Entre la sortie de l’iPhone 5 qui relance le débat sur les chargeurs universels et les questions récurrentes autour de la quantité de déchets générée par notre société de consommation, on entend beaucoup parler d’obsolescence programmée ces temps-ci.
En attendant que les industriels prennent vraiment la mesure de leur responsabilité et cessent de limiter la durée d’utilisation des produits afin d’en augmenter le taux de remplacement, le web regorge de pépites qui aident à prolonger la vie des objets. Parmi elles se trouvent Sugru, une pâte à base de silicone qui permet de tout réparer, ou presque.
De quoi « fixer » le futur
L’idée naît dans la tête de Jane ní Dhulchaointigh en 2003: la jeune eco-designeuse irlandaise en a assez d’acheter de nouveaux objets. Ce qu’elle veut, c’est pirater ce qu’elle possède pour en adapter l’usage à ses besoins. Son métier et sa passion pour la sculpture lui permettant de s’amuser avec les matériaux, elle invente initialement une composition à base de sciure de bois, de poussière et de silicone. « C’était très moche » reconnaît-elle, mais cela lui permet alors de tout réparer dans la maison.
La première version de Sugru
Son diplôme en poche, elle décide de se consacrer à l’amélioration de sa trouvaille : pour cela, il lui faudra six ans de recherche et pas moins de 6000 tentatives réalisées main dans la main avec des ingénieurs à la retraite spécialisés dans le silicone. Mais le jeu (dont le terme gaélique « sugru » est un dérivé) en vaut la chandelle : le composant obtenu (le Formerol) relève du miracle, il s’utilise sur tout type de surfaces, durcit à température ambiante et devient ultra-résistant (il passe à la machine et ne craint pas la chaleur). Dans mon entourage, certains parlent de « reine des colles » quand d’autres estiment que nous sommes là « à mi-chemin entre la patafix, la pâte fimo et le kit du plombier ».
Sur le web, les fans (les « gurus ») sont nombreux à partager leurs applications. Mon amie Shabnam, grâce à qui j’ai découvert le produit, m’a convaincue en me montrant ses câbles d’ordinateur et de téléphone portable réparés de manière solide et efficace avec cette pâte. « Je suis adepte, car je peux enfin renforcer, détourner et réparer à souhait des choses programmées pour l’obsolescence » confie-t-elle.
Sugru a reçu plusieurs récompenses, dont celle de la meilleure invention de l’année descernée par le magazine Time en 2010. La petite vidéo suivante vous montre comment appliquer cette pâte à réparer et vous donnera quelques idées d’applications supplémentaires :
Pour en commander, il faut se rendre sur le site de Sugru. Compter 12£ (environ 15 euros) pour huit sachets à utiliser sous six mois. Et autant vous le dire : chez moi, il y en aura bientôt un peu partout (une patère à réparer dans la salle de bain, une chaise bébé dont l’attache a lâché il y a peu, un babycook dont la poignée ne va pas bien…)
Pour apprendre à bien réparer
Parmi les autres pépites du web utile pour se préserver de l’obsolescence programmée, je voulais aussi vous signaler l’existence du site CommentReparer.com, devenue une ressource indispensable pour apprendre à ne pas jeter dès que c’est cassé.
Conçu comme un « forum pour le système de Questions/Réponses et un Wikipédia pour la base de connaissances qui s’enrichit au fur et à mesure et se structure selon les sous-catégories les plus utiles, il est proche des forums de bricolage pour sa thématique mais ouvert aux néophytes par le principe d’entraide mutuelle » explique son créateur, Damien Ravé.
A consulter sans modération, en fait. Sans oublier l’ensemble des sites qui permettent aujourd’hui de louer, troquer, emprunter à volonté…
A propos du Blog Même pas mal !
Même pas mal n’est pas un punching-ball, mais un espace d’exploration et de discussions sur les alternatives qui s’offrent à nous pour vivre autrement et s’adapter aux crises. Les problématiques sont complexes, mais surtout pas de panique : de nombreuses solutions existent et ce blog est là pour échanger sur les bons (et mauvais !) plans de demain.
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