Résultat d’un an de réflexions collectives avec des acteurs majeurs du secteur de l’agroalimentaire, un rapport de l’association Noé propose 6 recommandations pour transformer de manière ambitieuse leurs filières d’approvisionnement et participer ainsi à restaurer la biodiversité des milieux agricoles.
Rassembler acteurs de l’agroécologie et des filières industrielles dans un but commun
Alors que tous les indicateurs de biodiversité sont dans le rouge, l’association Noé (1) est convaincue que l’agriculture de demain doit lui redonner toute sa place et participer au maintien d’écosystèmes qui assurent (gratuitement) de nombreux services environnementaux.
Pour cela, Noé a choisi de développer des partenariats avec les entreprises agroalimentaires pour des filières agricoles durables. Acteurs économiques clés, entre le producteur et le consommateur, elles se doivent de devenir de véritables leviers pour le développement à grande échelle de pratiques agroécologiques favorables à la biodiversité.
Forte de son expérience avec le programme LU’Harmony (Groupe Mondelez International), Noé s’est entourée pendant un an d’experts et d’acteurs des filières agroalimentaires pour proposer une trajectoire ambitieuse et réaliste ainsi que des solutions permettant de tendre vers un approche agroécologique dans des filières fortement industrialisées.
Des entretiens individuels et une série de trois ateliers ont d’abord permis de travailler sur le cas des filières blé et grandes cultures. Le colloque « Biodiversité & Agriculture – Quelles solutions pour la transition agroécologique des entreprises agroalimentaires ? » organisé le 28 novembre 2017 a constitué la dernière étape avant la rédaction de ce document. Plus de 100 entreprises, chercheurs, institutions, agriculteurs, ONGs, associations, bureaux d’études, collectivités et particuliers, sont venus enrichir les premiers résultats et les analyser à l’aune des problématiques de nouvelles filières (polyculture-élevage, maraîchage, arboriculture, viticulture).
Vers des stratégies d’entreprises au service de l’agroécologie
Ces travaux ont soulevé une condition fondamentale à l’établissement d’une agriculture plus respectueuse des hommes et des écosystèmes : tous les acteurs du système agroalimentaire, et en premier lieu les agriculteurs et ceux qui les accompagnent sur le terrain, doivent s’approprier pleinement les principes écologiques qui fondent la production agricole. Diversification des cultures et des paysages, préservation de la vie du sol, autonomisation vis-à-vis des intrants de synthèse, etc., il va de la responsabilité de l’aval des filières d’assurer la viabilité des systèmes de production qui appliquent ces principes. Comment intégrer ces nouveaux enjeux à tous les échelons des filières ? Comment accompagner et soutenir les changements de pratiques sur le terrain ? Comment valoriser efficacement les productions agroécologiques ? Comment traduire clairement ces sujets complexes pour orienter l’acte d’achat ?
Autant de questions auxquelles ce rapport apporte des pistes d’actions illustrées par les retours d’expériences de neuf entreprises et groupements de producteurs. Du développement de nouveaux modèles économiques et relations commerciales, à la sensibilisation du consommateur, en passant par l’innovation industrielle, ces solutions touchent à tous les métiers de l’entreprise.
Dans la continuité de ces travaux et pour développer des solutions opérationnelles, Noé a créé, avec CDC Biodiversité, le groupe de travail AGATA (AGroAlimentaire et Transition Agroécologique). Coopératives agricoles, négoces, groupements de producteurs, industriels de la transformation et distributeurs de toutes filières, sont invités à participer à la construction de références, outils et méthodes opérationnelles pour la transition agroécologique et une biodiversité positive dans les filières agroalimentaires.
Plus d’informations et inscriptions sur le site internet de Noé, www.noe.org (rubrique Actualités) pour télécharger le rapport complet.
(1) Association d’intérêt général, Noé a pour mission de sauvegarder et de restaurer la biodiversité. En France et à l’international, Noé met en œuvre des programmes de conservation d’espèces menacées, de préservation d’espaces naturels, ainsi que des programmes de formation, d’éducation et
d’accompagnement visant à encourager des changements de comportements plus respectueux de l’environnement, en reconnectant l’Homme à la nature.
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