Le rapport « Comment vivait-on ? » de l’OCDE indique les progrès accomplis en 200 ans dans certaines dimensions clés du bien-être. Il ressort de ce nouveau rapport publié par un consortium d’historiens économistes (CLIO-INFRA) et produit en collaboration avec l’OCDE et son Centre de développement que, de manière générale, le bien-être s’est amélioré depuis le début du 20e siècle dans une grande partie des pays du monde.
Saviez-vous que l’espérance de vie dans le monde est passée de moins de 30 ans en 1880 à près de 70 en 2000 ? Saviez-vous que moins de 20% de la population mondiale était alphabétisée vers 1820, alors qu’en 2000 le taux d’alphabétisation a atteint près de 80% ? Le nouveau rapport « Comment était la vie ? » présente la première preuve systématique sur les tendances à long terme pour le bien-être mondial depuis 1820 pour 25 grands pays et 8 régions dans le monde couvrant plus de 80% de la population mondiale. Il ne montre pas seulement les données, mais examine aussi les sources sous-jacentes et leurs limites, prêtant attention aux moyennes nationales et aix inégalités, et mettant en évidence de futures pistes de recherches.
Le rapport « Comment vivait-on ? Le bien-être à l’échelle mondiale depuis 1820 » (en anglais) montre que, à l’exception de l’Afrique subsaharienne, les inégalités entre les pays ont généralement diminué de manière plus marquée sur le plan du bien-être que du PIB par habitant – particulièrement au cours des dernières décennies.
Pour la première fois, un rapport présente des données systématiques sur les tendances enregistrées dans les domaines de la santé, de l’éducation, des inégalités, de l’environnement et de la sécurité des personnes au cours des 200 dernières années.
En s’appuyant sur une somme considérable de données rétrospectives à long terme, « Comment vivait-on ? » apporte une contribution déterminante au débat quant à un lien entre le bien-être et la conjoncture économique.
Les données rétrospectives couvrent les salaires réels, le PIB par habitant, le niveau d’études, l’espérance de vie, la taille (choisie comme indicateur représentatif de l’état de santé et de la qualité de la nutrition), la sécurité des personnes, les institutions politiques, la qualité de l’environnement, le revenu et les inégalités entre hommes et femmes. Ces thèmes font écho à ceux des rapports Comment va la vie ? que publie régulièrement l’OCDE sur la mesure du bien-être.
Le rapport révèle que les salaires des travailleurs manuels, corrigés pour tenir compte de l’inflation, ont été multipliés par huit environ à l’échelon international depuis 1820, tandis que le PIB par habitant a été multiplié par dix sur la période. Les progressions les plus marquées ont été enregistrées en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord, en Australie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Les inégalités de revenu ont diminué entre la fin du 19e siècle et 1970 environ, avant de se creuser fortement. En Europe de l’Est, les inégalités se sont nettement accrues dans les années 90 après la chute du communisme. La Chine a elle aussi été touchée récemment par ce phénomène. Après 1980, le rapport montre que la mondialisation a contribué à accentuer les inégalités de revenu dans les pays, mais qu’elle a participé à la réduction des écarts de revenu entre les pays.
Dans certains domaines, comme l’éducation et la santé, la corrélation statistique avec le PIB par habitant s’est progressivement modifiée au fil du temps. C’est pourquoi certains résultats en matière de bien-être ont progressé dans plusieurs pays et régions en dépit d’une stagnation du PIB par habitant.
En 1820, moins de 20 % de la population mondiale savait lire et écrire. Le taux d’alphabétisation s’est envolé après 1945, pour atteindre 80 % environ en 2000.
Alors qu’elle s’élevait à moins de 30 ans en 1880, l’espérance de vie dans le monde atteignait près de 70 ans en 2000. Les progrès de la médecine ont permis d’améliorer l’espérance de vie indépendamment de l’évolution du PIB par habitant.
Selon le rapport, il n’existe qu’une faible corrélation entre le niveau de richesse d’un pays et la sécurité des personnes, mesurée par le taux d’homicides et l’exposition aux conflits. Aux États-Unis, le taux d’homicides est resté relativement élevé tout au long des 200 dernières années, alors qu’il est bas dans une grande partie de l’Asie.
Il ressort également du rapport que des progrès importants ont été accomplis ces 60 dernières années dans de nombreux pays sur le plan de l’égalité hommes-femmes. Pour autant, des écarts importants subsistent entre certaines régions. Les progrès les plus notables ont par exemple été enregistrés en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, même si aucun pays n’est encore parvenu à instaurer la parité. C’est au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est que les progrès ont été les plus limités.
Comment vivait-on? Le bien-être à l’échelle mondiale depuis 1820, fruit de la collaboration entre l’OCDE, le Centre de développement de l’OCDE et le projet CLIO-INFRA réunissant des chercheurs universitaires, contient des données couvrant 25 pays, huit régions du monde et le monde entier.