L’exposition au Jardin des plantes
D’où vient le nounours ? L’ours-jouet apparaît peu avant le XX e siècle, mais n’a alors rien de bien mignon. Rugueux et équipé d’une muselière, il rappelle les spectacles des montreurs d’ours. Mais une histoire vraie américaine change la donne. Lors d’une chasse en 1903, Théodore Roosevelt, alors président des États-Unis, ne parvient à tuer aucun animal. Pour ne pas rentrer bredouille, un ourson est finalement placé devant lui afin qu’il l’abatte. Mais « Teddy » Roosevelt ne peut s’y résoudre et épargne le petit. Un fabriquant de jouet se saisit de l’histoire et réalise alors une reproduction de l’ourson qui est à l’origine du fameux Teddy’s Bear (autrement dit « l’ours de Théodore » !).
A propos de Vincent Munier
« ‘Kamtchatka !’ Ce nom a longtemps résonné en moi, comme un appel venu de loin, de ces terres vierges et inaccessibles. Lorsque j’ai foulé ce paradis terrestre pour la première fois, une puissante émotion m’a saisi. Et des larmes de bonheur ont surgi. Dans le sillage du photographe japonais Michio Hoshino, je me suis fondu dans les paysages démesurés du Kamtchatka et je suis parti à la rencontre du plus illustre représentant de sa faune exceptionnelle, que j’avais déjà eu la chance d’observer en Slovénie ou en Finlande : « Kobalann », l’ours dans la langue des Évènes de Sibérie. »…Originaire des Vosges, Vincent Munier se passionne très tôt pour la nature. Il découvre la photographie animalière à l’âge de 12 ans aux côtés de son père, Michel Munier, défenseur de la nature lorraine. Depuis 2002, il a réalisé de nombreux voyages photographiques – du grand nord canadien, à la taïga russe, des hauts plateaux tibétains aux déserts arctiques – dans sa quête de montrer la beauté des vastes espaces sauvages, où la nature n’est pas encore « apprivoisée » par l’Homme.
« Enfin, me voilà dans l’Arctique canadien ! Sous les ailes du petit avion, les derniers villages inuit disparaissent dans l’immensité blanche. Tant de préparatifs, de vols et de contrôles avant de pouvoir enfin vivre mon rêve : être seul au bout du monde, sur les terres du loup arctique et de l’ours polaire. […] Ici, le photographe que je suis préfère garder l’ours à distance : ce géant est bien plus fort que moi. « Nanuk » est un dieu errant dans la mythologie inuit, symbole de puissance et de courage. J’ai conscience d’être sur son territoire en permanence et il hante presque mes pensées : lorsque mon traîneau freine derrière moi ou se bloque, je me figure souvent un ours posant la patte dessus, comme pour me lancer : Toi, là, où penses-tu donc aller comme ça ? »…