Le monde fait face à l’épidémie de coronavirus. Pour tenter d’enrayer la propagation du virus, les gouvernements prennent des mesures limitant les contacts et les activités. Dans ce cadre, l’UCLouvain lance une vaste enquête pour savoir comment et en quoi le confinement affecte le bien-être psychologique et social de la population. Cette enquête sera proposée, dès ce samedi 21 mars 2020, aux populations belges, françaises, hollandaises et britanniques. L’objectif ? Déterminer l’impact du confinement sur le bien-être psychologique et social de la population.
Les questions que se posent les chercheurs :
– En quoi et, surtout, dans quelles proportions le mode de vie de la population a-t-il changé avant et pendant le confinement (activités sociales, sportives, culturelles, utilisation des réseaux sociaux) ?
– Quels sentiments éprouve aujourd’hui la population, face au confinement : en termes de santé, santé mentale, activité physique, emploi, contacts sociaux
– Quelle est l’importance de l’isolement de la population ? Sur quelle aide peut-elle compter ? Est-elle soutenue moralement ? Aide des voisins ? Liens sociaux ?
– Infos sur la santé des répondants : est-on porteur ou non du corona, infectés par la grippe ?
– En termes de travail : combien de jours de travail sur la semaine, comment (télétravail), quelle situation en termes de revenus, (sur)charge de travail, charge liée aux enfants ?
– Quels impacts sur la santé mentale : concentration, sommeil, sentiment d’(in)utilité, stress ?
L’objectif de Vincent Lorant, chercheur UCLouvain, est de « Connaître l’effet du confinement sur les relations sociales et donc sur la santé mentale ». Pourquoi ? « Les relations sociales sont une composante importante de la santé mentale. Or le confinement réduit les contacts sociaux. Quel sera l’impact à court, moyen et long terme ? »
Peu d’études, ont, jusqu’à présent, étudié la modification des relations sociales sur la santé mentale. « Cette enquête permettra d’apporter des éléments de réponses ».
Autre intérêt de cette étude ? « Actuellement, les pouvoirs publics ont mis leur énergie sur la gestion de l’épidémie. Du coup, les autres risques sont oubliés ». Or une partie de la population est fragile, psychologiquement. Ces personnes ont besoin de soins de santé, aujourd’hui suspendus. « La situation pourrait se dégrader en termes de santé mentale (suicides) ».
Cette recherche est coordonnée par Vincent Lorant, professeur de sociologie de la santé à l’UCLouvain, en collaboration avec l’Université d’Anvers et l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) en France.