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Dessaler sans « dessaler » : portrait d’un ingénieur en Océan Bleu

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Guillaume de Souza est le dirigeant d’Adionics et il vient d’effectuer une remarquable course en solitaire d’innovateur en Océan Bleu. De cette course, il retire un nouveau procédé de dessalement de l’eau effaçant les limitations des systèmes actuels pour une meilleure gestion de l’eau, une réduction des volumes de saumures tout en ouvrant de nouveaux horizons économiques à l’échelle planétaire. Portrait d’un ingénieur en océan bleu.

Autoportrait de l’entrepreneur inventeur – innovateur 

desouza2Guillaume de Souza se définit comme « un entrepreneur rare « , jolie formule pour décrire cette tentation partagée de cumuler les difficultés et les risques, ce qui positionne Guillaume de Souza à l’identique d’un compétiteur du Vendée Globe : « Etre un entrepreneur recouvre bien des activités. Un entrepreneur investit son temps, sa force de travail et son argent. Il y a pourtant plusieurs niveaux d’entrepreneurs :

– Par exemple un franchisé est un entrepreneur qui s’approprie un réseau et un savoir-faire existant. Il gagne ainsi beaucoup de temps. Ce type d’entreprenariat est le plus accessible pour l’entrepreneur qui dispose d’un capital à investir.
– Puis, il y a les entrepreneurs qui reproduisent des concepts ou des idées qui ont déjà fait leur preuve ailleurs, dans d’autres pays, éventuellement en ajustant le concept à la culture « locale ».
– Au-delà, il y a les entrepreneurs inventeurs. Qui imaginent de toute pièce une nouvelle activité. Nous connaissons depuis le début de l’informatique logiciel et d’internet, de très belles réussites dans ce domaine. La barrière financière est relativement accessible car ces activités ne demandent pas d’énormes moyens matériels (un pc et les bons logiciels de développement).
– L’entrepreneur rare est l’entrepreneur qui décide de cumuler toutes les difficultés, en y ajoutant un besoin de moyens matériels spécifiques et coûteux . Il s’agit en particulier d’activités dites industrielles à fort besoin en capital. »

Panorama de l’écosystème favorable à l' »entrepreneur rare »

Guillaume de Souza se situe actuellement en phase de montée en gamme et de recherche de financement du démonstrateur industriel que j’ai développée en « conversation  » avec Monsieur François Brottes, Président de la Commission Economique à l’Assemblée Nationale :

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« Pour que ce type de projet émerge, il est nécessaire de disposer d’un environnement qui soit favorable fiscalement pour permettre aux investisseurs de mettre du capital d’amorçage puis du capital risque dans ces projets. Il ne s’agit plus alors de financer principalement de la masse salariale pour le développement d’un produit logiciel ou d’un site de e-commerce mais de financer des moyens R&D, des équipements matériels, des équipements de laboratoires, des études pour répondre aux règlementations chimiques (REACH ) des prototypes de laboratoire puis prototypes préindustriels pour démontrer la réalité du produit… passage obligé de l’acceptation client. »

Cette difficulté n’est pas une difficulté intrinsèque au porteur de projet ni à sa start-up ; cette difficulté est inhérente à l’écosystème financier obsolète pour la Renaissance Industrielle :

« Avec l’avènement de l’informatique et d’internet, l’entreprenariat industriel est, à mon sens en fort déclin, tout au moins en France. Cela va d’ailleurs de pair avec la baisse constante de la part des activités industrielles dans le PIB Français. Si la France veut retrouver un tissu industriel, il y a pas mal de réformes à mener pour sortir de l’idée erronée du tout service et pour soutenir les entrepreneurs inventeurs industriels qui cumulent aujourd’hui tous les obstacles pour y arriver. Tachons de s’inspirer de ce qui se fait au MIT ou plus près, chez WETSUS en Hollande. »

Monsieur François Brottes disait que « l’innovation c’est juste vital » . Nous reprenons volontiers son expression pour demander à Guillaume de Souza ce qui est juste vital pour l’innovation industrielle en phase de finalisation du démonstrateur technologique puis industriel 

– Premièrement, disposer de moyens matériels pour travailler : 

« Trouver un site équipé en moyens de laboratoire, à louer ou à sous louer est extrêmement difficile. Combien de fois m’a-t-on répondu que ma demande était loin de ce qui est demandé habituellement. Les promoteurs immobiliers n’investissent dans un ensemble de laboratoires R&D que si la société a déjà un historique de revenus, et cela pour un bail d’au moins 6 ans. De plus, un porteur de projet n’a pas les moyens de se payer divers équipements d’analyse, de mesure, de tests…
Seule une plateforme multi utilisateurs pourrait offrir cela. Le campus d’Orsay offre un accès à ses moyens d’analyse. Essayons d’aller encore plus loin avec des campus technologiques avec incubateurs d’entreprises. »

– Puis, disposer de fonds d’amorçage pour financer la R&D industrielle appliquée :

« Avant d’avoir un produit visible, matériel, concret, il faut investir plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est trop pour les business Angels et trop peu pour les investisseurs en capital risque. Nous avons là un manque courant dans notre chaine de financement. Du coup, les investisseurs privés ne financent que rarement de la R&D industrielle. C’est d’autant plus dommage qu’ils investissent dans de la R&D en biotechnologies quidemande une R&D plus longue et plus risquée avec un financement souvent supérieur au million d’euros. L’innovation industrielle peut aussi offrir de belles opportunités de plus value. Il y a là un véritable vivier à redynamiser en France « 

– Ensuite, revoir la relation Start-up / Grands groupes :

« L’échelle de temps d’une start-up et d’un grand groupe est fort différent. Attendre deux mois entre deux réunions est normal pour un grand groupe. Pas pour une start-up qui brule son cash. Les chartes éthiques rédigées par les grands groupes vont dans la bonne direction. Nous devons faire preuve d’imagination pour imaginer de nouvelles formes de collaboration. L’open innovation a ouvert certaines pistes… »

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– Disposer des compétences à la hauteur de son projet : 

« Si les génies de l’informatique ne sont pas si rares que cela, vous connaissez, vous, des génies de la chimie, des matériaux ou des systèmes industriels ? Non… seule l’expérience professionnelle en industrie permet de développer ces compétences. Or, les salaires de ces personnes d’expériences ne sont pas ceux de débutants. Il faut donc favoriser les passerelles pour permettre à des actifs de grands groupes de s’impliquer dans des projets de start-up ou à des chômeurs expérimentés de s’impliquer dans des projets de start-up . »

– Valoriser la recherche appliquée dans nos laboratoires de recherche publique :

« Des efforts sont encore à accomplir afin de diversifier les profils recrutés dans les laboratoires qui sont encore trop souvent issus du même cursus. Master Recherche, Doctorat, sans expérience professionnelle dans l’industrie. Nos chercheurs ont à très forte majorité connu que des laboratoires universitaires ou académiques et ont très peu d’expérience du terrain. Quel est l’état de l’art de leur discipline sur le terrain, dans l’industrie ? Quels sont les problèmes rencontrés par ceux qui conçoivent, construisent dans l’industrie ? Quels sont les points durs à améliorer ? Y a-t-il une solution idéale qui serait la réponse à un besoin réel ?

Une autre problématique courante est l’hyperspécialisation. L’innovation industrielle nécessite une pluralité de compétences individuelles et collectives. Il est beaucoup plus confortable de se contenter de travailler sur un seul domaine que de chercher à développer sa polyvalence. Il faut donc continuer à diversifier les filières de recrutement de nos grands centres de recherche publique pour y intégrer des gens qui ont une expérience du terrain et qui seront capables de transformer des savoirs en solutions et produits industriels. Ou mieux encore, favoriser les passerelles public-privé pour que des parcours R&D industriels et académiques soient possibles en France. Nos chercheurs sont brillants, aidons-les à valoriser leurs recherches et ainsi à dégager de nouvelles ressources. »

Aujourd’hui pour réussir une start-up , il faut pratiquement construire la plate forme mère ou plateforme ressource. Or, les pépinières qui fleurissent partout ont une offre trop peu diversifiée. Développer une éco-technologie demande plus que de simples bureaux connectés à internet ! Il faut créer des campus industriels dédiés à l’innovation.

maraissalantsQuels sont les produits et solutions d’Adionics ? 

Les trois quarts de la surface de notre planète (71 %) sont recouverts d’eau mais d’eau salée malheureusement. Il n’empêche, ces réservoirs inépuisables que sont les océans font rêver : et s’il était possible de transformer cette eau salée en eau douce ? 

Bien qu’elles soient considérables, les ressources en eau ne sont pas infinies et même la France, qui fut longtemps un pays riche en eau, a dû prendre conscience du problème de l’eau. Une des solutions pour pallier le manque d’eau potable sont les stations de dessalement. Celles-ci permettent de produire de l’eau potable à partir de l’eau de mer ou d’eaux saumâtres grâce à des techniques particulières.

Le marché du dessalement connaît une forte hausse, dans les pays en situation de manque d’eau, et particulièrement ces dernières années avec l’amélioration des techniques utilisées. Ces techniques très intéressantes au premier abord posent toutefois des problèmes. En effet, ces solutions viennent répondre parfois précipitamment à un manque d’eau là où une meilleure gestion pourrait amener des économies d’eau. De plus, les rejets de saumure des usines de dessalement posent des problèmes pour la protection de l’environnement.  Sans compter sur le coût en énergie…Par ailleurs, chaque technique a sa spécificité et son utilisation doit être raisonnée et soumise à critique selon le contexte de cette région.

Adionics combine expertise industrielle et savoirs académiques afin d’apporter des solutions de rupture pour les marchés de l’eau, de l’énergie et de la chimie. Leurs solutions sont simples car la société cultive « la simplicité par la maîtrise ». Un projet révolutionnaire est en cours de R&D dans les laboratoires d’Adionics qui reste à ce jour confidentiel. A suivre…

www.adionics-rd.com/

ahiralinnovation4

– Cf Article « Ah ça ira l’innovation » / Conversation à l’Assemblée Nationale. Interview exclusive de François Brottes, Président de la commision économique à l’Assemblée Nationale, réalisée par Béatrice de Damas.

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