engagement fait d’elle une professeure et une mentore remarquable et passionnée.
27 ans au service des femmes dans la science
Aujourd’hui encore, les femmes ne représentent qu’un peu plus d’un chercheur sur trois dans le monde, selon des données de l’UNESCO (2). C’est la raison pour laquelle la Fondation L’Oréal et l‘UNESCO travaillent ensemble depuis 27 ans dans le cadre du programme Pour les Femmes et la Science, afin de donner de l’autonomie et de promouvoir les femmes dans les sciences. En les aidant à surmonter les obstacles et à faire progresser leur carrière, ce partenariat de longue date permet aux femmes scientifiques de contribuer à repousser les frontières du savoir et à résoudre les grands défis de notre époque – au bénéfice de tous.
Depuis sa création, le programme L’Oréal–Unesco Pour les Femmes et la Science a distingué et soutenu plus de 4 700 femmes scientifiques, dont 137 lauréates internationales pour l’excellence de leurs recherches, et plus de 4 500 jeunes femmes scientifiques. Parmi ces lauréates, 7 d’entre elles ont obtenu un Prix Nobel.
« Dans un monde confronté à des défis sans précédent — changement climatique, crises sanitaires, sécurité numérique — la science est plus que jamais indispensable. Et au cœur de cette urgence, nous avons besoin des femmes », déclare Pauline Avenel-Lam, Directrice Exécutive de la Fondation L’Oréal. « Depuis 27 ans, le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science soutient les femmes talentueuses qui contribuent à résoudre les plus grands enjeux de notre époque. En honorant les lauréats de 2025, nous reconnaissons leur contribution aux progrès scientifiques et leur rôle crucial pour relever les défis de demain. »
« L’engagement de l’UNESCO en faveur de l’égalité des genres dans le domaine scientifique est au cœur de notre mission visant à faire progresser les connaissances à l’échelle mondiale. Nous sommes convaincus qu’il est essentiel d’unir nos efforts à ceux de nos partenaires pour donner de l’autonomie aux femmes dans les sciences, construire un avenir durable et relever les défis complexes auxquels notre monde est confronté », a déclaré Lidia Brito, Sous-Directrice générale pour les sciences naturelles à l’UNESCO. « Le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science offre aux chercheuses la reconnaissance, le soutien et les opportunités qu’elles méritent. En célébrant les lauréates 2025 et chaque nouvelle génération de femmes scientifiques, nous avançons vers un monde où leurs contributions sont pleinement valorisées dans tous les domaines scientifiques — un monde dont nous bénéficions tous. »
(1) La Fondation L’Oréal agit pour permettre aux femmes d’exprimer pleinement leur potentiel, de prendre leur destin en main et d’avoir un impact positif sur la société. Elle concentre son action autour de deux axes principaux : la science et la beauté inclusive.
Science : encourager l’excellence scientifique des femmes et inspirer les générations futures La Fondation L’Oréal s’engage à soutenir les femmes scientifiques à chaque étape de leur parcours, de l’éveil des vocations au plus jeune âge jusqu’à la reconnaissance de l’excellence pour les chercheuses confirmées. Cet engagement est traduit par une approche intergénérationnelle et des programmes dédiés.
En partenariat avec l’UNESCO, la Fondation L’Oréal porte le programme international Pour les Femmes et la Science depuis 1998. Ce programme vise à accélérer les carrières des femmes scientifiques, lever les obstacles qu’elles rencontrent et inspirer les jeunes générations à embrasser les carrières scientifiques. À ce jour, le programme a accompagné plus de 4 700 chercheuses de plus de 140 pays, valorisant l’excellence scientifique et encourageant de nombreuses jeunes femmes à s’engager dans des cursus scientifiques. La Fondation L’Oréal investit également dans l’avenir de la science au féminin avec le programme Pour les Filles et la Science. Ce programme vise à mobiliser des vocations scientifiques chez les jeunes filles, en les sensibilisant aux enjeux scientifiques de demain et en leur présentant des modèles féminins inspirants. Il s’agit d’accompagner et d’encourager la nouvelle génération de femmes scientifiques, en leur donnant les clés pour réussir dans les domaines scientifiques.
Beauté inclusive : restaurer l’estime de soi et favoriser l’insertion professionnelle. Convaincue du rôle essentiel de la beauté dans le processus de reconstruction de soi, la Fondation L’Oréal propose des soins de beauté et de bien-être gratuits aux femmes en situation de vulnérabilité. Ces soins contribuent à restaurer leur estime d’elles-mêmes et à les aider à retrouver confiance en leurs capacités. Parallèlement, la Fondation favorise l’insertion professionnelle des femmes vulnérables grâce à des formations d’excellence aux métiers de la beauté. Chaque année, ce sont en moyenne 16 000 femmes qui bénéficient de ces soins et plus de 67 000 personnes qui ont été formées aux métiers de la beauté depuis le lancement du programme.
(2) Institut de statistique de l’UNESCO
Avec 194 États membres, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture contribue à la paix et à la sécurité en promouvant la coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture, de la communication et de l’information. L’UNESCO coordonne un réseau de plus de 2000 sites inscrits au patrimoine mondial, de réserves de biosphère et de géoparcs mondiaux ; de plusieurs centaines de villes créatives, apprenantes, inclusives et durables ; et de plus de 13 000 écoles associées, chaires universitaires, centres de formation et de recherche. Basée à Paris, l’Organisation dispose de bureaux dans 54 pays et emploie plus de 2 300 personnes. Sa Directrice générale est Audrey Azoulay. « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » – Acte constitutif de l’UNESCO, 1945.
Photo d’en-tête : Professeur Priscilla Baker – Photo © Fondation L’Oréal





