Lors de la nouvelle édition parisienne de Nuit Blanche, l’Observatoire de l’Espace du Cnes ouvrira exceptionnellement ses portes avec Dépaysement. Pour cette exposition, il a convié l’artiste plasticien Benoît Géhanne et l’auteur Éric Pessan à se saisir d’un événement spatial resté dans une certaine pénombre médiatique : la création du Centre spatial de Toulouse, dans les années 1960.
Samedi 1er octobre, pendant Nuit Blanche, le plasticien Benoît Géhanne et l’auteur Éric Pessan invitent le public à un voyage singulier dans les années 1960 lors de la création d’un centre spatial à Toulouse. Une exposition à découvrir au siège du Cnes à Paris de 13h à 1h du matin.
L’incorporation des archives dans la création contemporaine
À la différence d’une base spatiale, d’où sont lancées les fusées, la construction d’un centre technique mobilise moins d’images mentales. Le territoire de Toulouse, son histoire, celle de ses habitants et les pérégrinations des ingénieurs du Cnes et de leurs familles de l’Île-de-France vers l’Occitanie, offrent cependant une matière documentaire propice à la transformation plastique et constituent un terrain ouvert au romanesque de la création littéraire.
Ainsi que le souligne Gérard Azoulay, responsable de l’Observatoire de l’Espace du Cnes, « le processus d’incorporation des archives spatiales dans un travail de création, et dont on voit le résultat dans cette exposition d’art contemporain, demeure un des dispositifs que nous déployons activement au sein du laboratoire culturel de l’agence spatiale française. »
Avec son installation, Benoît Géhanne convoque différents médiums – vidéo, dessin, sculpture, photographie – qui forment autant de réponses plastiques aux enjeux révélés par l’étude des documents ou le travail de terrain. Éric Pessan, quant à lui, met en voix des récits fictionnels qui viennent combler les inévitables blancs de la pièce d’archive et restituent la part éminemment humaine de ce déplacement des activités spatiales.
Benoît Géhanne est plasticien. Il s’est formé à l’ENSAAMA et à l’ENSAD. Travaillant à partir de son environnement, il utilise souvent la photographie pour détourner ou fragmenter son référent. Ce faisant, il construit des œuvres, sculptures et installations où s’affirme son intérêt pour la forme. Il explore, au travers de ces créations devenues autonomes, l’art comme geste d’habitation de l’espace. En 2013, il a reçu le prix international de peinture « Novembre à Vitry » ; depuis 2015, il expose régulièrement à la galerie Djeziri-Bonn (Paris) et à Progress Gallery (Paris).
Éric Pessan est auteur de romans adulte et jeunesse, de fictions radiophoniques, de nouvelles et de théâtre. Il a publié son premier roman, L’Effacement du monde (La Différence), en 2001. Son roman jeunesse, Dans la forêt de Hokkaido (L’École des loisirs, 2017), a reçu le grand prix de la Société des gens de lettres (2018) et le prix Sésame (2019). Il collabore régulièrement avec des plasticiens sur des projets de création collective et inscrit son travail d’écriture dans une approche documentaire. Son dernier roman, Qui verrait la Terre de loin (Fayard, 2022), a été écrit dans le cadre d’une résidence d’écriture à l’Observatoire de l’Espace avec le soutien de la région Île-de-France.
Exposition Dépaysement Samedi 1er octobre 2022, de 13h00 à 1h00, au Centre national d’études spatiales 2, place Maurice-Quentin – 75001 Paris