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Herbarius au musée du Louvre

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L’exposition Les Choses – Une histoire de la nature morte au musée du Louvre accueille Miguel Chevalier pour découvrir Herbarius, avatar numérique de l’herbier, une installation de réalité virtuelle générative et interactive. Du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023 .

Miguel Chevalier présentera Herbarius (Evolution), avatar numérique de l’herbier. L’œuvre possède encore l’aspect d’un livre mais qui mêle réel et virtuel et présente des textes et images générés en temps réel. Sur un album de douze feuillets blancs sont projetés côte à côte une fleur fractale qui s’épanouit et un texte rédigé grâce à intelligence artificielle.
Page après page, la fiction est omniprésente. Herbarius (Evolution) est un hymne à l’hybridation. Par ses racines, il s’inscrit dans la tradition, mais par sa technologie, il se révèle radicalement moderne.

Herbarius – Miguel Chevalier

Nous, les objets, quelques-uns, ce soir, on va sortir de notre silence. On a des choses à vous dire. »
Christine Montalbetti

Les choses, une histoire de la nature morte

La nature morte retrouve enfin les honneurs d’une grande exposition parisienne, 70 ans après la dernière rétrospective à l’Orangerie en 1952. Conçue par Laurence Bertrand Dorléac, cette exposition d’auteure propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur et dont l’intitulé français, né tardivement au XVIIe siècle, n’a jamais satisfait personne. L’expression « nature morte » rend mal compte d’un genre très vivant, qui est, au fond, un agencement de choses en un certain ordre assemblées par l’artiste.

Nan Goldin, 1st Day in quarantine, Brooklyn NY, 2020, Paris Marian Goodman Gallery ©Nan Goldin, Courtesy of the artist and Marian Goodman Gallery ©Nan Goldin

Cette carte blanche réunit près de 170 œuvres, prêtées par plus de 70 institutions et collections privées parmi les plus prestigieuses.
Une œuvre monumentale de l’artiste camerounais Barthélémy Toguo, Le Pilier des migrants disparus, se déploie par ailleurs sous la Pyramide, comme un prélude à l’exposition. Dans une promenade en quinze séquences chronologiques et thématiques, les  œuvres, représentant tous les médias (de la peinture à la vidéo, en passant par la sculpture, la photographie et le cinéma), dialoguent entre elles, au-delà du temps et de la géographie, jusqu’à l’époque contemporaine.

La représentation des choses, dont on retrouve des témoignages dès la Préhistoire, offre une formidable plongée dans l’histoire. Les artistes ont, en effet, été les premiers à prendre les choses au sérieux. Ils ont reconnu leur présence, les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme, ont saisi leur faculté à donner forme à nos peurs, à nos croyances, à nos doutes, à nos rêves, à nos désirs, à nos folies.

L’exposition entend rétablir un dialogue entre ce genre perçu comme suranné et le public : la nature morte est l’une des évocations artistiques puissantes de la vie sensible. Parce que les êtres humains vivent avec les choses et y sont attachés, parce que les choses occupent une place déterminante dans les vies et les imaginaires, la nature morte dit beaucoup de nous et a beaucoup à nous dire. Elle raconte notre relation avec les biens matériels, qui ne sont pas réductibles à leur matérialité mais qui sont chargés de signification.

La dernière grande manifestation autour de la nature morte, La nature morte de l’Antiquité au XXe siècle, fut organisée en 1952 à Paris par Charles Sterling, conservateur au Louvre.
La présente exposition rend hommage à ce grand historien de l’art ; il ne s’agit pourtant pas d’un remake, mais de repartir de nos savoirs et de notre mentalité contemporaine. Le point de vue intègre tout ce qui a renouvelé les techniques de représentation et les perspectives, tant en histoire de l’art ancien et contemporain, qu’en littérature, poésie, philosophie, archéologie, anthropologie, science ou écologie.
Elargissant les frontières chronologiques et géographiques, l’exposition ouvre des fenêtres sur d’autres cultures qui ont représenté les choses en majesté, y compris quand elles n’étaient plus montrées pour elles-mêmes dans l’Occident  chrétien – du VIe au XVIe siècle. Elle revisite le genre de la nature morte, dans la perspective de l’éternel dialogue entre les artistes du présent et ceux du passé, dans un renouvellement permanent du regard : des haches préhistoriques au readymade de Duchamp, en passant par les agencements étonnants d’Arcimboldo, de Clara Peeters, Louise Moillon, Zurbarán, Chardin, Anne Vallayer-Coster, Manet, De Chirico, Miró, Nan Goldin, Ron Mueck et bien d’autres.

La représentation des choses par les artistes s’imprègne d’une grande variété de pratiques et d’idées, de croyances et de sentiments, qui inspirent les mouvements de la société autant qu’elles ne s’en font l’écho. À l’intérieur d’un code reconnu voire rebattu, la simplicité des choses invite les artistes à des libertés formelles inouïes.
Le genre de la nature morte doit également être reconsidéré à la faveur de l’attachement contemporain aux choses ainsi qu’aux relations nouvelles qui s’établissent entre le vivant et le non-vivant.

Cette exposition contient forcément les préoccupations d’aujourd’hui : les défis écologiques, les nouveaux droits des animaux et des choses (des forêts en particulier), tandis que certaines persistances, comme celle du thème de la Vanité, révèlent des vérités anthropologiques profondes.

La structure diachronique choisie pour le parcours de l’exposition a l’avantage de mettre en évidence les tournants dans l’histoire des représentations. Elle ménage aussi les rapprochements indispensables entre les œuvres d’époques différentes. Trois périodes sont particulièrement propices à l’abondance des choses représentées : l’Antiquité, les XVIe-XVIIe siècles et les XXe-XXIe siècles.

Dans notre monde bavard, les artistes nous invitent à prêter attention à tout ce qui est silencieux et minuscule. En donnant une forme aux choses de la vie et de la mort, ils parlent de nous, de notre histoire depuis toujours : de nos attachements, de nos peurs, de nos espoirs, de nos caprices, de nos folies. Cette exposition est dédiée à leurs représentations. Elle ouvre sur le dialogue entre les œuvres du présent et celles du passé, entre nos mentalités d’aujourd’hui et celles de nos ancêtres.

Cette exposition nous invite à une plongée au cœur des choses représentées depuis les débuts de l’humanité. Les artistes ont été les premiers à prendre les choses au sérieux. Ils ont reconnu leur présence, leur existence. Ils les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme. Ils ont saisi leur faculté à nous faire imaginer, penser, croire, douter, rêver, agir.

Ces choses nous font ainsi réfléchir à l’état de notre monde où tout se tient : objets, animaux et humains. Leurs représentations posent la question de la frontière de plus en plus floue entre ce qui est chose et ce qui ne l’est pas, entre le vivant et le non-vivant. Elles parlent d’abondance et de rareté, de matérialisme et de croyance.
Les peintres, les sculpteurs, les photographes, les cinéastes ou les vidéastes nous font entrer dans l’univers singulier de ces choses qui ont été tour à tour, au cours de l’histoire, méprisées, admirées, craintes.

Commissaire de l’exposition : Laurence Bertra Dorléac, historienne de l’art, avec la collaboration de Thibault Boulvain et Dimitri Salmon.

Exposition du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023 au musée du Louvre – Hall Napoléon – Paris

Œuvre de Miguel Chevalier Herbarius (Evolution), 2022 – Installation de réalité virtuelle générative et interactive
Logiciel : Cyrille Henry
Production technique : Voxels Productions

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