De la viande imprimée… Miam !?
Imprimer son steak, telle est l’idée en laquelle croit Peter Thiel, l’ancien administrateur historique de Facebook, dont la fondation a récemment attribué 350 000 dollars à Modern Meadow, une start-up qui prévoie d’utiliser la technologie d’impression 3D pour tenter l’expérience.
Alors que certaines études pointent du doigt l’impossibilité pour la population mondiale de poursuivre le régime carné actuel d’ici 2050, Modern Meadows (les « prairies modernes ») entend utiliser cette technologie pour fabriquer de la viande artificielle. « Quand on regarde l’ensemble des ressources sollicitées pour un hamburger, on réalise à quel point cela créée un vrai désastre environnemental » affirmait il y a peu Andras Forgacs, le cofondateur de la société avec Gabor Forgacs, son père.
La technologie utilisée s’inspire pour cela de celle mise au point dans le milieu de la médecine régénérative : une cartouche contient des cellules de tissu, l’autre un hydrogel qui permet d’agréger le tout, et le lancement de l’impression donne naissance au tissu désiré. Une technologie de laboratoire que connaissent bien les deux entrepreneurs pour avoir participé et favorisé la commercialisation de l’impression biologique par le biais de leur précédente entreprise, Organovo, spécialisée dans l’usage de l’impression 3D pour des fins médicales (test de médicaments ou greffes tissulaires).
Lindy Fishburne, responsable du Breakout Labs à l’origine de la bourse attribuée à Modern Meadows, estime qu’il s’agit là « d’un projet ayant la capacité de créer une solution économique et compatissante à un problème global »… sans parler de la souffrance animale, mise en exergue par les Forgacs, qui comptent aussi fabriquer ainsi du cuir artificiel.
Pour l’instant, l’initiative n’en est encore qu’à ses débuts : aucune mention ne figure leur progrès sur le site du ministère américain de l’agriculture et leur premier objectif est de créer un morceau de viande synthétique propre à la consommation d’une longueur d’un pouce environ (2 x 1 x 0,5 centimètres).
En attendant de déguster de « la viande imprimée le… », le mieux serait peut être de lire l’excellent Faut-il manger des animaux, de Jonathan Safran Foer et d’apprendre à manger végétarien sans devenir chèvre ! Ou de suivre le conseil de Pierre Rabhi : ne plus se souhaiter « bon appétit », mais « bonne chance »…
Pour aller plus loin :
– Lire : la première impression 3D d’un tissu humain sur Desaunay.com ou imprimer des muscles ou des organes
– Lire artice UP’ : Imprimer nos muscles et nos organes en 3D
(Article paru dans Blog d’Anne-Sophie Novel – lemonde.fr)
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