Les français de la TV connectée - Hubee - UP' Magazine

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    Les français de la TV connectée – Hubee

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    Dans le déve­lop­pe­ment d’applications pour les set-top-box et TV connec­tées, on retrouve trois loups blancs dans l’écosystème fran­çais : Wiz­Tivi (déjà vu), DotS­creen (que nous ver­rons bien­tôt) et Hubee, l’objet de cet épisode d’une longue série d’articles en cours sur les acteurs fran­çais de la TV connec­tée (cf le début qui annonce la couleur).

    Hubee est un peu plus spé­cia­lisé que ses deux prin­ci­paux concur­rents car il se foca­lise plu­tôt sur les appli­ca­tions de catch-up et de vidéo à la demande. Mais c’est une spé­cia­li­sa­tion toute rela­tive car en matière de TV connec­tée, la catch-up et la VOD sont les pre­miers ser­vices consom­més par les télé­spec­ta­teurs. En tout logique, c’est donc la prio­rité des socié­tés du secteur.

    Hubee a en tout cas déve­loppé toute une infra­struc­ture de back-office assez packa­gée pour gérer ces deux types de ser­vices et avec un outillage assez étoffé sur la par­tie ges­tion en backof­fice. Ceci étant, la société est aussi à même de déve­lop­per des appli­ca­tions, des ser­vices et des por­tails de ser­vices dans les envi­ron­ne­ments de TV connec­tées et set-top-box au-delà de la vidéo à la demande et de la catch-up.

    fredericpieHubee a été créée par Fré­dé­ric Pie (ci-contre, lors du Col­loque NPA de juin 2012) qui a une longue his­toire dans la vidéo avec la créa­tion de Vodeo en 2004 qu’il a quitté en 2009 lors de sa revente au groupe Le Figaro. C’était et c’est tou­jours un por­tail vidéo spé­cia­lisé dans les docu­men­taires. Ils sont prin­ci­pa­le­ment consom­més sous forme de S-VOD (8€ par mois) et sur micro-ordinateur. Hubee a été créé en 2009 en conser­vant les actifs tech­niques de Vodeo, à savoir la pla­te­forme de vidéo à la demande qui en était la souche. Hubee a ensuite opéré le ser­vice Vodeo pen­dant quatre ans.

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    Com­pre­nant une ving­taine de collaborateurs, la société tra­vaille sur­tout sur les pla­te­formes des FAI fran­çais, Bouygues Télé­com et Free en pre­mier, sur les pla­te­formes web stan­dards et puis sur les TV connec­tées et notam­ment Sam­sung et LG Elec­tro­nics, les deux lea­ders du mar­ché en France.

    Le cœur de la boîte à outils de Hubee per­met de conso­li­der des conte­nus d’origine et de qua­lité tech­nique variée, de les orga­ni­ser puis de les valo­ri­ser par la dif­fu­sion et la vente en mode multi-écrans : web, FAI, TV connec­tées et tablettes et en mode multicanal.

    La pla­te­forme

    L’offre de Hubee s’articule autour d’une pla­te­forme tech­nique de dis­tri­bu­tion et de valo­ri­sa­tion de conte­nus vidéo. Elle se décline d’une part sur la VOD (payante) et de l’autre sur la cat­chup (finan­cée par la publi­cité). Et elle est com­plé­tée de l’outillage pour inté­grer de la publi­cité. Le tout étant adap­table aux dif­fé­rents écrans de l’univers de la TV connec­tée, que l’on pour­rait appe­ler « l’expérience télé­vi­suelle connec­tée » qui va de la TV aux smart­phones et tablettes en pas­sant par les PC et les box des opérateurs.

    Voici les grandes briques de la pla­te­forme de catch-up (cf schéma ci-dessous) qui se connectent aux dif­fé­rentes briques exis­tantes des clients pro­fes­sion­nels (chaines TV en amont, FAI en aval, sachant que nombre de ser­vices de catch-up sont « over the top », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas gérés par les FAI) :

    Le Media Assets Mana­ge­ment (MAM) où sont gérés les conte­nus média et notam­ment leur conver­sion en entrée dans un for­mat dit « pivot » com­mun et en sor­tie, dans les for­mats des­ti­nés aux tuyaux et ter­mi­naux cibles. Ils sont ensuite sto­ckés. Chez Hubee, le trans­co­dage est réa­lisé par des pres­ta­taires externes spé­cia­li­sés comme Cognac Jay Image, une filiale de TDF dont nous avions parlé dans l’épisode pré­cé­dent et deux autres fran­çais, PixA­gi­lity et DVMR). Cer­tains for­mats sont des­ti­nés au strea­ming, d’autres au télé­char­ge­ment. Ce pro­ces­sus qui peut inté­grer la récu­pé­ra­tion de sup­ports phy­siques (cas­settes Beta­num, etc) res­semble au ser­vice d’ingestion que nous avions décou­vert chez M6 en 2011.

    Le Content Mana­ge­ment Sys­tem (CMS) qui traite des don­nées de ges­tion des conte­nus, les méta­don­nées (titres, des­crip­tion, langues) et aussi les droits d’usage (ces conte­nus seront dis­po­nibles sur quels écrans et à quels moments) qui condi­tion­ne­ront leur dif­fu­sion. C’est à ce niveau que sont conso­li­dées et pré­sen­tées les don­nées sta­tis­tiques de vente et de consom­ma­tion des conte­nus selon les tuyaux et écrans. Le CMS est aussi est un ser­veur d’application, mais pour les outils de ges­tion des­ti­nés aux clients de Hubee. C’est à ce niveau que sont défi­nis le prix, le mode de vente, le calen­drier de publi­ca­tion des conte­nus et les pla­te­formes de dis­tri­bu­tion ciblées.

    Le ges­tion­naire d’Ad Ser­ver, AdHu­bee, une brique d’intégration de la publi­cité dans les flux vidéos de la catch-up ou de la VOD gra­tuite. Les vidéos des publi­ci­tés suivent un par­cours voi­sin des conte­nus de la catch-up pour être trans­co­dées, sto­ckées et dif­fu­sées. Inter­viennent d’autres acteurs comme les agences médias et les régies publi­ci­taires en ligne telles que celle de l’anglais Video­plaza ou encore du fran­çais Sti­ckyAds TV, une autre star­tup que nous allons creu­ser dans cette série. AdHu­bee se connecte aux Ad ser­vers du mar­ché et inter­prète leurs ordres et gère ensuite les flux de vidéos et don­nées. Les annonces sont inté­grées au flux de ser­vice de catch-up sous forme de publi­cité pré-roll (pub avant le pro­gramme) ou mid-roll (pub au milieu du pro­gramme) aux for­mats et dimen­sions stan­dards de l’IAB (Interet Adver­ti­zing Bureau, une asso­cia­tion pro­fes­sion­nelle qui stan­dar­dise les for­mats de la publi­cité en ligne). Les don­nées sont encap­su­lées dans le for­mat de méta­don­nées Digi­tal Video Ad Ser­ving Tem­plate (VAST) 3.0 lui aussi issu de l’IAB.

    Un ser­veur de catch-up qui est en géné­ral ins­tallé chez les FAI. Dans le cas de Free par exemple, ces ser­veurs sont situés dans le data-center de Vitry sur Seine de l’opérateur, que ce soit d’ailleurs pour les ser­vices de Free en tant que FAI, ou pour le compte de tiers en « over the top ». Il peut être relié à des briques externes comme des guides de pro­grammes et des outils de per­son­na­li­sa­tion et de recom­man­da­tion tels que celui de la star­tup fran­çaise Cognik. Dans le cas de la catch-up comme celui de la VOD, la pla­te­forme Hubee est connec­table à plu­sieurs opé­ra­teurs et FAI différents.

    Un ou plu­sieurs ser­veurs appli­ca­tifs qui gèrent la couche de pré­sen­ta­tion adap­tée aux dif­fé­rents types d’écrans. Un tel ser­veur doit sup­por­ter deux modes appli­ca­tifs : le « client léger » basés sur les stan­dards du web uti­lisé pour la ver­sion « web – PC », les TV connec­tées et les box, et le mode « appli­ca­tion native », adapté aux pla­te­formes mobiles comme Android (écrit en Java) et iOS (Objec­ti­veC) sachant que le mode client léger peut aussi être uti­lisé dans les appli­ca­tions natives, mais avec une per­for­mance géné­ra­le­ment moindre. Là encore, ce ser­veur est géné­ra­le­ment situés chez un FAI. Dans un cas, le ser­veur gère la couche de pré­sen­ta­tion (en géné­ral, du PHP qui génère de l’HTML cou­plé à du JavaS­cript), dans l’autre, il four­nit des ser­vices web sous forme d’API (appli­ca­tion pro­gram­ming inter­faces) qui sont exploi­tées par les appli­ca­tions natives. Dans les faits, les appli­ca­tions web uti­lisent aussi ces APIs.

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    Il y a beau y avoir des briques tech­no­lo­giques bien détou­rées dans cette pla­te­forme, elle s’adapte aux nom­breux contextes clients. Elle se relie par exemple aux dif­fé­rents sys­tèmes des chaines TV (en amont) et des opé­ra­teurs télé­coms (en aval).

    Hubee décline aussi sa pla­te­forme pour la VOD, avec pas mal d’éléments tech­niques com­muns avec la catch-up, notam­ment pour la par­tie inges­tion et dif­fu­sion des conte­nus qui relève du même prin­cipe même dans un cas, on gère un cata­logue (VOD) et dans un autre (catch-up) un flux broad­cast que l’on déli­néa­rise. C’est dans la ges­tion de cata­logues de conte­nus au niveau CMS et dans la moné­ti­sa­tion que se situent les variantes. La ges­tion est plus lourde côté VOD que catch-up car les conte­nus peuvent pro­ve­nir de cata­logues dif­fé­rents et que l’offre est géné­ra­le­ment bien plus abon­dante que celle de la catch-up qui ne couvre qu’une semaine de dif­fu­sion d’une ou plu­sieurs chaînes de TV. C’est ainsi qu’il faut gérer les outils d’éditorialisation des conte­nus comme l’ajout ou l’édition des des­crip­tifs (image de réfé­rence, résumé, caté­go­ri­sa­tion par genre, tea­ser vidéo, revue de presse, …). L’offre de Hubee intègre un véri­table work­flow métier de ges­tion des droits qui intègre le pro­ces­sus d’acquisition des conte­nus y com­pris la ges­tion des contrats.

    Réa­li­sa­tions

    Voici main­te­nant diverses réa­li­sa­tions de Hubee construites à par­tir des briques que nous venons de voir :

    hubee1– Le por­tail de catch-up de Free qui couvre 48 chaines TV. C’est la fameuse mosaïque de chaine qui per­met ensuite d’ouvrir une appli­ca­tion de catch-up par chaîne, elle-même sou­vent déve­lop­pée par Hubee. C’est ce que l’on pour­rait appe­ler un modèle ver­ti­cal de catch-up, à savoir que le télé­spec­ta­teur doit cher­cher son contenu dans l’application de chaque chaine. Un modèle hori­zon­tal consis­te­rait à pro­po­ser soit un guide de pro­gramme dans le passé (reverse EPG) avec en ligne les chaines et en colonne le temps, soit un moteur de recherche pour faci­li­ter les choses. Soit les deux. En France, on n’en est pas encore là. Les chaines cherchent à pré­ser­ver leur espace aussi bien dans les box des FAIs que sur le web. Ce qui n’empêche pas, cepen­dant, des acteurs hori­zon­taux d’émerger comme PlayTV. Mais seule­ment sur le web, pas encore dans les box des FAI. Un jour peut-être…

    – L’application M6 Replay décli­née dans les por­tails de cat­chup des FAI et aussi sur les TV connectées.

    – Les appli­ca­tions de VOD ABC­Tek et Dis­ney­Tek – les deux étant dans le même groupe média US, Dis­ney – chez Free qui per­mettent de consom­mer des vidéos de séries TV comme Des­pe­rate Hou­se­wives ou des films ou émis­sions TV de Dis­ney. Avec une par­ti­cu­la­rité : la pos­si­bi­lité de réa­li­ser un achat défi­ni­tif des conte­nus, à savoir que leur licence d’usage est per­pé­tuelle et multi-écrans. Cela passe par un email envoyé avec un lien de télé­char­ge­ment d’une ver­sion Divx pro­té­gée qui est lisible sur plein d’appareils. Ceci mini­mise les couts de dif­fu­sion par rap­port à de la VOD strea­mée qui serait visua­li­sée plu­sieurs fois par le téléspectateur.

    – De nom­breux ser­vices de VOD ont été déve­lop­pés par Hubee aussi bien pour les box des opé­ra­teurs que sur les Smart TV de construc­teurs (Sam­sung, etc). On les retrouve ainsi avec l’INA (sur les box de Free et Nume­ri­cable), Fil­moTV (docu­men­taire) sur TV Sam­sung, LG Elec­tro­nics et Phi­lips, MTV (musique) sur TV Phi­lips, Dis­ney­Na­ture sur box Orange et SFR, Mar­mi­ton (recettes de cui­sine), Uni­vers­Ciné (cinéma) chez Free, FHV (cinéma) aussi chez Free. Et aussi, dans le sec­teur de la vidéo pour adultes, avec Dor­cel (et ses 10 marques blanches asso­ciées) sur le web, les box Bouygues Télé­com et Free, et les TV Phi­lips et Pana­so­nic, Pink & Gay sur Free et Hot VOD égale­ment sur Free. S’appuyant sur de la vidéo, on peut aussi citer le ser­vice de coa­ching santé per­son­na­li­sable Coa­ch­Club, qui est dis­po­nible sur les Smart TV de Sam­sung à l’échelle mondiale !

    – Les ser­vices de VOD et de catch-up sur PC pour France Télé­vi­sion (Pluzz), Fil­moTV et TCM. Sachant qu’à l’époque de Vodeo, les équipes de Fré­dé­ric Pie avaient aussi tra­vaillé à par­tir de 2005 sur les pla­te­formes de VOD de War­ner, de la FNAC et de TV Monde. Hubee est aussi en train de déve­lop­per la par­tie VOD de Pluzz pour les box des prin­ci­paux opé­ra­teurs et divers construc­teurs de Smart TV après avoir réa­lisé la ver­sion de Free.

    – Des ser­vices inter­ac­tifs assez diver­si­fiés avec Le Figaro, Tokup (recherche de ser­vices, star­tup finan­cée par Kima Ven­tures), Forum des images (news et for­ma­tion sur le cinéma) et AuFe­mi­nin TV, des­tiné aux Smart TV de LG Elec­tro­nics, avec le sup­port de leur télé­com­mande gyroscopique.

    – L’agrégation de ser­vices pour les FAI et les construc­teurs de TV.

    Hubee est der­rière la pla­te­forme de ser­vices des BBox de Bouygues Télé­com avec la ges­tion des chaines en direct, des bou­tiques de VOD et la catch-up.

    Hubee a aussi réa­lisé la fonc­tion­na­lité Smar­tRe­play des Smart TV de Sam­sung qui per­met de visua­li­ser la catch-up de quelques chaines TV et des vidéos de ser­vices en ligne qui n’ont pas de canal broad­cast dans la TNT. Cela concerne aussi bien le ser­vice Pluzz de France Télé­vi­sions que celui de France 24, Gulli et BFM TV, mais aussi l’AFP, Le Figaro, Kon­bini (culture pop) et Neo­po­dia (vie pra­tique). L’interface uti­li­sa­teur est homo­gène entre ces dif­fé­rents canaux mais les conte­nus res­tent ver­ti­ca­li­sés dans des silos, comme dans le por­tail de catch-up de Free. Les chaines TV sont bien moins repré­sen­tées que sur le por­tail de catch-up des FAI. D’autres pré­fèrent pro­po­ser leur propre appli­ca­tion native dans le por­tail d’applications du construc­teur voire un ser­vice HbbTV comme pour Arte, NRJ12 et TF1. . France Télé­vi­sions reste cepen­dant celui des broad­cas­ters qui met le plus d’œufs dans des paniers dif­fé­rents dans la TV connec­tée avec à la fois une appli­ca­tion HbbTV (source Wiz­Tivi, mais limi­tée à C’est dans l’Air pour la catch-up pour l’instant), la catch-up via Smar­tRe­play (dans le cas de Sam­sung) et dans deux appli­ca­tions natives. De quoi y perdre un peu son latin pour ce qui est du téléspectateur !

    Hubee a déve­loppé une ving­taine de ser­vices pour les TV connec­tées de LG Elec­tro­nics, lan­cés en sep­tembre 2011, ainsi que pour Phi­lips égale­ment pour leurs TV connec­tées. Enfin, ont aussi été au menu quelques ser­vices pour Toshiba Places avec la plate-forme tech­no­lo­gique de Wiz­tivi, une forme de « coopé­ti­tion ». Avec pour com­men­cer Chro­no­resto, un ser­vice de com­mande de repas (Pizza, sushi) à domi­cile. Et oui, la pizza au bout de la télé­com­mande, ils l’ont fait ! Il y a aussi Jeuvideo.com (groupe Hi-Media) et aussi maTVPratique.com, un ser­vice de vidéos pour la vie pra­tique avec un cata­logue de 8500 vidéos courtes dont nous retrou­ve­rons l’un des fon­da­teurs, Oli­vier Regri­gny, dans une autre star­tup de ce pano­rama, eJeed, l’activité maTV­Pra­tique fai­sant main­te­nant dans le groupe Prisma Presse.

    Lire la suite de l’article sur le blog d’Olivier – Opinions libres

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