Alors que des chercheurs belges seraient sur le point de mettre au point un traitement révolutionnaire contre le cancer, nous vous proposons un état des lieux de cette « maladie » du siècle. Il s’agit d’une synthèse factuelle d’une série de rapports produits par des organismes de santé publique qui analysent l’évolution des taux de cancer et des décès qui en découlent, ainsi que les principaux types de cancer, leurs causes principales et les moyens pour leur prévention.
C’est RTL Info qui annonce cette première mondiale : des chercheurs belges préparent un traitement révolutionnaire contre le cancer. Il s’agit d’une immunothérapie cellulaire. « C’est un traitement vraiment révolutionnaire dans le sens que nous prenons les globules blancs du patient, qui sont censés être les soldats qui protègent le patient contre les agressions, y compris les tumeurs. Nous reprogrammons ces cellules pour qu’elles soient capables de reconnaître la tumeur », explique Christian Homsy, médecin et directeur de la société thérapeutique Celyad, lieu de recherches du traitement en Belgique qui vise sept types de cancers différents, tous agressifs, répandus et avancés.
Il est important de faire la distinction entre l’incidence des cancers, qui reflète le nombre de cas diagnostiqués pendant une période donnée et la mortalité qui leur est liée.
Comme la population vieillit et que l’âge est l’un des principaux facteurs de risque de cancer, le nombre de cas est, dans l’ensemble, en augmentation. Cependant, en raison d’une détection plus précoce et de traitements plus efficaces, la mortalité diminue, du moins pour certains types de cancer comme le cancer du sein. Chez l’homme, les cinq cancers les plus fréquents en 2012 étaient les cancers du poumon et de la prostate, les cancers colorectaux, de l’estomac et du foie. Chez les femmes, les cinq cas les plus fréquemment diagnostiqués étaient le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer du poumon, du col de l’utérus et de l’estomac. Dans le cas des cancers professionnels, les plus courants sont le cancer du poumon, le mésothéliome (généralement associé à l’exposition à l »amiante) et le cancer de la vessie.
Le nombre de nouveaux cas devrait augmenter d’environ 70% au cours des deux prochaines décennies.
Il n’est généralement pas possible de savoir exactement pourquoi une personne développe un cancer et pas une autre, mais certains facteurs sont connus pour augmenter le risque de développement d’un cancer.
Comme le souligne l’OMS , la proportion des cancers causés directement par l’hérédité génétique est faible (moins de 5%) pour le cancer du sein et encore moins pour la plupart des autres types de cancer, à l’exception du rétinoblastome chez l’enfant. Les rôles joués par les gènes sont très variés, si certains déterminent directement l’état de la maladie, d’autres interagissent entre eux, ou bien avec des facteurs environnementaux pour provoquer un cancer (gènes de susceptibilité ).
Les pesticides, majoritairement utilisés dans l’agriculture, mais que l’on retrouve partout dans l’environnement (air, poussières, denrées alimentaires…) sont impliqués dans des pathologies graves de cancers, comme le révélait une étude de l’Inserm en 2013.
La façon dont les substances chimiques sont transformées dans le corps pour être éliminées (leur métabolisme), est sous un contrôle génétique qui peut être différent d’un individu à l’autre, ce qui peut aussi expliquer des différences de susceptibilité des individus au cancer. Enfin, les mécanismes de réparation de l’ADN cellulaire ont tendance à être moins efficaces en vieillissant. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’augmentation importante des nouveaux cas – de 10 millions de nouveaux cas dans le monde en 2000 à 15 millions en 2020 – sera en effet principalement liée au vieillissement constant des populations des pays développés et des pays en développement, ainsi qu’à l’évolution du tabagisme et à la croissance de l’adoption de modes de vie malsains. L’augmentation marquée du nombre de nouveaux cas dans le monde, y compris dans les pays en développement, est plutôt associée à divers autres facteurs, entre autre l’exposition à des agents infectieux.
Cependant, un tiers serait lié à la tendance actuelle à adopter une hygiène de vie dégradée : inactivité, alimentation déséquilibrée, consommation d’alcool et de tabac, obésité mais aussi à certains facteurs liés à la reproduction : âge à la première menstruation, à la première naissance, ménopause, durée de l’allaitement, effets hormonaux externes.
Pour l’OMS, environ 20% de tous les cancers sont également attribuables aux « causes environnementales » dites externes, qui comprennent la pollution atmosphérique, l’exposition aux rayons UV, la fumée intérieure provenant de l’utilisation domestique de combustibles solides et l’exposition intérieure au gaz radon.
La transformation d’une cellule normale en une cellule cancéreuse se produit en plusieurs étapes, habituellement par une progression d’une lésion précancéreuse vers un état de tumeur maligne dans lequel les cellules se multiplient de façon incontrôlable. Ces changements peuvent être dus soit à des
mutations des gènes eux-mêmes, soit à lafaçon dont les gènes sont exprimés dans la cellule.
Ce n’est pas parce qu’une substance qui cause un cancer est classée « cancérigène », que l’exposition à cette substance provoquera nécessairement un cancer. De nombreux facteurs interviennent pour définir si une personne exposée à un cancérogène développera un cancer, y compris la quantité et la durée de l’exposition et le contexte génétique de l’individu.
Dans les études épidémiologiques, les scientifiques examinent de grands groupes de personnes et comparent les facteurs de risque (mode de vie, activité professionnelle, …) mais ces études ne peuvent que difficilement prouver directement qu’un comportement ou une substance spécifique cause un cancer et cela peut conduire à des idées fausses sur la façon dont un cancer est initié et se propage.
Même si une exposition à un agent cancérogène qui est connu ou soupçonné de causer le cancer, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle peut ou doit être évitée à tout prix. Par exemple, une certaine exposition UV est nécessaire pour produire de la vitamine D et il n’est ni pratique ni souhaitable d’éviter complètement le soleil.
De même, certaines hormones et des médicaments utilisés pour traiter le cancer sont connus pour être eux-mêmes cancérogènes.
En ce qui concerne la prévention primaire, sur le lieu de travail, des règlements ont été mis en place dans le monde. Les individus peuvent également prendre des mesures pour limiter leur exposition aux cancérogènes connus, par exemple, en limitant la concentration en radon dans leur habitation, en cessant de fumer, en limitant leur exposition au soleil ou en contrôlant leur poids corporel. Une prévention secondaire consiste à favoriser le dépistage précoce du cancer, ce qui est crucial pour augmenter la survie des personnes atteintes de cancer.
En ce qui concerne la classification réglementaire, il est important de distinguer la notion de « danger » qui se réfère aux propriétés intrinsèques d’un agent (physique, chimique, biologique) et sa capacité à causer un dommage – et le concept de «risque» qui prend également en considération la probabilité et l’étendue de l’exposition à l’agent considéré comme dangereux. Cela peut donner lieu à différentes classifications par divers organismes selon que le risque est intégré ou non comme facteur de classification. Le Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC), par exemple,
classe les substances uniquement en fonction de leur potentiel de causer le cancer («danger »).
D’autres organismes traitent la gestion des risques cancérogènes, souvent en termes de types spécifiques de cancer (par exemple, le sein, la prostate ...), ou de secteur (air, eau, secteur d’activité). Par exemple, en Europe, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) traite des risques cancérogènes potentiels associés à la production alimentaire et aux aliments. Enfinen milieu professionnel, des listes spécifiquesd’agents cancérogènes sont établies afin delimiter l’exposition à ces agents.
Les « éléments essentiels » sont une synthèse des « Faits saillants » proposés par GreenFacts du contenu factuel de différents rapports sur le sujet issus d’organisations nationales et internationales de santé publique.
(Source : GreenFacts.org)
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