Article « Les lanceurs d’alerte tiennent salon » les 14 et 15 novembre 2015 à Montreuil
Edward Snowden, le lanceur d’alertes qui a révélé une partie des méthodes de la NSA et de ses programmes de surveillance durant l’été 2013 est considéré comme un traitre par les États-Unis et est réfugié officiellement depuis plus d’un an et demi en Russie. Par une courte majorité, le Parlement européen vient de voter une résolution qui pourrait desserrer les liens de son exil.
Véritable pestiféré depuis qu’il a révélé au monde le scandale des écoutes de la NSA, Edward Snowden espion ou lanceur d’alertes selon le camp dans lequel on se place vient de voir son horizon s’éclaircir. En effet, à la surprise générale, le Parlement européen a voté hier un amendement déposé par le député vert allemand Jan Philip Albrecht.
Par 285 voix contre 281, les députés ont décidé d’appeler les États membres à « abandonner toute poursuite contre Edward Snowden, à lui offrir une protection et à empêcher en conséquence son extradition ou sa restitution par une tierce partie, en signe de reconnaissance de son statut de lanceur d’alerte et de défenseur international des droits de l’homme« .
Un vote salué avec mesure par Edward Snowden sur son compte Twitter: « Ce n’est pas un coup porté au gouvernement américain mais une main tendue par des amis. C’est une opportunité pour aller de l’avant« .
Certes cette résolution n’a pas de valeur contraignante. Les Etats sont donc libres de continuer à interdire Edward Snowden sur leur territoire ou de menacer de l’extrader aux Etats-Unis où il risque plusieurs dizaines d’années de prison. Il s’agit donc d’un message politique fort mais qui a peu de chance d’être suivi d’effets. Le journaliste Gleen Greenwald avait déjà révélé dans The Intercept les pressions exercées par l’administration américaine contre l’Allemagne afin qu’elle n’accorde pas l’asile politique au jeune lanceur d’alerte. La France quant à elle avait refusé d’ouvrir son espace aérien à l’avion présidentiel bolivien soupçonné de cacher à son bord Edward Snowden en fuite. Le gouvernement français avait obligé l’avion présidentiel à faire une escale forcée en Autriche, suscitant un tollé international et un début de crise diplomatique.
Si la ministre de la Justice Christine Taubira s’est toujours dite favorable à l’asile politique d’Edward Snowden, le gouvernement français s’y est toujours refusé. C’est ce qu’avait clairement indiqué le Premier ministre Manuel Valls, en juillet 2013 au micro de RMC, en soulignant hypocritement que les Etats-Unis sont un « grand pays démocratique », à même de protéger les droits d’Edward Snowden. Cette fin de non-recevoir ajoutait la France à la liste des 21 pays européens ayant refusé l’asile à Snowden.
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