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Le bilan d’Elie Cohen sur l’industrie française

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Elie Cohen était l’invité de la table ronde organisée par l’AJEF et le Comité Richelieu jeudi 12 avril 2012 sur le thème « La reconquête industrielle » et la place de « L’innovation et des PME au cœur des stratégies d’avenir ».

En cette période de surenchères électorales et de désindustrialisation, l’innovation et les PME constituent de vrais enjeux pour remuscler l’économie françaises, ses capacités de croissance et de création d’emplois. 

« Nous allons nous plonger dans l’économie que l’on appelle « réelle » que le casino financier de la crise nous avait fait un peu oublier… annonce Françoise Crouigneau, Vice-Présidente de l‘AJEF.

On ne peut pas toujours se contenter d’envier ou de se lamenter sur les réussites des grosses PME allemandes, dénoncer les prélèvements obligatoires excessifs, une fiscalité qui devient une espèce de jungle mouvante et difficile à comprendre ou la face sombre de la mondialisation ; il faudrait plutôt s’interroger sur la façon d’utiliser au mieux nos capacités d’innovation. Car elles existent en France.

Pour tenter de pourfendre quelques idées reçues et rouvrir des pistes un peu plus crédibles de reconquête industrielle, nous allons entendre Elie Cohen, Professeur à Sciences-Po, Directeur de Recherche au CNRS, un des rares économistes français à pouvoir parler clairement des entreprises, Membre du Conseil économique et social, auteur de nombreux livres de référence».

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Elie Cohen, il nous faut d’urgence penser à la sortie de crise, voire même, penser au-delà, comme le suggérait ce matin, Madame Lagarde. L’état des lieux est-il aussi catastrophique pour l’innovation et pour les PME et ETI françaises ?

– Si vous voulez qu’on commence par l’état des lieux, il va être très facile à faire, car il est tout à fait consternant. Sur les 10 dernières années, on a assisté à un véritable effondrement industriel français ; effondrement qui se résume de 3 ou 4 manières.

Premièrement, effondrement de l’activité industrielle mesurée par la part de l’industrie dans la valeur ajoutée. Aujourd’hui, la valeur ajoutée dans l’industrie ne représente que 12 ou 13 %.

Deuxièmement, au cours des 10 dernières années, on a perdu en moyenne 80 000 emplois industriels par an. Si nous regardons les choses en termes d’évolution des parts de marché, la France a perdu 1/3 de ses parts de marché et si on raisonne en part de marché de la France au sein de la zone Euro vers l’extérieur, nous avons perdu encore 1/3.

Donc, le bilan quand on parle de désindustrialisation accélérée, la chose est tout à fait avérée. Si nous souhaitons nous faire peur, il y a deux ou trois chiffres qui sont plus « amusants » encore : si on avait gardé la position relative qui était la nôtre par rapport à l’Allemagne à il y a dix ans, il y a 10 ans il faut savoir que l’Allemagne était comme nous en position d’équilibre de balance courante. Et sur les 10 dernières années l’Allemagne est passée de 0 à 150 milliards d’euros d’excédent et nous, de 0 à 70 milliards d’euros de déficit, ce qui fait 220 milliards, soit l’équivalent de 12 points de PIB.

Alors, imaginez simplement si on avait maintenu notre position relative, on aurait 1 300 000 emplois supplémentaires dans l’industrie, alors que l’emploi industriel total est de 3 600 000. Les chiffres sont incroyablement extravagants.

Comment essayer de comprendre et comment essayer d’expliquer ce qui s’est passé ?

Le premier mot important à mettre sur la table est celui de « duélisation » : au cours des 10 dernières années, nos très grandes entreprises ont largement prospéré et la France continue à avoir cette particularité d’avoir une surreprésentation des grandes entreprises par rapport au reste de son économie. Car un constat a été fait il y a quelques années sur la difficulté spécifique de la France à faire croire qu’elle développait ses moyennes et petites entreprises, ce constat a été parfaitement établi et il y a eu toute une série de rapports qui se sont accumulés sur la difficulté spécifique française : on crée autant d’entreprises que nos voisins, les taux de survie à 5 ans sont les mêmes que chez nos voisins mais, par contre, on n’arrive pas à faire croître nos entreprises, c’est-à-dire à transformer nos PME en ETI innovantes, exportatrices et s’installant dans la durée. On a une situation dans laquelle bien souvent nos moyennes entreprises ont comme destin d’être rapidement avalées ou cédées à de grosses entreprises, à des investisseurs étrangers et on n’arrive pas à faire croître ce fameux massif des ETI.

Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire croître ces entreprises ?

On a eu un grand débat en France, pendant cette campagne électorale, comme quoi il n’a pas été question simplement de viande hallal et de permis à point, mais on a parlé aussi de l’industrie, des problèmes de la question productive en France, et des problèmes de compétitivité coût et compétitivité hors cout. Nous avons retrouvé un débat qui était jusqu’à présent réservé aux experts, aux économistes car ils essayaient de faire le diagnostic de la situation française.

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Ill y avait notamment Patrick Arthus qui avait beaucoup insisté sur le fait qu’il était faux et illusoire de croire que notre problème était un problème de compétitivité coût. Notre vrai problème étant un problème de compétitivité hors coût : il expliquait que nos entreprises n’étaient pas assez innovantes et donc incapables de produire des produits suffisamment différenciant. La France était incapable de « monter en gamme » et qu’en gros, notre grand problème n’était pas tant un problème de spécialisation géographique ou de spécialisation sectorielle, que cette capacité à « monter en gamme » et à différencier les produits.

Le vrai problème est que la France n’a pas les coûts des produits qu’elle produit et n’a pas les produits des coûts qu’elle a et donc, compétitivité coût et compétitivité hors coût, c’est 2 manières de dire la même chose, c’est-à-dire que nous avons des coûts trop élevés compte-tenu de notre type de spécialisation et par contre, nous n’avons pas les produits qui justifieraient les coûts que de toute manière nous ne pouvons pas abolir du jour au lendemain.

Mais cette problématique coût/hors coût trouve à s’illustrer quand on descend plus profond dans les comptes des entreprises et qu’on essaie de comprendre ce qui s’est passé au cours des 10 dernières années.

Que s’est-il passé au cours des 10 dernières années ?

La première idée que j’avais en essayant de creuser cette question, c’est qu’il y avait eu une panne de l’investissement en France, notamment par rapport à l’Allemagne. Or, quand vous regardez les données agrégées, ce n’est pas le cas ! Mais il y a quand même un problème : si globalement nous n’avons pas un problème d’investissement – et d’ailleurs quand vous lisez la littérature allemande, notamment Hans Vernarzy, il n’arrête pas de se plaindre du fait qu’il y a eu une faiblesse dramatique de l’investissement en Allemagne et que le drame du pays c’est que beaucoup de la substance économique s’est perdue dans l’économie de hasard, c’est-à-dire le développement de capacité de production hors d’Allemagne, et le fait que la chaîne de valeurs allemandes a été morcelée et que l’Allemagne a cessé d’être un producteur totalement intégré – donc premier problème, il n’y a pas de différence majeure en matière d’investissement.

Dans le rapport que j’ai fait, intitulé « Crise et croissance », on a essayé de voir comment évoluait l’investissement, mais par taille d’entreprise. Alors là, cela devient très intéressant : quand on compare par classe d’entreprise, en France et en Allemagne, plus la taille des entreprises baisse, plus vous constatez une surperformance allemande par rapport aux françaises. C’est-à-dire qu’à taille comparable, les français investissent moins et de moins en moins. Et plus la taille baisse, moins on investit. C’est là une piste intéressante puisque, à partir du moment où on arrive à montrer ce différentiel d’investissement, on se dit que l’on va aller plus loin. Et quand on va plus loin, on constate que plus la taille baisse, et moins on a de capacité d’exportation. Et plus la taille baisse et moins on a de capacité d’innovation. Et plus la taille baisse et plus on a de difficulté à introduire les technologies de la communication et de l’information. Et plus la taille baisse, plus le résultat d’exploitation des entreprises baisse. Et plus la structure financière des entreprises est fragile.

Donc, là, l’image qui se dessine est une image beaucoup plus simple et beaucoup plus parlante : les entreprises à la structure financière fragile, sous-capitalisée, avec un taux d’autofinancement faible, avec un taux de marge faible, investissent peu, exportent peu, innovent peu et sont dans un cycle de déclin croissant.

Nous avons donc un vrai problème de viabilité de nos PME, à travers un indicateur qui, lui, s’est profondément dégradé au cours des 10 dernières années, l’indicateur d’excèdent de coût d’exploitation.

Pourquoi cet indicateur s’est-il autant dégradé au cours des 10 dernières années ?

Il faudrait voir et comparer poste par poste ce qui s’est dégradé en France et en Allemagne, puisque l’Allemagne constitue le Benchmark en matière industrielle. Deux phénomènes apparaissent très clairement : il y a eu un alourdissement du coût du travail indirect, à travers les charges sociales, patronales, etc… et j’ai découvert que la taxation sur le cycle de production s’est beaucoup alourdie aussi au cours des 10 dernières années.

J’ai découvert qu’on n’ a pas arrêté d’inventer des impôts nouveaux qui sont prélevés sur les entreprises au niveau du cycle de production et non au niveau des résultats : ces impôts représentent 29 milliards d’euros, alors que le total de l’impôt sur les sociétés est de 50 milliards (les bonnes années).

Quelles sont donc ces taxes prélevées sur le cycle de production ? Ce sont les taxes pour la construction, pour les transports, c’est la C3S, sur la dépendance… Vous imaginez ?!

Il y a une matière fiscale indolore que les états utilisent massivement et qui contribuent à alourdir gravement les coûts d’exploitation. Ce qui fait que maintenant il y a un écart en EPE qui est maintenant tout à fait considérable et pas simplement entre les entreprises françaises et allemandes, mais également avec les entreprises italiennes et anglaises. La grande dégradation de nos résultats est vraiment de chez nous.

Une fois qu’on a dit cela, que peut-on faire ?

L’état n’est pourtant pas resté sans rien faire : il a compris le problème de fiscalité, en faisant une réforme de la taxe professionnelle et la réforme du crédit d’impôt recherche. La grande idée qui a conduit à la réforme de la taxe professionnelle a été de soulager l’industrie, mais à charge constante, puisque en fait, la diminution globale a été de 6 milliards et donc, on a reporté une grande partie de l’effort sur les entreprises de services. Ce qui est très drôle dans ce système, c’est qu’on alourdit la fiscalité, notamment la fiscalité sur le travail et notamment la fiscalité sur le coût productif, et puis à un moment on se dit ce n’est pas possible, l’ on ne peut pas continuer comme cela et on fait une grande mesure et on va soulager de 6 milliards les entreprises en faisant la réforme sur la taxe professionnelle.

Même chose avec le crédit d’impôt recherche – tout le monde salue le crédit d’impôt recherche – avec un petit bémol : quelle était la volonté réelle qui a présidé à la création de ce crédit ? Etait-ce de donner un booster à de la recherche nouvelle, à un accroissement de l’effort de recherche qui était fait par les PME innovantes, les grandes entreprises ? En fait pas tellement : les modalités de calculs qui ont été choisis ont conduit à favoriser plutôt le maintien des grandes unités de recherche sur le territoire et la prévention de la délocalisation des grands laboratoires des grandes entreprises. Ce qui fait que, bien entendu, tout le monde salue le crédit d’impôt recherche, c’est une très bonne chose, mais j’ai tendance à penser que ce crédit a plutôt été une mesure favorisant le maintien sur le sol national des grands laboratoires de recherche qui risquaient de quitter le territoire. Et on a en eu quelques signaux très inquiétants, notamment dans le domaine de la pharmacie et dans le domaine de l’électronique. On sait tous que Thalès et Avantis ne seraient pas restés sur le territoire national s’il n’y avait pas eu les mesures prises. Cela change un peu la nature de cette première mesure…

Deuxième chose qui a été faite, c’est qu’on s’est rendu compte que l’Etat avait cessé d’être un grand investisseur. Quand on regarde notamment le budget de l’Etat et qu’on voit que la part des investissements civils dans ce budget représente moins de 2 %, on se dit que la France n’assure plus du tout. On constate aussi que les collectivités territoriales assurent à elles-seules les ¾ des investissements publics.

Une prise de conscience créative et innovante

Là, il y a eu cette prise de conscience qui s’est faite et qui a conduit au programme d’investissement d’avenir. C’est une novation formidable puisque quelques principes ont été arrêtés et mis en place :

1) Investir dans le capital humain et faire en sorte que nos universités arrêtent leur déclin continu par des initiatives sur l’excellence universitaire, les laboratoires d’excellence, etc… Travail formidable qui a eu une vertu car l’excellence auto-proclamée a été challengée car, comme on a fait appel à des jurys internationaux – et c’était là la grande innovation – Polytechnique, Saclay, PariTech, …ont été systématiquement recalés. Cela donna lieu à un scandale national et il a fallu que l’Etat intervienne pour dire que cela n’était pas possible… Il a fallu sauver le soldat polytechnique. L’idée de mettre des moyens nouveaux par des procédures d’appel d’offres et non pas par des procédures d’abonnement à des guichets, fût une première idée importante.

2) Deuxième bonne idée importante : la France a une bonne performance globale en matière de recherche si on juge en terme d’ « input », si on regarde les publications, les brevets, les citations, les effectifs de doctorants, nous sommes plutôt assez bons. Et dans la moyenne supérieure européenne. Par contre, en matière d’ « output », c’est une catastrophe ! Il y a un taux de transformation de recherches en innovation, des innovations en entreprises, des entreprises en emplois créés, qui est un désastre absolu.

Comment améliorer ce taux de transformation ? Il faudrait accélérer ce transfert et pour cela, il faudrait favoriser la création d’écosystèmes d’innovation, soit apprendre à faire travailler ensemble des gens qui créent de la connaissance, qui diffusent et transfèrent de la connaissance. Pour favoriser l’éclosion de ces écosystèmes – vous voyez que la dimension territoriale est une dimension importante – il fallait créer des accélérateurs : les IRT ou des IED. Essayer également d’améliorer la prise de brevets et la valorisation de brevets.

3) Autre grande initiative : favoriser l’éclosion d’entreprises, favoriser leur croissance dans certains secteurs d’activité. Pour cela, on va développer une série d’actions : favoriser l’accès aux marchés publics, favoriser l’articulation des grandes entreprises et petites entreprises dans le cadre de contrats filière, faire en sorte que les efforts de recherche ne bénéficient pas seulement aux grandes entreprises, mais également aux PME en introduisant des clauses obligatoires visant à les associer. Pour cela, on a décidé de privilégier 4 grandes filières : la filière numérique (en donnant autant d’argent aux infrastructures qu’aux applications et aux usages innovants) avec des PME qui favorisent des usages innovants, les sciences du vivant, les nouvelles énergies, et enfin, la mobilité nouvelle – la ville nouvelle – car dans l’urbain il y a des chantiers considérables pour l’injection de l’intelligence dans les réseaux.

La grande entreprise en mutation

Nous sommes actuellement dans une phase un peu intermédiaire où la grande entreprise en tant que telle a perdu de son rayonnement dans le grand public et auprès de nos autorités publiques.

Ce qui s’est passé par exemple dans l’automobile, au cours des 10 dernières années, et notamment chez Renault, a littéralement traumatisé notre classe politique. Le fait que l’automobile qui était un de nos fleurons soit devenu un secteur massivement destructeur d’emploi et facteur de déséquilibre de balance commerciale fait que l’image de la grande entreprise a beaucoup perdu de son rayonnement, si l’on ajoute à cela notre sensibilité particulière aux hautes rémunérations.

Or, la grande entreprise, le modèle du champion national, c’est au cœur de ce que j’avais appelé dans un de mes livres de jeunesse, « le colbertisme high tech ». Le fait qu’on n’adhère plus au colbertisme high tech est comme un tremblement de terre dans la représentation collective. La PME innovante est en train de prendre la place que la grande entreprise avait dans notre imaginaire collectif. Seulement, nos structures administratives, nos structures de formation, de qualification, ne sont pas du tout adaptées au monde de la PME. Notre système administratif est calé pour favoriser la grande entreprise. Il faut que l’Etat aide les grandes entreprises à développer de nouvelles activités exportatrices pour contribuer à l’amélioration de notre balance commerciale. Et au passage, bien entendu, il faudra en faire profiter quelques PME.

L’un des traits nouveaux de la période actuelle, c’est le déficit de la balance courante et on ne peut plus se le permettre avec la crise de l’euro ; il faut retrouver du dynamisme à l’exportation. Pour cela, il faut aider au renforcement des grandes entreprises pour qu’elles développent de nouvelles activités, auxquelles elles ne songent pas spontanément, et qui permettront de faire la substitution d’importations pour développer des activités sur le sol national.

Conclusion : un manque d’investissement financier flagrant

Pour terminer, nous sommes au milieu d’un grand chantier où le monde ancien, pour faire court, qui était le monde de la grande entreprise, de l’intelligence collective, du trésor, de dispositifs de financements visant à privilégier la grande entreprise, l’Etat et les grands contrats qui se sentait l’avocat de ces grandes entreprises,… on passe à un autre monde où il faut que les PME grossissent, se développent, innovent, investissent et pour cela, il faut leur créer des conditions plus favorables, étant entendu que l’innovation n’est pas que développer de la R&D, mais aussi de l’innovation produit, de l’innovation conseil, de l’innovation marketing,.. .

Mais attention aux contre-tendances, comme la montée générale actuelle à la protection, c’est-à-dire l’idée que la solution à la crise va venir d’une plus grande protection et cette campagne électorale est dévastatrice de ce point de vue là car je suis très frappé de constater que personne ne défend le modèle d’économie ouverte…

Néanmoins, la question productive est de nouveau au cœur du débat et toutes les forces politiques cherchent à s’en emparer. Le risque c’est de croire à des solutions de repli, de protection, de fermeture. A travers l’idée d’aider les PME à se développer, à innover, à exporter, il y a une piste plus positive avec bon nombre de gens qui veulent aller dans ce sens-là.

Si vous regardez l’ensemble des programmes politiques, à gauche par exemple, ils ont des idées de modulation de la fiscalité pour favoriser les PME, de modulation de la taxe foncière toujours pour aider les PME, l’idée de la Banque Nationale d’Investissements,…

Mais la vraie question demeure : il y a un vrai problème de tarissement des sources de financement pour les entreprises à travers tous leurs développements : je rencontrais hier les dirigeants de Groupama qui sont en train de liquider tous leurs portefeuilles d ‘investissements industriels, tels que Véolia , et ils disaient que dans leurs portefeuilles, ils avaient 20 % d’actions et souhaitent descendre à 5 % . On voit donc bien là, qu’à terme, il y aura un vrai tarissement des sources de financement de l’industrie et de l’activité économique dans notre pays ».

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