C’est la question que se posent de nombreux articles américains alors que les prototypes de voitures « sans conducteurs » se développent. La « Google car » connaît déjà une notoriété mondiale. C’est l’un des exemples des recherches en cours pour rendre nos véhicules plus intelligents, grâce à la communication entre véhicules et l’usage des technologies Big data.
Le président Obama a visité le 15 juillet un centre de recherche sur les autoroutes en Virginie (Turner-Fairbank Highway Research Center) pour saluer les progrès réalisés dans ce secteur et a testé un prototype. En juin dernier, Bill Shuster, président du Comité sur les transports et les infrastructures à la Chambre des Représentants a également testé un véhicule « sans conducteur » développé par l’université Carnegie Mellon, à quelques kilomètres du Congrès et a invité ses collègues à faire de même [1].
Des véhicules plus intelligents
Des technologies pour renforcer la « conduite autonome » sont déjà développées, certaines intégrées aux véhicules, et devraient se multiplier dans les années à venir (voitures qui se garent toutes seules, qui freinent automatiquement…). Certains modèles embarquant ces technologies sont déjà sur le marché.
Aujourd’hui la « Google car » fait office de référence en la matière. On définit une voiture intelligente par une voiture qui est capable de se conduire toute seule. Cette automobile du futur va plus loin en permettant au conducteur de lâcher totalement le volant et de se laisser conduire à la destination indiquée. Chaque décision prise a été analysée au préalable par la centrale de la voiture en prenant en compte de nombreux paramètres environnementaux (trafic, itinéraire, signalisation etc).
Des véhicules plus propres
Si l’on met généralement en avant les avantages en termes de sécurité, il ne faudrait pas oublier que ces véhicules plus intelligents sont également bénéfiques pour l’environnement. En effet, ils pourraient permettre de diminuer le risque d’accidents et d’éviter les embouteillages qu’ils génèrent, réduisant de fait les émissions. D’après les chiffres cités par le Président américain, 5,5 milliards d’heures sont passées dans les embouteillages, chaque année aux Etats-Unis, ce qui représente 120 milliards de dollars en temps perdu et en essence (soit 800 dollars par conducteur).
Les technologies en cours de développement et la communication de véhicule à véhicule devraient permettre de réduire les embouteillages. Les informations sur le trafic en temps réels, aujourd’hui disponibles, permettent déjà aux conducteurs d’adopter des itinéraires alternatifs. De même, certaines technologies permettent d’améliorer les performances du véhicules et sa consommation. Les véhicules « sans conducteurs » devraient permettre d’améliorer la consommation des véhicules encore davantage. D’après certaines études, si l’ensemble du parc automobile américain était remplacé par des véhicules sans conducteurs, la consommation d’essence pourrait être réduite de 20 à 30%, principalement grâce à l’optimisation des itinéraires suivis.
L’action du Congrès américain requise pour développer ces projets
Ces recherches ont été soutenues par les organismes de financement américain (notamment la National Science Foundation [2] mais également le Département des Transports américain, (le programme DARPA) et par les constructeurs automobiles. Le député Bill Shuster a d’ailleurs promis d’encourager le financement de l’innovation et de la technologie pour ces véhicules [3].
Des efforts du côté législatif seront également nécessaires en parallèle des efforts de recherche et développement. En effet, au-delà des aspects techniques, il existe de nombreux blocages réglementaires ou législatif, qui commencent à être évoqués au Congrès américain [4]. Il faudrait tout d’abord que ce type de véhicules soit autorisé sur les routes, ce qui n’est pas le cas actuellement (sauf pour des tests). Des questions de responsabilité se posent également [5]. Pour développer ce type de véhicules sur les routes, les fabricants demandent également aux élus de réserver un spectre radio spécifique (5,9 gigahertz) [6].
Si ces obstacles sont levés, certains estiment que ces voitures pourraient être sur les routes d’ici 5 ans [7].
(Source : ©Céline Ramstein, attachée scientifique adjointe et Privel Hinkati, attachée scientifique adjoint NTICS Ambassade USA / bulletins-electroniques.com – 19 seotembre 2014)
– [1] « Congress takes driverless car for a spin » – Laing, Keith – 24/06/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/o3kmF
– [2] « Bill Shuster: Generational Shift Will Smooth Acceptance of Driverless Cars » – Curry, Tom – RollCall – 24/06/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/btzpn
– [3] Voir l’analyse de la Brookings Institution sur le sujet par exemple: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/AMft5
– [4] « ITS America Statement on Rubio-Booker 5.9 GHz Spectrum Legislation » – Communiqué de presse de l’Intelligent Transportation Society of America – 20/06/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/IXreh
– [5] « Self-driving cars aren’t too far off » – Hickey, Megan – USA Today – 10/04/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/aHFwz
– [6] « ITS America Statement on Rubio-Booker 5.9 GHz Spectrum Legislation » – Communiqué de presse de l’Intelligent Transportation Society of America – 20/06/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/bTpRI
– [7] « Self-driving cars aren’t too far off » – Hickey, Megan – USA Today – 10/04/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/I7dkx