L’aéronef Volocity, au design d’hélicoptère, va changer les modes de transports urbains dans le monde entier. Et c’est à l’occasion des JO de Paris qu’ils pourront décoller et atterrir à titre expérimental, suite à l’autorisation donnée par le gouvernement le 9 juillet dernier pour un déploiement dans la capitale.
Par un arrêté publié au Journal officiel, une plateforme flottante permettant le décollage et l’atterrissage de nouveaux taxis volants électriques sur la Seine, au niveau de la gare d’Austerlitz, vient d’être autorisée. Pas de passagers à bord, faute d’autorisation européenne, mais une opportunité exceptionnelle de démonstration grâce à la magnifique vitrine que sont les JO de Paris. L’exploitation commerciale de ces « eVTOL » doit attendre la certification de l’Agence européenne de sécurité aérienne ; mais des vols de démonstration gratuits seront permis durant la durée des Jeux (du 26 juillet au 11 août).
Cela pourrait changer après les JO si la certification intervient avant la fin de l’année. En effet, le décret autorise l’exploitation du véliport d’Austerlitz jusqu’au 31 décembre 2024, dans la limite de «deux mouvements par heure et 900 vols sur la totalité de l’expérimentation».
Il s’agit d’un transport révolutionnaire passant au-dessus des rues en respectant strictement les parcours désignés dans l’espace aérien inférieur. Le taxi aérien VoloCity volera dans les environnements urbains, sans bruit et sans émission. Il est destiné à transporter des passagers entre les Hubs de transport tels que les gares et les aéroports. Cela permettra de proposer d’autres options de mobilités que celles existantes, qui seront plus fluides, plus rapides et plus pratiques. L’appareil entièrement électrique est capable de réaliser un décollage et un atterrissage vertical. En 2011, Volocopter était la première entreprise à concevoir et faire voler un prototype de ce tout nouveau type d’appareil. Élaboré pour répondre aux normes et exigences rigoureuses de l’aviation définies par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), la conception innovante du VoloCity a déjà obtenu l’agrément DOA. Le VoloCity a été testé au cours de plus de 2000 d’essais, dans diverses versions de prototype. Les vols initiaux seront pilotés (1 pilote et 1 passager), pour finalement aboutir à un service entièrement autonome. Il a déjà reçu des autorisations de vol pour des configurations avec et sans pilotes lors de vols d’essai dans des villes comme Hambourg, Dubaï, Helsinki et Singapour.
Avec ses 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit, alimentés par neuf batteries rechargeables, le taxi permet des temps de rotations rapides. Au lieu du carburant, l’engin utilise une électricité plus durable et économique. Les composants mécaniques simplifiés minimisent le besoin de maintenance, de réparation et de révision de l’appareil. D’une autonomie de 35 kilomètres, ce petit hélicoptère peut voler jusqu’à 110 km/h et transporter – à ce jour – un seul passager en cabine, en plus du pilote.
Le cinquième élément
La mobilité aérienne serait-t-elle la solution aux problèmes de flux massifs de personnes dans les mégalopoles du monde entier ? Luc Besson s’y était attelé en 1997 … Science fiction, out ! Nous sommes désormais au seuil d’une petite révolution, même si « Nous ne sommes pas sur la mise en place de lignes de taxis volants dans le ciel de Paris, comme l’explique le ministère de la Transition écologique. Les eVTOL, c’est extrêmement nouveau, donc cela pose tout un tas de questions d’un point de vue réglementaire comme sur l’insertion dans l’espace aérien ou la classification des appareils. »
La société Volocopter développe des aéronefs propulsés électriquement qui sont amenés à transformer les transports urbains. Avec sa famille d’aéronefs (VoloCity, VoloRegion et VoloDrone), l’entreprise adopte une approche unique en développant la mobilité aérienne urbaine comme un écosystème holistique. En tant que première et unique entreprise d’eVTOL avec décollage et atterrissage verticaux électriques à avoir reçu l’agrément de l’Organisation de conception (DOA) de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA), Volocopter est clairement le leader de cet espace aérien. L’entreprise allemande s’est engagée à lancer des services d’aéronefs commerciaux dans des villes comme Singapour, Rome, NEOM et Paris dès 2024 (compter 135 € environ pour une course).
Autre objectif : ces taxis volants pourraient aussi envisager la possibilité d’être utilisés ultérieurement – grâce à des versions plus grandes – dans le domaine des évacuations sanitaires d’urgence, ou du transport d’organes. Volocopter a prévu d’ici à fin 2024 une version sanitaire du Volocity, dans le cadre d’un partenariat noué avec l’AP-HP et ses 38 hôpitaux parisiens. Une expérimentation similaire sera menée, en partenariat avec l’Adac, les services d’urgence médicale en Allemagne. L’objectif est de réduire les temps d’intervention des médecins et de transport de greffons, notamment.
« Paris va accueillir le monde » : le défi de l’été
Aujourd’hui, le trafic en Ile de France est de 34,5 millions de déplacements par jour ouvré et 9 millions de personnes prennent les transports en commun tous les jours.
Pendant ces JO, qui comptent accueillir plus de 11 millions de visiteurs, et où jusqu’à 500 000 spectateurs par jour se déplaceront en Île-de-France, trois mobilités cohabiteront : celle des athlètes, celle des spectateurs et celle des Franciliens. Pour accompagner les Franciliens dans leurs déplacements, plusieurs actions sont mises en place telles que l’augmentation de l’offre de transport, l’incitation à de nouveaux modes de déplacement, …
25 sites (13 dans Paris et 12 en Petite et Grande Couronne) vont être à desservir et 17 sites (dont 10 dans Paris et 7 en Petite Couronne) pour les Jeux Paralympiques. On sait que 50 sessions auront lieu par jour (767 sessions au total dont les 2 cérémonies), et 18 sessions sportives par jour pour les Jeux Paralympiques (261 sessions au total dont les 2 cérémonies) et l’objectif du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Mobilités est clair : permettre à 100 % des spectateurs de rejoindre les sites olympiques et paralympiques en transport en commun.
Un risque de saturation est inévitable avec une affluence record sur «certains sites en grande couronne». A titre d’exemple et selon les estimations d’Ile-de-France Mobilités, 40.000 spectateurs sont attendus à «l’Etoile royale (château de Versailles)», qui nécessiteront la présence de «deux bus par minute». A Saint-Denis, près de 60.000 personnes devraient être présentes aux abords du Stade de France.
Les transports en commun et les routes seront donc impactés par l’afflux de voyageurs et les restrictions de circulation. Un véritable défi… Alors que, selon la formule consacrée, « Paris va accueillir le monde », comment vont fonctionner les transports en période de Jeux, alors qu’ils peinent déjà au quotidien à assurer leur mission, entre grèves et multiples retards ?
Le taxi volant doit être mis en service sur trois liaisons : entre l’héliport d’Issy-les-Moulineaux et la barge de Paris-Austerlitz et avec l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École ainsi qu’entre l’aéroport du Bourget et celui de Roissy-CDG. Les vols de démonstration du VoloCity sont loin d’être une véritable offre de transport pour ces JO mais ils sont tout de même une première mondiale en milieu urbain dense, Paris étant la première capitale mondiale à mettre en service un « e-VTOL ».
Information de dernière minute, au 8 août 2024 : Les promoteurs du projet viennent d’annoncer ce jeudi 8 août à l’Agence France presse que les taxis volants ne voleront pas d’ici la fin des JO.