Le gouvernement islandais a fixé le quota de migrants acceptés sur son territoire : 50. Pas un de plus. Or il devra revenir vraisemblablement sur sa position devant la campagne Facebook qui en l’espace de quelques jours a mobilisé 12 000 islandais prêts à accueillir des réfugiés chez eux.
Ce mouvement de solidarité a explosé sur le réseau social grâce à l’initiative d’une personnalité connue en Islande, l’écrivaine Bryndís Björgvinsdóttir. Dans une lettre ouverte adressée à son gouvernement elle déclare pouvoir et vouloir accueillir 5 réfugiés syriens chez elle. Ce qui augmentera le quota de migrants de 10 %. Dans sa lettre, elle appelle à la mobilisation pour démontrer que ses 330 000 concitoyens sont capables d’accepter des personnes en difficulté majeure. Son argument ? « Les réfugiés sont des ressources humaines, de l’expérience et des compétences. » affirme-t-elle, citée par Le Figaro.
Un appel immédiatement relayé sur le réseau Facebook, et rejoint en quarante-huit heures par 12 000 personnes, la plupart proposant un espace pour vivre, de la nourriture et des vêtements. Beaucoup ajoutent à cette liste logistique : « de l’amitié, du savoir et tout ce qu’il faut pour vivre sa vie ».
Cette initiative a suscité la création d’une autre page Facebook agrégeant en un temps très court 8500 personnes appelant à contraindre le gouvernement à modifier sa politique de quota. Ces appels ont fait réagir le gouvernement islandais. La ministre des Affaires sociales se prononçant, sans avancer de chiffres, pour une augmentation du nombre de migrants accueillis ; le premier ministre proposant l’ouverture d’un comité interministériel chargé de définir le nombre de migrants que le pays pourrait accueillir. Plus que 50 mais certainement moins des 5000 demandés par la population islandaise.
Le cas islandais de mobilisation citoyenne sur un sujet crucial comme celui de l’afflux des réfugiés en Europe a eu des retentissements immédiats dans d’autres pays et semble servir d’exemple. Ainsi, en Allemagne, un site s’est créé poussant à la mobilisation citoyenne et servant de plateforme de mise en relations de réfugiés et de personnes susceptibles de les accueillir.
D’autres initiatives du même genre devraient se multiplier dans les jours qui viennent dans plusieurs pays concernés. Les réseaux sociaux et internet jouant ici un rôle à la mesure de leur efficacité. Les « amis » que Facebook aime à nous voir collectionner deviendraient-ils, enfin, réels, faits de chair, de larmes et d’espoir ?
Photo © John Feffer
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