Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.
Est-ce la fin des piqûres pour faire des vaccins ? Elles ont traumatisé des dizaines de générations d’enfants et vont bientôt sans doute être mises au rencart. Pour les remplacer, les scientifiques qui ne manquent jamais d’imagination, ont inventé une pilule automotorisée qui s’avale le plus simplement du monde et va se diriger automatiquement à l’endroit où l’effet du vaccin est maximal. Un nouvel avenir pour la vaccination mais aussi pour certains médicaments dont l’amélioration du ciblage ira de pair avec l’efficacité thérapeutique.
N’ayez crainte. Pour vous faire vacciner on ne va pas vous obliger à avaler un appareil –même nano – équipé de son moteur, ses cardans, et son double arbre à came en tête ; on ne vous demandera pas non plus de bien vouloir recracher l’hélice et quelques boulons. Non. La pilule qu’ont inventée les chercheurs de l’Université de Californie à San Diego est entièrement biodégradable et dispose d’un moteur qui se met en route lorsqu’il rencontre la première trace d’humidité à l’intérieur du corps.
Pour mettre au point leur pilule vaccin, les chercheurs ont inventé un moteur qui prend la forme d’une capsule faite de membrane de globule rouge, à l’intérieur de laquelle ils ont introduit des microparticules de magnésium enrobées de dioxyde de titane. Au contact de l’eau – présente dans tout le corps humain –, les microparticules dégagent automatiquement un jet de bulles qui propulse l’appareil vers l’avant. Exactement comme le ferait un jet ski.
L’intérêt de ce genre de produit est double. Il permet de franchir la barrière des sucs gastriques qui ont tendance à dissoudre le médicament avant son arrivée à destination. Il permet aussi de diriger l’engin vers la couche de mucus de l’intestin, là où le vaccin est le plus efficace. En effet, les scientifiques savent que la réponse immunitaire est plus large quand on stimule les cellules immunitaires situées dans la couche de mucus de l’intestin pour produire une classe spéciale d’anticorps appelée immunoglobuline A (IgA).
Pour mettre au point leur pilule magique, les chercheurs ont mené plusieurs expériences sur des souris en leur administrant un vaccin oral contre le pathogène bactérien Staphylococcus aureus. Pour ce faire, ils ont enduit des micromoteurs en magnésium de membranes de globules rouges qui présentaient la toxine staphylococcique α-toxine, ainsi qu’une couche de chitosan pour les aider à adhérer au mucus intestinal. Ensuite, ils ont ajouté un enrobage entérique qui protège les médicaments des conditions acides de l’estomac. Lorsqu’ils sont administrés par voie orale à des souris, les micromoteurs passent en toute sécurité dans l’estomac, puis l’enrobage entérique se dissout, activant les moteurs. L’imagerie de souris ayant reçu le vaccin a montré que les micromoteurs s’accumulaient beaucoup mieux dans la paroi intestinale que les particules non motorisées. Les micromoteurs ont également stimulé la production d’environ dix fois plus d’anticorps IgA contre la α-toxine staphylococcique que les particules staphylocoques.
Jusqu’à présent, ce petit moteur n’a été testé que sur des souris – mais les résultats sont prometteurs. En effet, ce dispositif permet de remplacer les injections par des vaccins oraux, ce qui, dans certains cas, facilite grandement l’administration des vaccins. D’autre part, cette recherche suggère que cibler l’intestin avec des vaccins peut conduire à une réponse immunitaire plus forte que les injections, ce qui signifie que ces petits médicaments motorisés pourraient annoncer une nouvelle ère de médicaments super puissants.
Un résumé de cette recherche a été publié dans Nano Letters
S’abonner
Connexion
0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents
Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments