Des «Girouettes» électroniques affichent les tweets géolocalisés en centre-ville. Et dans le cadre du Festival Futur en Seine, l’agence lyonnaise Biin (Bureau d’idées nouvelles) exposera ce projet igirouette du 14 au 17 Juin 2012 au CENTQUATRE à Paris
Le projet Girouette, développé par Vincent Autin et soutenu par l’ERASME, avait été lancé en 2011 à l’occasion de la Fête des Lumières et du forum des Interconnectés à Lyon.
Il s’agit de panneaux de signalisation multidirectionnels qui s’alimentent des contributions des internautes sur les réseaux sociaux en reprenant et affichant des tweets géolocalisés ou de courts textes envoyés depuis l’application Web dédiée. Les messages des internautes apparaissent sur les Girouettes après modération, à l’échelle d’une rue, d’un festival, d’un salon, d’une ville ou encore d’un campus pour en refléter l’activité. Girouette utilise les contributions des réseaux sociaux pour une nouvelle approche de la ville, aussi bien dans la mobilité quotidienne des usagers que dans la découverte et la surprise de celle-ci.
La Girouette est composée de deux flèches en structure acier, d’une vitre PMMA et d’un mât en acier. Chaque panneau est équipé d’un écran LEDs couleurs de 96×32 pixels, d’une carte de contrôle et d’un moteur. L’un des deux panneaux du prototype comprend en plus une carte mère, une carte wifi et un bloc d’alimentation. Comment ça fonctionne ? La Girouette est autonome. Un programme est connecté à un flux Twitter via une liaison WIFI. Toutes les 4 minutes, le logiciel intégré collecte sur Twitter tous les messages géolocalisés à proximité de l’objet et/ou portant le ou les tags relatifs au quartier ou à la ville. Les usagers souhaitant partager des informations les postent sur Twitter. La Girouette la plus proche prend en charge l’information, l’affiche et indique la direction de l’événement concerné. Le logiciel calcule automatiquement la distance à parcourir et la traduit en minutes pour la diffuser sur les Girouettes.
Le fonctionnement : sur chaque Girouette se trouve un QR Code. En le flashant depuis son smartphone, l’utilisateur accède à un site optimisé pour les petits écrans (ou en tapant l’url http://m.girouette.fr/ directement depuis son navigateur). On pourra donc envoyer un message sur le réseau. Par défaut, l’application dédiée cherche toutes les 4 minutes les messages tagués ou géolocalisés dans le réseau Twitter. Cela dit, tous les smartphones ne permettent pas l’envoi de message géolocalisé. Flasher un QR-CODE sur une Girouette permet d’associer à son message un point de géolocalisation. Après avoir tapé son message, on indique sur une carte la zone où se trouve la cible de son message. On pourra également suivre les messages du réseau grâce à une interface qui permet de suivre tous les messages triés par l’application dédiée iGirouette. En sélectionnant un message, l’interface mobile géolocalise l’utilisateur sur la carte et lui propose le chemin le plus court pour atteindre l’événement. Si la distance est trop longue, l’interface mobile propose différents moyens de s’y rendre, par les transports en commun ou par le co-voiturage. Les Girouettes et les applications développées pour leurs usages utilisent la capacité de l’ensemble des réseaux sociaux pour chercher une information. Les messages d’une Girouette seront sauvegardés grâce au QR Code directement depuis le site mobile. Il suffit alors d’indiquer son adresse email, son compte Twitter ou son compte Facebook.
Des quantités énormes de données circulent chaque seconde au dessus de nos têtes. Aucune solution n’existe pour accéder à ces informations. Il est important aujourd’hui de concevoir non pas de nouveaux services, mais un moyen d’accès à ce service. C’est une « interface publique » permettant un accès à ces informations en ville. L’idée est ici de proposer une interface ouverte, et non privée comme le sont nos téléphones ou nos ordinateurs.
La matérialisation des réseaux sociaux pour une ville contributive : Girouette assume le partage des informations créées sur les réseaux sociaux en les triant. Cette matérialisation des réseaux sociaux en ville (qu’ils soient informatifs, ludiques ou promotionnels…) permet à chacun de participer à l’activité de son quartier. Girouette distribue les informations des réseaux à l’échelle de la ville, du quartier et de la rue en fonction des événements. Un réseau local se développe où chacun apporte sa propre contribution. Le projet Girouette peut être installé en intérieur, comme en extérieur. Le prototype a cependant été réalisé pour une installation en intérieur.
Girouette esgt un projet développé par Vinvent Autin et soutenu par ERASME (Établissement pour la Recherche et l’Accès au Savoir par le Multimédia et l’Expérimentation). Depuis 1998, le centre ERASME développe l’utilisation des technologies de l’information au sein du Département du Rhône. L’une de ses premières et principales tâches a été de suivre le déploiement de réseaux haut débit (câble et Wifi) sur le territoire rhodanien et d’accompagner l’utilisation de ces réseaux par les collectivités locales.
Qui est Vincent Autin, designer objet/interface ? Jeune designer, Vincent travaille à l’intégration du design dans les nouvelles technologies de l’information. Il a suivi pendant 4 ans une formation en design de produit à Lille, Paris et Lyon. « L’usage est une observation prépondérante pour en créer une interface. Je m’intéresse tout particulièrement à leur manipulation et leur interprétation par les utilisateurs ».
Qu’est-ce qui l’a poussé à porter le projet Girouette ? Il n’est plus que jamais d’actualité d’associer les objets quotidiens aux puissances des réseaux informatiques. L’innovation des interfaces passera par l’objet. Ce qui l’intéresse est que l’ordinateur comprenne son utilisateur et non l’inverse, être dans une logique de «faire pour apprendre» et non «apprendre pour faire».
Une raison de croire en son projet ? « Nous vivons d’ores et déjà dans une ville numérique. Nous voyageons grâce à une carte magnétique, nous payons grâce à une carte à puce, nous pouvons téléphoner de n’importe où, nous empruntons des livres grâce à une carte électronique, nous nous renseignons sur notre quotidien grâce à des sites en ligne, nous nous localisons grâce à internet, etc. Autant de services utilisés quotidiennement qui prouvent une appartenance à une nouvelle ville numérique. Nos Girouettes ont logiquement leur place dans cet écosystème » professe Vincent.
Pour en savoir plus sur Biin et le projet igirouette : http://biin.fr
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