Les phtalates sont un groupe de produits chimiques industriels utilisés pour fabriquer des plastiques comme le chlorure de polyvinyle (PVC) souple ou plus élastique.
Ces produits chimiques sont presque omniprésents dans nos sociétés. Ils se trouvent notamment dans les jouets, les emballages alimentaires, les tuyaux, les imperméables, les revêtements muraux, les lubrifiants et détergents. Ils sont également présents dans les cosmétiques tels que les vernis à ongles, la laque pour les cheveux et du shampoing, même si certains ont été interdits en Europe pour une telle utilisation.
Certains phtalates ont été reconnus comme agents perturbateurs du système endocrinien, conduisant à l’interdiction dans toute l’Europe de leur utilisation dans les jouets, par exemple.
Plusieurs composés de phtalates – DEHP, DBP, DIBP et BBP – ont été liés à la réduction alarmante du nombre de spermatozoïdes, l’atrophie testiculaire et des anomalies structurelles dans les systèmes de reproduction des animaux mâles. Certaines études associent des phtalates au développement du cancer du foie chez les rats.
Les phtalates, comme d’autres produits chimiques, relèvent de la réglementation REACH de l’Union européenne, qui a été adoptée en 2006.
Régulièrement, des campagnes d’information nous alertent sur le gâchis des emballages et leur impact négatif pour la planète. Une étude publiée par des chercheurs allemands nous apprend que ces emballages ont aussi des effets particulièrement négatifs sur notre santé. Ils seraient responsables de perturbations hormonales graves, à la source d’une de nos maladies contemporaines la plus répandue : l’obésité.
De nos jours, la plupart des produits alimentaires sont emballés dans du plastique. Les matériaux utilisés presque partout ont recours à des agents plastifiants pour rendre ces plastiques plus souples et résistants. Or, des chercheurs allemands ont démontré que ces plastifiants pouvaient pénétrer dans l’organisme et perturber sensiblement la production d’hormones. Résultat ? Une prise de poids et le danger d’obésité chez les consommateurs.
Dans la famille des plastifiants, les phtalates sont les plus répandus. Ils pénètrent dans l’organisme à travers la peau ou par les aliments que l’on ingère. Les aliments gras sont les plus sensibles à ces matériaux car ils les absorbent facilement leur permettant de migrer dans l’organisme du consommateur.
Les phtalates ont été soupçonnés depuis longtemps de contribuer au gain de poids. Les chercheurs du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) et le Centre intégré de recherche et de traitement (IFB) à l’hôpital universitaire de Leipzig ont été en mesure de démontrer pour la première fois que des plastifiants peuvent en effet avoir cet effet sur le corps.
Un allemand sur deux est en surpoids, avec un nombre alarmant d’enfants (environ 15 %) qui souffrent d’obésité. Le risque de maladie cardio-vasculaire, de lésions articulaires, d’inflammations chroniques et de cancer est, selon Martin von Bergen de l’UFZ, augmenté avec chaque kilo excédentaire.
Prof. Martin von Bergen
Le nombre de personnes obèses augmente à l’échelle mondiale. « En plus de mauvaises habitudes alimentaires et du manque d’exercice, les facteurs génétiques jouent aussi un rôle », déclare le Dr von Bergen au magazine EurActiv. Il confirme que « certains facteurs environnementaux, tels que les phtalates, peuvent contribuer au développement de l’obésité ».
Les chercheurs ont testé leur théorie sur des souris, en ajoutant le plastifiant DEHP à leur eau potable. Les résultats ont montré une augmentation du poids, en particulier chez les souris femelles. Des tests sanguins ont également révélé une perturbation du métabolisme du glucose et des niveaux d’acides gras insaturés ont augmenté dans le sang.
« Les phtalates affectent grandement l’équilibre hormonal. Même à de faibles concentrations, ils peuvent causer des changements importants, tels que la prise de poids », affirme le chercheur.
Von Bergen et ses collègues veulent aussi étudier les effets de ces plastifiants sur le développement de maladies de la petite enfance. Les résultats sont destinés à aider à effectuer des évaluations des risques sur les produits chimiques perturbateurs endocriniens par les autorités allemandes et européennes.
Au niveau de l’UE, la Commission européenne, soumise à une pression intense du lobby des industries chimiques, a une nouvelle fois retardé sa présentation d’une définition de produits chimiques qui affectent les systèmes hormonaux des individus ou de leur progéniture. L’exécutif européen, malgré les critiques de la Cour européenne de justice, a justifié sa décision dilatoire par la nécessité de poursuivre encore les travaux sur la question. Au mépris de la santé des populations.
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